vendredi 31 octobre 2008

Bio3D Applications valorise les biomasses sous CO2 caloporteur

BIOmasse, Dioxyde de carbone, Déshydratation et densification, Développement durable et applications. Voici résumée en quelques mots clés Bio3D Applications, une jeune entreprise éco-innovante dont il va falloir suivre de près le développement.

Elle a déposé pas moins de 16 brevets dans les domaines du traitement des bois d’oeuvre, de la production d’énergies et de molécules chimiques, et de traitement des déchets organiques.

« Pourquoi ne trouve-t-on pas de débouchés pour valoriser le CO2 ? », s’est interrogé Sébastien Roux, Directeur R&D de la start-up et qui, dans le cadre de son doctorat, a axé ses recherches sur la captation de CO2 (chemical-looping combustion).

Il est catégorique : « L’idée de séquestrer le CO2 ne m’intéresse pas. Ça n’apporte pas de valeur ajoutée, c’est plutôt contraignant, et à long terme, cela crée ce que l’on trouve aujourd’hui avec les hydrates de méthane : des bombes en puissance. »

« Avec les chercheurs de Bio3D, nous partagions la même vision qui consiste à trouver des techniques permettant de créer de la valeur ajoutée avec le CO2, poursuit Sébastien Roux. Nous avons alors mutualisé nos savoirs. »


Bio3D Applications n’hésite pas à parler d’innovations de rupture à propos de ses nouveaux procédés innovants. A commencer par le séchage et la stabilisation du bois d’œuvre (bois utilisé pour la construction : structure porteuse, parement extérieure, couverture de toit…) sous CO2 caloporteur.

Un bois à un taux supérieur à 20% d’humidité n’est pas correctement transformable. I faut donc le sécher. « Cela n’est pas une grande spécialité française. Chaque année, 3 millions de m3 de bois partent en Finlande (séchage sous vide) et reviennent en France séchés », explique Sébastien Roux.

Le séchage du bois à l’air libre est long, alors quand on veut accélérer le processus, on procède au séchage artificiel. « Pour usiner du bois, il faut atteindre des taux d’humidité de 8 à 12% en fonction des essences. »

Bio3D atteint ces performances-là en très peu de temps. Aujourd’hui, il faut attendre 1 an avant de couper en planches les billes de chêne vert, puis 1 mois pour les sécher à 8%. Et encore, si 70% de la charge est correcte, 30% est abîmée, le bois est tordu, fissuré, collapsé. Avec Bio3D, ce délai est ramené à 24 heures. « Avec notre procédé, on coupe tout de suite les billes de chêne en planches, et on les sèche sous CO2 dans la foulée », indique Sébastien Roux.


Quand la phase anhydride est atteinte, le procédé de stabilisation sous CO2 caloporteur de Bio3D empêche l’eau de se lier à la matière. Tous les organismes xylophages ne peuvent plus "nider", et consommer la biomasse. Le bois conserve toutes ses propriétés mécaniques, et surtout est imputrescible. Ce procédé se réalise à des températures comprises entre 160 et 200°C à cœur.

La première unité de production à l’échelle 1 de Bio3D sera opérationnelle avant la fin de l’année. Elle est en train d’être caractérisée par l’UTC de Compiègne, le Critt-bois et l’Inra.

« On va travailler sur du peuplier, une essence qui n’a plus de débouchés en France, hormis les boîtes d’allumette, les cagettes ou les boîtes de camembert. On va ouvrir de nouveaux débouchés – dans la rénovation par exemple - à cette essence, l’un des seuls arbres qui maintient les sols et les zones humides », s’enthousiasme Sébastien Roux.

Aujourd’hui, Bio3D achète le CO2 sur son installation prototype. Le but à terme est d’utiliser le CO2 en sortie de cheminée, chez les sucriers ou les fabricants d’ammoniac, qui produisent 300 000 tonnes de CO2.

Innovation de rupture dans la production d’hydrogène par pyrolyse

Le second axe de Bio3D porte sur la production d’énergies à partir de biomasse.

Le chauffage au bois est l’un des plus polluants. La technique de séchage poussé des biomasses (déshydratation totale) de Bio3D, avec une cinétique plus rapide (4 à10 fois), permet d’obtenir un rendement chaudière de près de 95% (au lieu de 65% actuellement), sans émission d’imbrûlés (COV), réduisant ainsi les coûts de la maintenance de la chaudière et augmentant sa durée de vie.

Les techniques de séchage et de torréfaction de Bio3D permettent d’atteindre un pouvoir calorifique de 5,3 kWh par kilogramme d’agro-ressources contre 2,2 kWh/kg obtenu avec les procédés actuels. Soit plus du double. Ce qui permet d’économiser 35% de matières en amont.

Objectif ultime de la jeune entreprise : produire de l’hydrogène par pyrolyse de la biomasse. Le challenge : fabriquer de l’hydrogène à haut rendement avec des coûts inférieurs au réformage du méthane qui est aujourd’hui la technique la plus compétitive sur le marché.

« Le but de la pyrolyse est d’augmenter la fraction carbone de la matière, donc de se débarrasser de O et de H, professe Sébastien Roux. Cela sert à quoi ? A produire une réaction de gazéification qui entre dans le système de conversion thermochimique des biomasses. Carbone + eau à haute températeur = gaz de synthèse. »

Rappelons qu'à partir de l’hydrogène, on synthétise tout, on peut recréer du pétrole, des biocarburants….

« On pré-conditionne la matière par pyrolyse en 5 minutes. Derrière, ce carbone solide est mis en température, est transformé en gaz de synthèse, donc en COH2, explique le directeur R&D. On transforme ensuite la molécule de CO en hydrogène, avec un mélange hydrogène CO2 facilement séparable. L’hydrogène est tout de suite consommé, ou, si on veut le stocker, on le transforme en méthane ; on ne le stocke surtout pas, comme tout le monde veut faire, sous sa forme primaire (pas avant 2050) », détaille Sébastien Roux.

Une voie qui semble compétitive par rapport à la filière des micro-algues. Pas étonnant alors que Bio3D Applications soit en relation avec l’Ifremer pour étudier les synergies possibles…

La fiche de Bio3D Applications

* Créée en 2001

L’équipe

* Michel Dixmier, président : ancien dirigeant d’Innovatron, la société qui avait assuré la promotion de la carte à puce de Roland Moreno.
* Bertrand Bonnal, Directeur général.
* Raymond Guyomarc’h, Directeur scientifique.
* Sébastien Roux, Directeur R&D.

Les perspectives

* L’unité de production (coût de fabrication autour d'un million d'euros) sera présentée à Pollutec à Lyon début décembre.
* Une joint-venture est en passe d’être créée entre Bio3D et des partenaires canadiens, avec une levée de fonds à la clé.
* Premier marché visé : le marché nord-américain et particulièrement canadien, où 1 maison sur 4 est en bois.

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mercredi 29 octobre 2008

Green Design Challenge de Freescale : des étudiants de Telecom Bretagne montent sur le podium


Freescale (anciennement Motorola Semiconducteurs), l’un des premiers fabricants de semi-conducteurs au monde, a dévoilé mi-octobre les vainqueurs de son concours baptisé « green FTF (Freescale Technology Forum) Design Challenge » pour la région EMEA.

Pour le constructeur, ce prix est une véritable vitrine à la fois technologique et écologique, puisque les participants, rivalisant d’ingéniosité, démontrent que la miniaturisation électronique peut jouer un rôle important dans la préservation de l’environnement.

Les finalistes du FTF Design Challenge vert ont été choisis parmi plus de 50 participants. Chaque projet a été jugé selon plusieurs critères : créativité, efficacité de la conception, complexité technique, nombre de circuits Freescale utilisés, et degré d’innovation global en faveur de l’environnement.

C’est un étudiant allemand, Stefan Heinbockel, qui a remporté ce concours – empochant qu passage la coquette somme de 10.000 dollars – avec son projet de plate-forme Zero Power. Laquelle est architecturée autour du microcontrôleur S08QE128, de l’accéléromètre MMA7260Q, de l’émetteur-récepteur RF ZigBee MC13214 et du microprocesseur i.MX31L de Freescale.

Dans son dossier de candidature, Stefan Heinbockel décrit les avantages environnementaux de son projet : « On dénombre quantité de capteurs qui consomment peu d’énergie, tels que les sondes de mesure de la qualité de l’eau, les stations de relevés météorologiques ou les appareils de diagnostics intégrés aux bâtiments. Ces systèmes sont inactifs pendant 99 % du temps. Ils utilisent chacun une batterie. Une conception innovante permet d’éliminer l’emploi de ces batteries en utilisant des microcontrôleurs pour piloter l’application à l’aide de l’énergie disponible au sein de l’écosystème. Une connexion sans fil basse consommation sera utilisée pour établir des communications respectueuses de l’environnement en éliminant les câblages encombrants ».

Un régulateur intelligent de chauffage domestique

Une équipe de Telecom Bretagne, emmenée par Jingning Zhang et Yves Faijan, monte sur la deuxième marche du podium avec son projet de régulation intelligente de chauffage domestique. Leur système est architecturé autour du microcontrôleur S08QE128 et du capteur de pression MP3H6115AC6U du fabricant. Les deux Français se partageront la somme de 5.000 dollars.

Jingning Zhang explique l'ambition du projet : « Conçu pour réduire l’utilisation de combustible, ce système détecte si le soleil brille — ce qui génère de la chaleur — et décide alors qu’il n’est pas nécessaire de consommer du combustible pour augmenter le niveau de température. Il permet également aux utilisateurs de disposer d’une température différente dans chaque pièce, sur la base des paramètres recueillis par les capteurs (le niveau d’humidité, par exemple). Une approche qui réduit la consommation d’énergie dans les pièces qui ne requièrent pas un niveau de température élevé ».

Enfin, la médaille de bronze revient à Chenghan Li, un étudiant de l’Institut royal de technologie de Stockholm. Il s’est vu gratifié de 2.000 dollars pour son système de récupération d’énergie cinétique, basé sur le microcontrôleur S08OE128 et l’accéléromètre MMA7260Q de Freescale.

« Pendant la phase de décélération, le système de freinage classique d’un véhicule transforme l’énergie cinétique en énergie thermique, ce qui représente de fortes pertes, dans la mesure où la chaleur se dissipe dans l’air, précise Chenghan Li. C’est ce qui m’a amené à étudier la possibilité de récupérer l’énergie cinétique des véhicules ; toutefois, la transformation de l’énergie mécanique sous une forme électrique affiche une efficacité limitée, contrairement au stockage de l’énergie cinétique sous une forme mécanique. Avec l’asservissement du capteur d’accélération, il est possible d’ajuster la sortie de freinage en modifiant le rapport de transmission. L’énergie cinétique est ainsi stockée pendant la phase de freinage et restituée pendant la phase d’accélération ».

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mardi 28 octobre 2008

Naskeo et Leosphere : deux références du « Paris des éco-innovations »

Dans la série « Matinales de Paris Innovation », je voudrais une matinale consacrée aux éco-innovations franciliennes. La matinale organisée ce matin du 28 octobre 2008 au Palais Brongniart par la technopole parisienne Paris Développement s’intitulait précisément « Le Paris des éco-innovations ».

L’ambition de Paris Développement est bel et bien de faire de la capitale un lieu de choix pour les jeunes entreprises cleantech, et un espace communautaire d’échanges d’expérience.

Maximilien Rouer, président de BeCitizen, une société de conseil stratégique en développement durable, a été chargé d’ouvrir le bal. Une bonne partie de son exposé parfaitement huilé a porté sur l’évolution des technologies de captage de CO2 et de désalinisation d’eau de mer.

Ensuite, la parole a été donnée aux dirigeants de deux entreprises éco-innovantes particulièrement en vue, à savoir Naskeo Environnement et Leosphere. La première se spécialise dans la mise en place des solutions innovantes de valorisation énergétique/biogaz de sous-produits organiques et d'épuration d'effluents. La seconde est un fabricant de Lidar (Light Detection and Ranging), des systèmes de télédétection ou de mesure optique basée sur l'analyse des propriétés d'une lumière laser renvoyée vers son émetteur.

La matinée a été clôturée par une présentation de Natureo Finance, une banque d’affaires dédiée aux secteurs des énergies renouvelables, de l’environnement et du développement durable. Philippe Schmitt, son président, a dressé le constat suivant en listant, à la Prévert, les faiblesses françaises, et du même coup soulignant le retard national :

- Eolien : pas de constructeur national dans le gros éolien
- Solaire : pas de champion ni dans la filière silicium, ni dans les couches minces
- Géothermie (résidentielle) : hégémonie japonaise
- Véhicule hybride/électrique : un retard certain

* Ecoutez le Podcast de présentation de Naskeo Environnement par Sylvain Frédéric, co-fondateur et directeur R&D (montez le son).

Boomp3.com











* Ecoutez le Podcast de présentation de Leosphere par Alexandre Sauvage, son président (montez le son).

Boomp3.com



















* Ecoutez le Podcast de présentation du système productif local (SPL) Durapole par Alexandre Sauvage (montez le son).

Boomp3.com

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lundi 27 octobre 2008

Les micro-algues, bien placées pour gagner la course du biocarburant à court terme

Dans le contexte actuel de protection de l’environnement, la Directive Européenne 2003/30/CE recommande de remplacer 5,75% des carburants classiques par des biocarburants d’ici 2010, et 10% d’ici 2020. Les Etats-Unis ont également décidé de promouvoir des biocarburants comme l’éthanol cellulosique et le biodiesel.
Face aux doutes grandissants vis-à-vis des biocarburants de 1ère génération, Alcimed a analysé le potentiel et l’avenir de deux sources de biocarburants durables nouvelle génération, le bois et les algues.


Verdict de la société de conseil et d’aide à la décision appliquée aux sciences de la vie et
à la chimie : il semble qu’à court terme, les algues soient en passe de gagner cette course du biocarburant nouvelle génération. En effet, le biodiesel issu des algues paraît aujourd’hui plus proche du stade d’industrialisation que le bioéthanol à partir de sources lignocellulosiques.
Reste que la diversification des sources de production d’énergie étant un enjeu majeur, on peut s’attendre toutefois à ce que différentes sources naturelles (bois, algues, jatropha, …) puissent coexister dans les décennies à venir.

Explications…

L’Europe, les Etats-Unis et le Brésil ont principalement développé deux filières de biocarburants de 1ère génération, afin de réduire leur dépendance au pétrole : le bioéthanol à partir de sucre et de céréales (maïs, blé, betterave…), et le biodiesel à partir d’oléagineux (huile de colza, huile de soja…).

Ces deux filières sont aujourd’hui confrontées à des problématiques de disponibilité et de concurrence alimentaires. De plus, même si toutes les productions céréalières et oléagineuses en Europe étaient transformées en biocarburant, seuls 25% des besoins actuels seraient couverts. A cela s’ajoutent les problèmes de déforestation, l’abus de biocides et d’engrais.

« Encore fortement soutenus par des subventions publiques, les biocarburants de 1ère génération peinent à trouver un modèle économique viable : les fortes croissances – récentes - de la demande en biocarburants et en denrées alimentaires ont engendré une hausse du prix des matières premières, explique Pierre Gadrat, Responsable de la Business Unit Chimie, Matériaux, Energie. Mettant à mal de nombreuses usines de biocarburant ne pouvant plus garantir un prix compétitif face à celui du pétrole pourtant élevé. »

Deux nouvelles filières de production qui ne sont pas en compétition avec les productions alimentaires sont apparues pour la production de biocarburant : la filière lignocellulosique (bois, paille…) et la filière des algues.

* La filière lignocellulosique a notamment été développée pour la production de bioéthanol, car la biomasse solide contient 60 à 85% de sucres. De plus, les émissions de gaz à effet de serre lors de la production et l’utilisation de bioéthanol à partir de bois ou de paille sont 91% inférieures à celles libérées lors de la production et l’utilisation d’essence par des voies classiques, et de 22% dans le cas du bioéthanol produit à partir de maïs.

Cependant, le coût de production du bioéthanol à partir de sources lignocellulosiques reste deux fois plus élevé qu’à partir du maïs, ce qui le rend peu compétitif et donc guère adapté à la commercialisation pour le moment.

Le bioéthanol lignocellulosique ne sera commercialisé largement que dans 15 à 20 ans

Afin de réduire les coûts de production, de nombreux efforts ont été entrepris, tant par la recherche académique que par les entreprises privées. Ces efforts se focalisent principalement sur les trois premières étapes de la production que sont le transport de biomasse, le prétraitement et la fermentation, qui représentent aujourd’hui environ 75% du coût total de la production.

« Avec l’optimisation de la logistique, avec les progrès réalisés sur la fermentation ainsi que sur le prétraitement, une réduction du coût par deux d’ici 2012 est envisageable », prédit Pierre Gadrat.

La commercialisation de bioéthanol à partir de la filière lignocellulosique ne devrait donc être largement développée que d’ici 15 à 20 ans, en fonction des évolutions technologiques et du prix du pétrole.

Cette filière permet également d’obtenir du biodiesel grâce au procédé Fischer-Tropsch. Néanmoins, ce procédé reste peu rentable à cause du coût élevé de l’investissement initial, du fonctionnement de l’installation et de sa maintenance. L’utilisation d’une nouvelle ressource durable, économiquement favorable, est donc nécessaire afin de produire du biodiesel.

Le développement de ces deux nouvelles générations de biocarburants est aujourd’hui largement soutenu par les gouvernements et par les capitaux-risqueurs. Les carburants provenant de sources lignocellulosiques sont ainsi activement soutenus par la Commission européenne, celle-ci ayant investi 50 millions d’euros en 2006 dans le développement de la filière.

* Les algues ont ainsi été considérées récemment comme une source très intéressante pour la production de biodiesel. Elles peuvent contenir jusqu’à 80% de lipides. La production d’huile par surface cultivée pourrait être 600 fois plus élevée que pour le soja. De nombreux groupes industriels, tels que Shell et Chevron, se sont engagés dans le développement de la production de biodiesel à partir d’algues. Les recherches et développements se focalisent en priorité sur la culture d’algues et l’extraction de l’huile pour réduire les coûts liés à l’industrialisation. Les experts estiment une commercialisation possible d’ici 3 à 6 ans avec un prix compétitif par rapport à celui du diesel issu du pétrole.

« La production à grande échelle de biodiesel à partir d’algues arrivera beaucoup plus vite qu’on ne l’imagine. En fait, les installations de production de biodiesel existantes peuvent déjà être utilisées et certains acteurs clefs ont commencé à construire des usines dédiées à la production d’algues. Par exemple, la société PetroSun a déjà mis en service une ferme capable de produire des micro-algues marines au Texas », souligne Juan WU, consultante au sein de l’activité Chimie, Matériaux et Energie d’Alcimed.

Du côté des biocarburants à partir d’algues, des sociétés privées arrivent à lever des sommes importantes pour développer leurs projets. Green Fuel Technologies, une entreprise dédiée à la production de biodiesel à partir d’algues, a, par exemple, récemment collecté 13,9 millions de dollars grâce à la participation de 3 sociétés de capital-risque.

Sur le même sujet

* « Des microalgues pour les biocarburants du futur », un article du Monde paru dans l’édition du 22 octobre dernier.

* « Agrocarburants, Cartographie des enjeux », le rapport des experts de la Fondation Nicolas Hulot pour la Nature et l'Homme et du Réseau Action Climat France, qui ont décidé de réunir et d'analyser les principaux rapports et études publiés ces derniers années, afin de proposer un tableau de bord des politiques de développement des agrocarburants.

* « Quel avenir pour les biocarburants dits de 2ème génération ? » : le point de vue du directeur Raffinage-pétrochimie à l’IFP.

* FUTUROL, le projet de recherche et développement de bioéthanol de 2ème génération a été lancé officiellement le 11 septembre dernier.

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Le Mouvement Colibris, chantre de l'Ecologie 2.0

L’insurrection des consciences individuelles contre l’injonction de la production globale. Ainsi pourrait être résumé le combat d’une vie, celle de Pierre Rabhi, initiateur du Mouvement pour la Terre et l’Humanisme, rebaptisé Colibris.

Chevalier dans l’Ordre National de la Légion d’Honneur, il est reconnu comme expert pour la sécurité alimentaire au niveau international. Pionnier de l’agriculture écologique, il est l’inventeur du concept « Oasis en tous lieux ». Il appelle aujourd’hui à « mutualiser ce que l’humanité a de meilleur », et éviter le pire…

C’est dans cet esprit qu’a été annoncée la plate-forme collaborative Colibris mercredi dernier. Laquelle relève de l'innovation de services. Sa proposition est claire : « redonner à chacun le pouvoir d’agir à son échelle et de se mettre en réseau avec ceux qui poursuivent la même démarche, individuellement et collectivement. » Autrement dit, il s’agit de repérer, de rassembler et de diffuser en réseau les bonnes pratiques environnementales locales. Cyril Dion, Directeur de Colibris insiste : « Un macro-système est constitué d’une multitude de micro-systèmes. Changer les micro-systèmes, c’est changer le macro-système. »

Un livre et un film pour accompagner le Mouvement

On l’aura compris, Internet prend là toute sa dimension participative. Colibris s’en remet au volet communautaire du Web 2.0. Chaque participant à ce réseau d’échange humaniste pourra référencer au sein de la plate-forme les adresses d’organismes (écoles, magasins bio, artisans, associations, etc.) classés selon 6 catégories : Comprendre ; Eduquer ; Cultiver et se cultiver ; Acheter bio, local, de saison ; se soigner ; réduire son empreinte écologique.

Dans notre exemple (voir images ci-contre), nous recherchons les adresses d’organismes recensés dans l’annuaire dans la catégorie « Réduire son empreinte écologique » et sur le département du Puy-de-Dôme. Parmi les résultats remontés, une entreprise d’éco-construction « L’Etoile du Berger » qui fabrique un isolant à base de laine de mouton.

Pour constituer son annuaire, Colibris s’est allié aux créateurs du site www.lemarchecitoyen.net. En juin 2009, la plate-forme collaborative Colibris accueillera une fonction wiki, qui se traduira par la mise en place d’un fonds documentaire écologique que chacun viendra enrichir de ses connaissances.

Pour accompagner ce Mouvement, Pierre Rabhi vient, d’une part, de publier aux Editions Actes Sud son nouvel ouvrage (préfacé par Nicolas Hulot) intitulé « Manifeste pour la Terre et l’Humanisme ». D’autre part, Coline Serreau est en train de réaliser son nouveau film « La Terre vue de la Terre » (visionner le « teaser »), parce qu’elle commençait à en avoir assez « qu’on la voit d’ailleurs ». Signalons que ce documentaire qui sortira au premier semestre 2009 a reçu un financement de la part de la Fondation SQLI, du nom de la société de services informatiques qui a contribué au développement de la plate-forme internet Colibris.

Sur le même sujet

Gilles Berhault, président d'Acidd, prépare un ouvrage intitulé "Développement durable 2.0", avec pour "baseline" "L'internet peut-il sauver la planète ?". Un ouvrage sur lequel nous reviendrons...

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vendredi 24 octobre 2008

Naissance de l'association CleanTuesday

Une nouvelle association a récemment vu le jour. Il s'agit de CleanTuesday.

Celle-ci a pour vocation de promouvoir le développement des cleantech en Ile-de-France et à travers tout le territoire national.

Elle entend fédérer, dans un esprit communautaire, l'ensemble des acteurs impliqués dans cette filière des éco-innovations : porteurs de projet, industriels, collectivités, investisseurs, etc.

Elle organisera chaque premier mardi du mois (d'où son nom) un évènement au cours duquel les intervenants auront l'opportunité de venir exposer leur expertise et présenter leurs activités.

La première édition des "CleanTuesdays" - qui se dérouleront à La Cantine dans le 2ème arrondissement de Paris - aura lieu le 16 décembre prochain.

David Dornbusch, le président de cette association, nous en livre la genèse et nous détaille les ambitions de cette nouvelle structure.



Le site de l'association est ouvert, c'est ici.

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mercredi 22 octobre 2008

Pour sa première ferme hydrolienne, EDF opte pour la technologie de l'Irlandais OpenHydro


En juillet dernier, EDF annonçait son intention de déployer un démonstrateur de ferme hydrolienne sur le site de Paimpol-Bréhat dans les Côtes d’Armor. Un projet pilote dont l’un des objectifs est bien de tester en conditions réelles le principe de production d’énergie à partir des courants de marée. Aujourd’hui, on connaît la technologie choisie par EDF pour ce démonstrateur : il s’agit de celle de l’Irlandais OpenHydro. Une entreprise créée en 2005 et qui a déjà levé plus de 50 millions d’euros.

Ce choix en a déconcerté plus d’un. On pensait que l’énergéticien français, dont il faut saluer son engagement dans ce domaine, se tournerait vers le Britannique Marine Current Turbines (MCT), de par la prise de participation d’EDF dans cette société développant l’hydrolienne SeaGen.

Or, d’après Jean-François Daviau, Président de Sabella SAS, « MCT est dans une impasse technologique. » Pour lui, les systèmes hydroliens comportant une partie émergée – c’est le cas de SeaGen – n’ont pas d’avenir, « ils présentent un danger, engendrent un conflit d’usage avec la pêche ou la plaisance notamment, et nécessiteraient de sanctuariser des zones. »

La technologie « Open-Centre Turbine » d’OpenHydro est totalement immergée. Pour justifier son choix (au moment où nous écrivons ces lignes, Bernard Mahiou d’EDF n’a pas encore répondu à nos questions), EDF insiste sur les avancées technologiques de l’Irlandais : « OpenHydro Group Ltd conçoit et fabrique des hydroliennes suivant le principe d’une turbine réversible à « centre-ouvert » avec une génératrice périphérique à aimants permanents. Cette turbine est fixée sur une embase gravitaire (tripode métallique), puis déposée sur le fond marin du site au moyen d’un catamaran de pose spécifiquement conçu par OpenHydro. Les hydroliennes demeurent ainsi totalement immergées et ne nécessitent pas de travaux sous marins de type forage ou même ancrage. Un telle hydrolienne comporte en outre l’avantage d’être facile à déplacer si nécessaire et de pouvoir être retirée du site de démonstration à la fois pour la maintenance et également en fin d’exploitation. »

Le rotor est donc porté dans un champ d’aimantation. Pour Jean-François Daviau, « la gestion d’un tel champ électromagnétique est très très complexe. »

Alors que la première turbine d’OpenHydro génère une énergie de 250 kW, EDF, pour son projet de ferme, parle de « 4 à 10 hydroliennes d’une capacité totale de 2 à 4 MW. »

Dans son communiqué, EDF indique que « la zone de Paimpol-Bréhat, qui bénéficie de courants dont les niveaux d'intensité sont parmi les plus élevés de France, pourrait accueillir à l'avenir d'autres essais de technologies pilotés par EDF. »

Ce qui laisse l’espoir d’un scénario futur qui verrait l’entrée de technologies nationales dans ce projet de démonstration.

IPANEMA pour fédérer les efforts français dans les énergies marines

Cela, d’autant qu’EDF (qui rappelons-le est aussi adhérent du Pacte PME) compte parmi les signataires d’IPANEMA (Initiative PArtenariale Nationale pour l’émergence des Energies Marines).

Cette convention, signée en clôture de Seatech Week (la semaine internationale des sciences et industries de la mer qui s’est tenue à Brest, du 13 au 17 octobre dernier), appellent l’ensemble des acteurs français à fédérer leurs efforts dans le domaine des énergies marines. Une fédération des efforts… et des financements…

La liste des signataires reflète l’ambition. Elle comprend le ministère de l’Ecologie, de l’Energie, du Développement durable et de l’Aménagement du territoire, l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie), les régions Basse-Normandie, Bretagne, Haute-Normandie, Pays de la Loire, PACA, Région Réunion, Région Rhône-Alpes, l’Ifremer (Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer), et les industriels EDF et DCNS.

Les signataires de la convention IPANEMA se fixent quatre objectifs :

  1. Promouvoir le développement d’une filière scientifique et industrielle dans le domaine des énergies marines, en définissant une stratégie commune et une feuille de route volontariste, et en facilitant l’appropriation des enjeux par l’ensemble des parties prenantes.
  2. Mettre en place un réseau coordonné des acteurs français des énergies marines dans une logique de développement des travaux existants et de renforcement de la thématique "énergies marines" à tous les niveaux concernés (recherche, industrie, développement économique...).
  3. Développer des sites d’essais en mer adaptés aux différentes technologies d’énergies marines, pré-requis à la démonstration de leur rentabilité économique.
  4. Faciliter le développement de démonstrateurs en contribuant à la définition, au pilotage et à la mise en oeuvre de dispositifs de soutien adaptés.
La volonté de développer une filière française dans les énergies de la mer (qui ne représentent en France 1% des énergies renouvelables) est clairement énoncée.

S’agissant des énergies hydroliennes, IPANEMA devrait se traduire par l’établissement d’un seul cluster (câble) de connexion des démonstrateurs au réseau électrique du territoire. L’Ademe ayant clairement revendiqué le branchement sur ce cluster de technologies françaises. Aussi, les PME innovantes nationales spécialisées dans l’hydrolien finiront-elles peut-être par avoir grâce aux yeux du géant multinational EDF...

Pour en savoir plus

* Pour se faire une idée plus précise du potentiel des énergies marines, lisez cet article actualisé régulièrement sur le site Brest Ouvert.

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lundi 20 octobre 2008

Cleantech : 3ème secteur d'investissement au premier semestre 2008

Créé au premier semestre 1998, l'Indicateur Chausson fête ses dix ans et sa vingtième édition. Il recense les investissements réalisés chaque semestre par les sociétés de capital-risque françaises, dans des entreprises françaises et européennes du domaine des nouvelles technologies.

En baisse de 17% par rapport au semestre précédent (2ème semestre 2007), les montants d'investissement au cours du premier semestre 2008 ont atteint 470 millions d'euros.

Pour leur deuxième semestre de présence dans l'Indicateur Chausson, les Cleantech deviennent le 3ème secteur d’investissement derrière les domaines de la santé (1er secteur d'investissement depuis quatre semestres consécutifs) et du logiciel.

Avec 14% des montants investis, ce sont 67,6 millions d’euros qui ont permis de financer 44 entreprises contre 27 le semestre précédent. 18 fonds de capital-risque ont investi dans ce secteur des Cleantech ce semestre, soit trois de plus qu’au semestre passé.

A noter que les informations recueillies pour l'établissement de cette 20ème édition, qui porte sur les six premiers mois de l’année 2008, l'ont été auprès de 51 sociétés de capital-risque françaises.

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vendredi 17 octobre 2008

Bâtiment : comment amortir l'énergie grise

On a trop tendance à oublier la dépense d’énergie nécessaire à la construction d’un logement. Ce que l’on appelle l’énergie grise.

Pour optimiser cette énergie « cachée », il convient d’opter pour des matériaux de qualité. Et plus la durée de vie de ces matériaux sera longue, meilleur sera l’amortissement de l’énergie consommée pour leur fabrication.

C’est ce que nous rappelle Damien Lambert, Directeur général de la société Amoès. Ce bureau d’études créé en avril 2007 œuvre à la construction de bâtiments à énergie positive. Il travaille également au développement d’un prototype de chaudière à bois productrice d’électricité (sur le principe de la micro-cogénération).



Une étude menée par le CSIRO (organisme de recherche australien) a mis en évidence que le logement moyen contient 1.000GJ (Giga joule) d’énergie grise dans les matériaux utilisés pour sa construction. Pour une maison dont la durée de vie est de 100 ans, ceci représente environ 10% de l‘énergie d’usage utilisée dans sa vie (chauffage, ECS, éclairage…).

Le choix des matériaux et les principes de conception ont une action significative, même si elle n’était préalablement pas évidente, sur l’énergie requise pour construire un bâtiment. Ainsi on peut dire que l’énergie grise est une mesure de l’impact environnemental de la construction et de l’efficacité des filières de recyclage.

L’énergie grise par unité de masse des matériaux utilisés dans la construction varie énormément, avec des valeurs de deux Giga joules par tonne de béton, à des centaines de Giga joules par tonne d’aluminium. Dans le choix entre différents matériaux de construction ou produits fait sur la base de l’énergie grise, il se trouve qu’il ne faut pas considérer seulement les matériaux « initiaux », mais aussi les matériaux consommés au cours de la durée de vie du bâtiment pendant la maintenance, les réparations, et les éventuels remplacements. Le seul facteur, et le plus important de tous, influant sur la réduction de l’énergie grise est la conception de bâtiments à longue durée de vie, durables et adaptables. Plus grande est la durée de vie, plus l’énergie grise du bâtiment a des chances de « s’amortir », si toutefois l’obsolescence de certains éléments (chauffage, éclairage) ne vient pas réduire les « économies » faites.

Le contenu en énergie grise varie considérablement selon le type de construction et des matériaux utilisés.

Tableau comparatif de l'énergie nécessaire à la fabrication de quelques matériaux de construction (pour 1 kg).

1kWh = 3.6 MJ
1MJ = 0.278 kWh

Source : Base ekoinventare sur logiciel Equer (version démo téléchargeable)

Plus nous nous servons d’un objet, mieux nous utilisons l’énergie grise qu’il contient. C’est pourquoi la durabilité d’un produit est d’une importance centrale. En effet, une fois qu’il est acheminé à son lieu d’utilisation, le matériau ne crée plus de consommation d’énergie jusqu’à ce qu’il soit recyclé et/ou traité en tant que déchet. L’énergie grise d’un objet sera d’autant plus amortie (utile) que l’objet aura une longue durée de vie.

Quoi qu’il en soit, si l’on désire faire attention aux aspects environnementaux de notre consommation, on s’intéresse généralement à la consommation en énergie, en eau, à la composition, à la quantité de déchets produits, aux possibilités de recyclage... et c’est très bien.

Mais on oublie pourtant presque systématiquement ce qui se passe AVANT. L’énergie grise a un coût écologique. Il est donc nécessaire d'avoir une prise de conscience des impacts cachés de notre consommation, en choisissant la qualité plutôt que la quantité, nous pouvons limiter les dégâts…

Retrouvez le blog d'Amoès

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jeudi 16 octobre 2008

Green IT dans les entreprises :
entre bonnes intentions et immaturité

La première édition du baromètre IDC du Green IT (informatique verte), créé à l’initiative de Dell, a été présenté la semaine dernière.

En substance, 34% des DSI (Direction des sytèmes d’information) des grands comptes affirment avoir élaboré une stratégie Green IT. Ce résultat est encourageant, surtout quand on sait que les coûts énergétiques des centres de données ont explosé (d'un facteur 4 entre 1996 et 2010 d'après les estimations d'IDC).

La mise en place d'une telle stratégie est motivée, dans un ordre d'importance décroissante, par le respect de la réglementation (80%), la réduction des coûts (80%) et l'optimisation de la consommation énergétique (78%).

Si on les questionne spécifiquement sur le volet de l'impact du green-it sur les coûts, et si l'on additionne les "oui" timides et les "oui" francs, les DSI sont 67% à penser que les actions liées à l'informatique verte contribueront à réduire la dépense IT dans les douze mois.

Jusqu'ici, tout cela va dans le bon sens. Maintenant, à la lecture des freins au déploiement d'une stratégie green-it constatés par les DSI, on devient plus circonspect. 52% des DSI affirment manquer de compétences en interne, 42% avoir d'autres priorités, 41% ne pas avoir le temps de s'en charger.

Puis, les choses se gâtent quand on apprend que 82% des DSI ne disposent pas d'outils de gestion d'automatisation pour bonifier l'efficacité énergétique de leur centre de données, et même n'ont rien prévu dans ce domaine pour l'avenir.

Pire encore, 95% des répondants ne disposent pas d'indicateurs de performance ou de métriques pour mesurer la consommation d'énergie de leur infrastructure.

Un chiffre à rapprocher de deux autres. 56% des directions informatiques n'ont aucune idée de leur besoin en énergie électrique, et 70% d'entre elles ne savent pas estimer la facture électrique de leur datacenter. Seules 5% des DSI payent la facture électrique de leurs centres de données.

Il est grand temps que les as du benchmark apportent leur soutien...

Les initiatives Green-it sont amorcées
























Quels leviers ?

















L'impact sur la dépense informatique


















Les obstacles à franchir

















Pas d'indicateurs pour mesurer
la consommation d'énergie de l'infrastructure
























Les solutions retenues

















Méthodologie

La cabinet d’analyse IDC a réalisé une enquête auprès de 100 entreprises de plus de 1 000 salariés sur la France. En complément, IDC a interrogé des entreprises basées dans différents pays européens : Angleterre, Allemagne, Italie, Espagne, Pays-Bas et dans les pays nordiques (au total 459 entreprises interrogées).

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mercredi 15 octobre 2008

La performance économique de l’Ontario
passera par les cleantechs

Voilà trois décennies successives que le Canada se voit attribué la plus mauvaise note « D » du programme « How Canada performs » en matière d’innovation. Ce qui a conduit le pays à la feuille d’érable à une sérieuse remise en question. Parmi les initiatives mentionnées et sensées aider le pays à redresser la barre, celle de la province de l’Ontario est mise en avant.

Le gouvernement ontarien, emmené par le Premier ministre Dalton McGuinty, a investi dans un programme d’innovation, qui a fait l’objet d’un financement de 3 milliards de dollars sur une période de huit ans. Cet agenda accorde une très large place aux éco-technologies. Le ministère de la recherche et de l’innovation de la province s’alignant ainsi sur une prévision de John Doerr, associé principal chez Kleiner, Perkins, Caufield & Byers cité dans le rapport Corporate Knights Cleantech 2007 : « La technologie verte pourrait constituer la possibilité économique la plus importante du XXIe siècle. »

« Concentrer les investissements dans les créneaux mondiaux » : cette orientation constitue l’un des cinq piliers du programme d’innovation ontarien. La direction est donnée dès les premières pages du document présentant le programme « : Les domaines où l’on portera initialement le plus d’attention comprennent les technologies non polluantes, les technologies de la santé, la recherche et la fabrication en matière pharmaceutique, les médias numériques et les technologies d’information et de communications. »

Les énergies propres (ou de substitution) deviennent donc un axe de recherche majeur. Le gouvernement vient d’investir plus de 5 millions de dollars dans des projets de recherche de pointe dans le domaine. Ce financement viendra en aide à 260 chercheurs engagés dans 34 projets. Il fait partie des investissements de 37 millions de dollars du Fonds pour la recherche en Ontario, annoncés cet automne et appuyant les travaux de plus de 1 800 chercheurs.

6N Silicon, Menova, Verdant et les autres

Cet engagement financier soutient en particulier les travaux de l’équipe du Dr Greg Naterer de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario, qui portent sur un nouveau procédé économique de production d’hydrogène : « Nous avons franchi d’importantes étapes dans la possibilité de produire de l’hydrogène de façon durable et à faible coût […]. Les percées qui ont été réalisées stimuleront l’économie de l’Ontario et profiteront à notre environnement au-delà de tout ce que l’on peut imaginer. »

Les 5 M$ viendront aussi en soutien du Dr Olivera Kesler de l’Université de Toronto, qui œuvre sur un projet visant à la mise au point de piles à combustible pratiques et économiques, pouvant être alimentées par des combustibles traditionnels et des combustibles renouvelables, tels que l’hydrogène, le biogaz et l'éthanol.

Un peu plus tôt, c’est l’entreprise 6N Silicon qui a bénéficié d’un financement de près de 8 millions de dollars. Elle a développé un procédé révolutionnaire de fabrication qui transforme le silicium de faible qualité sous une forme qui convient à la production de cellules solaires. Une méthode économique, rapide et procurant une bonne efficience énergétique. La société a annoncé en juillet dernier l’ouverture d’une nouvelle usine à Vaughan.

Aux côtés de 6N Silicon, la province ne manque pas d’exhiber d’autres « champions » éco-innovants :

- Menova (concentrateurs solaires),
- Verdant Power (turbines immergées exploitant l’énergie des courants pour générer de l’électricité),
- Greencore Composites (fabricant de bio-matériaux utilisés notamment dans l’automobile),
- KMX (technologies de membranes de purification de l’eau et d’effluents chimiques),
- Stemergy (production de bio-fibres à base de tiges de lin et de chanvre).

Pour le moins, la communication politique de l’Ontario en faveur de l’innovation et des cleantechs s’intensifie. L’avenir nous dira si le succès, en termes de création d’emplois et de rayonnement international, sera au rendez-vous et si le Canada, stimulé par sa province la plus peuplée, pourra remiser son bonnet d’âne au placard, avec l'espoir de caresser le « A ».

Notons qu’au jeu du benchmark du Conference Board of Canada, la France, sur le volet innovation, décroche un piètre « C ». A bon entendeur…

Le saviez-vous ?

C’est en Ontario que l’on trouve le plus vaste champ de captage géothermique au Canada et le deuxième en importance en Amérique du Nord. Propriété de l’Institut universitaire de technologie de l’Ontario, le champ comporte 384 puits forés à une profondeur de 213 m sous terre et reliés entre eux par des systèmes mécaniques qui fournissent aux bâtiments de l’Institut un système de chauffage et de refroidissement énergétiquement rentable et respectueux de l’environnement.

Pour aller plus loin…

* Le site de l’organisme The Conference Board of Canada qui est à l’origine du rapport « How Canada performs », un programme qui s’apparente à un benchmark socio-économique basé sur une comparaison de la situation du pays à la feuille d’érable avec d’autres pays.

* Le budget 2008 de l’Ontario (lire notamment le passage intitulé "Efforts d'écologisation de l'économie).

* Les programmes de soutien de l’Ontario aux activités de recherche et d’innovation.

* Le rapport Corporate Knights Cleantech 2007.

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lundi 13 octobre 2008

La nomenclature INCI pour les nulles

Santenature.fr, mondebio.com, cosmetiquenaturelle.net, biotissime.fr… Les sites de vente en ligne de produits cosmétiques pullulent.


Pour se démarquer, le site Kelbio, qui mise sur un volet éditorial particulièrement marqué et qui ne se résume d’ailleurs pas à la seule vente de produits de beauté ou d’hygiène, propose désormais le service « KEL matière INCI ».


Amylcinnamylalcohol, Buxus Chinensis, Abies Pectinata Extract… Depuis 1998, tous les cosmétiques doivent comporter sur leur emballage la liste complète de tous les ingrédients nécessaires à leur fabrication, et cela sous leur dénomination INCI (International Nomenclature of Cosmetic Ingredients).


Cette nomenclature a été conçue en 1973 par le CFTA (Cosmetic, Toiletry and Fragrance Association), une association américaine regroupant un ensemble de fabricants de ce type de produits.


Mesdames, vous voilà rassurées, vous savez maintenant ce que contiennent vraiment vos produits de beauté. Seulement, à moins d’avoir conservé de bonnes notions de latin, vous ne serez guère avancées à la lecture des noms barbares des composés de votre fond de teint.


Pour éviter de mauvaises surprises à l'application (allergie par exemple), le service « KEL matière INCI » fournit la signification des substances dissimulées dans les cosmétiques. 7600 substances étant répertoriées.


Il suffit de saisir le nom de l’ingrédient dans la barre de recherche, de valider, et la réponse vous parvient sous la forme d’un encadré (voir un exemple ci-contre) précisant sa fonction, ses différents noms, sa description chimique, son origine ou encore son mode fabrication. Un pictogramme indique si le composant est dangereux pour la santé, inoffensif ou si les effets ne sont pas encore déterminés.


Certes, ce service peut s’avérer utile. Mais, au-delà du fait que la nomenclature INCI présente en soi des inconvénients (le fabricant peut demander à ne pas indiquer un ingrédient s'il a peur d'être copié par ses concurrents ; il n’est pas non plus précisé si un ingrédient est génétiquement modifié), on pourrait s’attendre à trouver ces indications sémantiques sur tous les sites de commerce électronique. En proposant pourquoi pas un zoom sur la liste latine des ingrédients présentés sur l'emballage...


A consulter


- Le guide Vigitox de Greenpeace


- Un autre lexique INCI


- INCI sur Wikipedia

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jeudi 9 octobre 2008

Les bonnes pratiques environnementales
d’une entreprise de ravalement de 80 ans

Rappelez-vous. Avec l’avènement du commerce électronique au tournant des années 2000, on distinguait deux types d’entreprise, les « brick and mortar » et les « click and mortar ».

Avec la révolution annoncée de l’énergie positive dans le secteur du bâtiment, on pourrait oser une comparaison et dissocier les sociétés « dirty and mortar » de celles « green and mortar ». Le terme « mortar » ici étant des plus appropriés… Les premières n’ont pas encore clairement négocié le virage écologique (voire pas du tout), les secondes au contraire ont fait évolué leurs pratiques dans un objectif de respect environnemental.


Carmine & Cie appartient manifestement à la seconde catégorie. Cette entreprise de valorisation d’immeubles (ravalement, peinture, maçonnerie…) – des travaux de second œuvre - est née en 1927. Elle est aujourd’hui dirigée par Stéphane Carmine (voir photo ci-contre), petit fils du fondateur. Basée à Bobigny (93), elle enregistre à ce jour un chiffre d’affaires de 7 millions d’euros et emploie une cinquantaine de personnes.


Pour Stéphane Carmine, l’engagement dans la voie écologique rime d’abord avec potentiel économique. Il guide sa société sur le chemin du développement durable depuis déjà quelques années. Une orientation qui passe par une dose d’innovation, « indispensable à la pérennité de l'entreprise », et par une approche professionnelle responsable.


De fait, son initiative « verte » la plus ambitieuse tient dans l’élaboration d’une charte qualité environnementale baptisée « Démarche RQE » (Recherche Qualité Environnementale », et largement inspirée par les pratiques internes de l’entreprise. Un pied de nez à la norme HQE ?

Lire l’article : RQE, une démarche qualité taillée pour les PME du bâtiment.


Autre résolution axée sur l’innovation : Carmine Cie a déployé une solution de vidéo sans fil pour suivre à distance l'avancement de ses chantiers. Le système, qui s’inscrit d’ailleurs dans la démarche RQE, réduit le temps passé dans les déplacements, avec, à clé, un gain de productivité et une économie d’énergie.

Lire l’article : Suivi de chantier : la vidéo sans fil à distance pour réduire les déplacements.


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Suivi de chantier : la vidéo sans fil à distance
pour réduire les déplacements

Le système s’appelle Frontline Communicator. Il est conçu par la société québécoise Audisoft. « Nous sommes la première entreprise du bâtiment à l’utiliser en Europe », affirme Stéphane Carmine, Président de l’entreprise éponyme Carmine Cie spécialisée dans la valorisation de bâtiments.

Pour ce patron, l’innovation est essentielle à la longévité de son entreprise, sans compter qu’elle contribue à redorer le blason d’un secteur qui souffre d’une mauvaise réputation et d’une fort déficit d’image.

Stéphane Carmine a donc investi dans un tel système pour le faire tourner sur ces chantiers. Il a pour cela formé un opérateur en interne. Cette solution s’adresse aux professionnels, aux maîtres d’œuvre, et demande une compétence spécifique.

L’opérateur se munit d’un casque audio auquel est fixée une caméra portative, le tout branché sur l’unité principale de ce périphérique accroché à la ceinture de l’utilisateur. Frontline Communicator fonctionne à condition de se situer dans une zone de réception du réseau téléphonique.

Economie de kérosène


« Il nous a évité de stopper un chantier en août », se réjouit Stéphane Carmine. L’architecte, en congés, a pu visionner en temps réel l’état d’avancement des travaux. L’appareil est en particulier très utile lorsque qu’il s’agit de contrôler des zones du chantier présentant un danger (vérification des joints d’étanchéité, des fers d’armature…).


Frontline contribue aussi à limiter les déplacements. Les maîtres d'ouvrage, les architectes, les donneurs d'ordres peuvent rester sur leur lieu de travail habituel et recevoir en temps réel sur leur PC les images du chantier avec les données relevées par l’opérateur. « C’est un gain de temps et d’énergie, et au final de productivité », indique Stéphane Carmine. L’entreprise de ravalement démarre un chantier à Toulon. Son patron en est convaincu, Frontline va faire économiser du kérosène.


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