mardi 23 décembre 2008

Ecotech21 devient Cleantech Republic


Grâce à vous et à votre fidélité, le blog Ecotech21, lancé en mars 2008, s’est fait une belle renommée dans l’univers des éco-innovations. Ce billet est, en premier lieu, l’occasion de vous remercier.

Il est aussi l’occasion, à l’imminence du passage de 2008 à 2009, de vous annoncer une autre transition, celle d’Ecotech21 vers Cleantech Republic.

Le nom change, mais l’esprit demeure. Comme son prédécesseur, Cleantech Republic se veut être une caisse de résonance des éco-innovations, de toutes ces inventions responsables, dont la valeur réside dans leur vocation à réduire les dommages de l’industrie sur l’environnement.

L’innovation est le moteur de la compétitivité des entreprises. Aussi Cleantech Republic, premier site d’informations communautaire voué à l’industrie cleantech, mettra-t-il l’accent sur les dernières innovations du secteur.

Une large place sera accordée à la fois aux PME - lesquelles en créant de la richesse créeront les emplois de demain -, ainsi qu’aux acteurs du secteur des éco-innovations, à ces hommes et ces femmes qui agissent en faveur du développement et de l’essor des innovations vertes.

Avec Cleantech Republic, nous vous apportons des contenus riches et variés, et une navigation dans ces contenus que nous avons voulue claire et facile.

Le site propose plusieurs rubriques :

- les tribunes, qui donnent la possibilité aux experts du domaine de s’exprimer sur leur sujet de prédilection ;
- la TV des éco-innovateurs, un espace vidéo où vous pourrez visionner les interviews des acteurs des cleantechs ;
- l’Eco des blogs, qui mettra en exergue des contenus publiés sur les « blogs verts » de la Toile ;
- l’agenda cleantech, pour vous tenir informé des évènements à venir ;
- etc.

Nous vous invitons dès maintenant à laisser vos commentaires, réagir, débattre autour des sujets publiés sur le site.

Ce site n’est qu’une première version. Nous vous informerons de ses futures évolutions, d’ores et déjà programmées.

En attendant, toute l’équipe de Cleantech Republic vous souhaite de joyeuses fêtes de fin d’année et vous donne rendez-vous en janvier prochain.

La révolution des cleantechs est en marche. Avec vous et pour vous, Cleantech Republic accompagnera cette mutation.

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mardi 16 décembre 2008

Direct Energie et Weole se rapprochent pour s'imposer dans l'éolien

D'un côté de la table, Direct Energie, premier opérateur alternatif d’électricité en France avec plus de 300 000 clients. De l'autre, Weole Energy, le spécialiste du moyen et petit éolien pour les particuliers, les entreprises et les collectivités. Après avoir annoncé en novembre l'entrée de l'opérateur dans le capital du fabricant, les deux entités dévoilent en cette fin d'année un partenariat commercial inédit...

En juillet 2007, Michel Galligo et ses deux associés fondent Weole Energy avec l'envie de s'implanter sur le marché du petit et moyen éolien. Il s'agit de cibler particulièrement les constructions de moins de 12 mètres qui ne nécessitent pas de permis de construire. Pour cela, la société propose deux gammes d'éoliennes livrées clés en mains : Horizon et Vision.

Weole Energy, l'outsider

Weole s'attaque alors à un marché en devenir, mais se fixe un objectif ambitieux, celui d'atteindre les 100 millions d’euros de chiffre d’affaires d’ici à 2012. L'activité débute en janvier 2008, la première installation est réalisée en avril. Aujourd'hui, plus de 70 modèles ont été commandés à Weole et une dizaine est déjà en activité.

Pour ses produits, l’entreprise s'appuie sur des savoir-faire internationaux comme nous l'explique Michel Galligo : « Nous concevons des systèmes éoliens avec de nombreux fournisseurs. Les mâts sont français, l'électronique allemande et les turbines chinoises. A Shangaï, nous avons déployé une équipe sur place et des processus de sélection pour s'assurer de la qualité. Nous voulions ni rester dans une solution artisanale pour riches, ni faire n'importe quoi pour pas cher. »

Pour tenir ses challenges, Weole, créée avec 85 000 euros de fonds propres, a ouvert en novembre son capital à hauteur de 2 millions d'euros. Un premier million apporté par Direct Energie, l'autre provenant du Crédit Agricole Private Equity, via son FCPR Capenergie. Cette levée devrait notamment permettre à la société de passer de 10 à 35 salariés, d'augmenter ses investissements en R&D et surtout de jouer des coudes avec France Eoliennes, son principal concurrent. Un rival numéro un du marché qui bénéficie de son ancienneté et de sa plus grande notoriété. Pour 2009, Weole vise 500 éoliennes et 7 millions de chiffres d'affaires.

« C'est un grand art que de vendre du vent », B. Graciáne

De concurrence, il en est question quand il s'agit d'évoquer le partenariat commercial entre Weole Energy et Direct Energie. Si France Eoliennes a communiqué sur l'obtention de son agrément « Responsable d'équilibre » auprès de RTE, Weole a plutôt recherché la complémentarité. Elle l'a trouvée chez Direct Energie, son nouvel allié et actionnaire. « Notre métier c'est de vendre des éoliennes, pas de racheter de l'électricité, je préfère travailler avec un gros opérateur sur une formule pérenne. On a contacté plusieurs opérateurs, Direct Energie a été le plus dynamique sur notre proposition ».

L'accord prévoit l’achat par l'opérateur des surplus de production d’énergie éolienne des clients de Weole à un tarif préférentiel (à partir de 80 €/MWh HT). Une bonne nouvelle pour les petits producteurs qui souffraient depuis juillet 2007 de la fin de l’obligation de rachat par EDF de l'électricité éolienne (*). Les obligations de l'opérateur public étaient depuis limitées aux installations situées dans une ZDE (Zone de Développement Eolien), excluant les zones d’habitations et commerciales où sont placées les éoliennes individuelles. Le contrat entre les clients de Weole et Direct Energie compensera donc ce manque à gagner. Il sera signé pour 5 ans.

Mais l'accord entre les deux entités voit plus loin qu'un simple rachat d'énergie. Direct Energie vendra ainsi dès 2009 à ses abonnés des éoliennes individuelles signées Weole Energy. Ce dernier proposera à ses clients de profiter des avantages des offres « Directe » et « 100% Pur jus » de Direct Energie. De quoi renforcer chacune des deux entreprises sur son secteur. La complémentarité, on le disait.

Baptiste Roux Dit Riche

(*) : A noter que le nouvel arrêté fixant les tarifs d’achat de l’énergie éolienne, signé de Jean-Louis Borloo, vient d’être publié au Journal Officiel. Il reprend sur le fond les termes du précédent arrêté du 10 juillet 2006.

Bio express de...

Michel Galligo, président de Weole Energy.

37 ans, diplômé de Supelec (promo 93), Michel Galligo a travaillé dans les années 90 pour le secteur de la téléphonie mobile (Alcatel...) et l’informatique avant de participer à l'aventure Weole Energy.

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lundi 15 décembre 2008

Diodela, une vasque à LEDs compatible avec l’existant

Pour les particuliers, l'affaire semble désormais entendue : fini les vieilles ampoules, l'heure est à la basse consommation. Un réflexe écologique qui tend à se propager aux collectivités, grosses consommatrices d'énergie avec l'éclairage public. Conscient de ce marché, la société Windela (filiale d'« Expansion et Développement ») propose une solution d'éclairage avare en énergie baptisée Diodela.

Née du cerveau de ses ingénieurs de Boulogne-Billancourt, il s'agit d'une vasque lumineuse de dernière génération à base de LEDs. Celles-ci permettent d'importantes économies (de 53 à 88%) pour une température de couleur d’environ 4100° Kelvin, soit quasiment la lumière du jour.

Diodela est en fait un élément de la solution phare de Windela, Windelux (photo ci-contre), qui équipera prochainement la gare d'Avignon. Cette éolienne à axe vertical transforme l'énergie cinétique du vent en énergie électrique pour alimenter cette fameuse vasque basse consommation. Un système parfaitement autonome, mais pas adaptable partout. « On avait des demandes de villes qui ne souhaitaient pas l'ensemble du produit, mais juste d'une solution d'éclairage de basse consommation à relier à leur réseau » explique Christian Sauzereau, président du directoire de Windela SA.

Un système de refroidissement intégré

Lancée en mai sur le salon Lumiville, Diodela repose sur une matrice de 84 diodes produisant chacune 80 lumens/watt. La température des LEDs est régulée par un système de refroidissement intégré, ainsi que par la structure en aluminium solidaire des supports des diodes. De plus, grâce à une orientation spécifique des LEDs et à l'utilisation de lentilles de différentes focales, Diodela permet d’éviter les variations d’éclairement et la déperdition lumineuse. Ce qui se traduit par un éclairage uniforme sur la totalité de la surface éclairée. Le tout, pour une durée de vie estimée à 80 000 heures et un prix d'achat autour de 600 euros. « Il y a un vrai phénomène de nouveauté. On a même été approché par un grand groupe de l'éclairage pour ce procédé ».

Dernier atout de taille de cette technologie française : sa compatibilité. Diodela est en effet connectable au réseau 110V / 220 V et peut être installée sur des mâts de lampadaires « classiques », respectant les standards européens. Un vrai plus pour des collectivités qui n'auront donc pas à réaménager leurs infrastructures pour implanter ce nouveau système. De quoi favoriser les ventes de cet éclairage public « durable ». Et pour être prête, la société Windela inaugurera début 2009 une usine de production flambant neuve à Brive-la-Gaillarde.

Baptiste Roux Dit Riche

Fiche technique de Diodela

• Puissance de consommation : 63 watts.
• Dimensions : 77 cm x 24 cm x 12 cm.
• Poids : 8 kg.
• Exemple de hauteur de feu : à 6 m pour un éclairage au sol de 23 lux (+ ou - 5%) sur une surface de 25 m x 6 m.
• Indice IP 65 et indice IK 5

Smart Avenue Deco, une alternative primée au Salon des Maires 2008

Concurrent du Windelux, le Smart Avenue Deco conçu par la société angevine Novéa Energies est lui aussi un luminaire extérieur à LEDs. Il a été mis en lumière lors du dernier Salon des Maires où il a reçu le prix de l'innovation et un prix spécial du jury dans le domaine de l'aménagement urbain. Autonome, il repose sur une « bi-énergie » solaire et éolienne et produit une intensité lumineuse de 550 lumens. Il fonctionne avec quatre LEDs de puissance de 1,2 W chacune.

Il se distingue du produit de Windela par son mode de déclenchement. L'éclairage pleine puissance du Smart Avenue Deco est en effet provoqué par un capteur infra-rouge de présence humaine là où le Windelux éclaire en cycle continu. Fabriqué en France, le produit repose sur un brevet de Novéa Energies qui s'est appuyé pour sa réalisation sur un modèle de lanterne existant dans le catalogue de la société Thorn. Ceci explique que les deux entreprises commercialisent aujourd'hui simultanément le Smart Avenue Deco.

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vendredi 12 décembre 2008

« Photovoltaïque : le bel avenir des couches minces en silicium amorphe »

Tribune

Vanessa Godefroy, Responsable de l’activité Energie d’Alcimed.







En mars 2007, les chefs d’Etat et de gouvernement européens ont approuvé un plan d’action pour une politique énergétique commune fixant un objectif de 20% d’énergies renouvelables dans la consommation énergétique totale de l’Union Européenne d’ici 2020. Cet objectif ambitieux (la part d’énergies renouvelables étant à ce jour de 8,5%) nécessitera de miser tant sur les technologies établies que sur les filières proches de la maturité mais encore peu exploitées aujourd’hui.

A cet égard, l’industrie photovoltaïque constitue un formidable levier dans le domaine des cleantechs. Elle repose aujourd’hui essentiellement sur les technologies à base de silicium (cristallin et amorphe). Le silicium cristallin, technologie établie et désormais mature, domine très largement avec près de 90% de parts de marché. Le silicium amorphe présente quant à lui des atouts importants pouvant en faire un puissant relais de croissance pour le photovoltaïque.

La principale différence entre ces deux technologies, toutes deux basées sur le silicium, réside dans la structuration des cellules photovoltaïques, et par conséquent dans les procédés de fabrication.

Le triple avantage du procédé de fabrication des cellules en silicium amorphe

Alors que les cellules photovoltaïques à base de silicium cristallin sont constituées de couches de silicium ordonné, ce qui nécessite un procédé lourd et coûteux, les couches de silicium amorphe présentent une structure désordonnée. En raison d’un coefficient d’absorption de la lumière du spectre solaire nettement plus élevé, l’épaisseur de la couche de silicium amorphe est considérablement réduite : il est déposé en « couche mince », une épaisseur 300 à 400 fois moindre que celle d’une cellule à base de silicium cristallin.

Le procédé de fabrication des cellules à base de silicium amorphe présente le triple avantage d’être moins complexe, moins énergivore et de consommer nettement moins de matières premières que le procédé de purification multi-étapes de production des cellules en silicium cristallin.

On peut alors s’interroger sur les raisons de la nette prédominance du cristallin. La différence de rendement entre les deux technologies est a priori souvent évoquée : les systèmes photovoltaïques à base de silicium cristallin atteignent des rendements d’environ 15%, une valeur à diviser par deux pour le silicium amorphe.

En réalité, on comprend mieux la domination du cristallin quand on relit l’histoire du photovoltaïque. En effet, le développement du photovoltaïque dans les années 1960 s’est appuyé sur celui de l’industrie des semiconducteurs (qui nécessite du silicium cristallin ultra pur), tandis que les techniques de production de couches minces n’étaient que très peu connues.

Jusqu’au boom relativement récent du photovoltaïque, le silicium utilisé pour les cellules était ainsi majoritairement issu des rebuts de l’électronique. Les cellules à base de silicium cristallin ont progressivement gagné en rendement au fur et à mesure de leur développement, la filière plus récente de l’amorphe n’ayant pas encore connu une telle courbe d’apprentissage et de développement.

Les toitures industrielles, un champ d’application très pertinent

Le déficit de rendement du silicium amorphe peut être comblé en augmentant la surface des couches minces. Les systèmes à base de silicium cristallin sont déployés à grande échelle, tandis que les couches minces sont encore majoritairement utilisées dans des applications de petite puissance comme des calculatrices ou des montres. Pourtant, malgré son plus bas rendement, la filière amorphe devient compétitive dans les cas où de grands espaces sont disponibles.

Pour une capacité installée donnée, la surface requise en couches minces est proche du double de celle d’un système à base de silicium cristallin. Cependant, grâce aux coûts de production nettement moins élevés, la solution couche mince ne coûte pas plus cher.

Les toitures industrielles constituent un exemple d’application particulièrement pertinente pour le silicium amorphe. Différents projets voient le jour, comme par exemple l’installation de 10 000 m2 de couches minces sur le toit d’une plate-forme logistique à Sénart en Seine-et-Marne. De plus, la légèreté des couches minces permet d’éviter l’installation d’une structure supplémentaire de renforcement du toit, nécessaire au soutien des modules cadrés en silicium cristallin. Les couches minces sont ainsi livrées en rouleaux et collées directement sur le toit.

Enfin, dernier argument en faveur de l’amorphe pour les toitures industrielles, les couches minces sont moins sensibles à une occultation partielle de la surface ou à des températures externes élevées que le silicium cristallin.

Les couches minces à base de silicium amorphe représentent donc une technologie photovoltaïque à fort potentiel. Il ne faut pas non plus oublier les autres filières en développement, peu connues comme par exemple des couches minces à base de tellure de cadmium ou de matériaux organiques.

Dans un contexte de soutien politique marqué, nul doute que l’industrie en pleine croissance de l’énergie photovoltaïque connaîtra une montée en puissance des couches minces en silicium amorphe. On peut d’ailleurs estimer que ses parts de marché dans le photovoltaïque, actuellement d’environ 5%, vont au moins doubler d’ici 2020.

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jeudi 11 décembre 2008

Récupérer la chaleur des eaux usées pour chauffer les logements

Utiliser la chaleur des eaux usées pour le chauffage des bâtiments. C'est une solution proposée par Lyonnaise des Eaux et baptisée « Degrés Bleus ». En réalité, la filiale de Suez Environnement a acheté une licence d’utilisation d’un brevet déposé par la société suisse Rabtherm, auteur de cette technologie.

Le principe est simple : les eaux usées des salles de bains et des appareils électroménagers ont une température moyenne comprise entre 11° et 17°. Dès lors, pourquoi ne pas récupérer les calories de ces eaux pour le chauffage de logements et de bureaux ?

Le système Degrés Bleus repose sur un échangeur placé au fond des canalisations des réseaux d’assainissement. Il comprend un circuit de canalisation en boucle fermée qui transporte de l’eau. Celle-ci est chauffée par la chaleur des eaux usées pour alimenter ensuite une pompe à chaleur (PAC) qui va permettre d'élever la température d'eau à un niveau exploitable (entre 50 et 70° C). Elle s’achemine ensuite vers une chaufferie centrale qui alimente un réseau de plusieurs bâtiments.

Particularité de taille, le système Degrés Bleus est réversible. C'est à dire qu'il peut être également utilisé en été pour climatiser les bâtiments (maisons de retraite, hôpitaux...). Enfin, il comprend un instrument permettant le suivi des performances de tous les appareils de la chaîne : la PAC, l’échangeur, le débit, la température extérieure et la température intérieure.

Une éco-innovation pleine de promesses

Au-delà de son efficacité écologique – le fabricant annonce une réduction de 60% d'émissions de gaz à effet de serre –, ce nouveau système de chauffage pourrait faire réaliser des économies conséquentes à ses utilisateurs (collectivités, institutions...). L'eau usée constitue en effet une énergie renouvelable issue de la biomasse et donc peu onéreuse. Le retour sur investissement pourrait ainsi être atteint au bout de quelques années d'utilisation malgré un prix d'installation plus élevé que pour un chauffage thermique classique. Un gain qui pourrait s'avérer encore meilleur en cas de subventions (Ademe...) ou d'augmentation du coût des énergies fossiles.

En dépit de cet horizon dégagé, Degrés Bleus se heurte malgré tout à de vraies contraintes techniques puisque le système n'est pas compatible avec l'ensemble du parc immobilier. Il nécessite en effet un débit de canalisation de l'ordre de 15 l/s par temps sec ce qui correspond à environ 8 000 à 10 000 habitants raccordés. Deuxième bémol, sa mise en place, aisée pour de nouvelles constructions, sera difficile et plus onéreuse sur des canalisations anciennes de petit diamètre. Pas de quoi « refroidir » pour autant la Lyonnaise des Eaux qui a fait de Degrés Bleus le symbole de ses actions en matière de développement durable.

Baptiste Roux Dit Riche

Trois questions à…

Gilles Gombert, Directeur de la diversification, Lyonnaise des Eaux (filiale de Suez environnement).






Quelles sont les origines du projet Degrés Bleus ?


Le procédé repose sur un brevet suisse qui date d'une dizaine d'années. A l'époque, une vingtaine de réalisations ont été menées à Bâle, Zurich ou dans le canton de Vaud. En France, nous avons lancé Degrés Bleus fin 2007. Il s'agissait de réveiller une technologie qui combine écologie et économie au moment où le prix du brut grimpait.

Des projets de construction sont-ils en cours en France ?

Rien n'est bouclé mais on travaille sur des dossiers de bâtiments administratifs, de piscines ou de réhabilitations de quartier. Nous sommes les seuls à proposer cette technologie en France, même si nous sommes aussi en concurrence avec la géothermie. Si tout va bien, nous aurons deux à trois affaires réalisées avant l'été 2009.

Cette technologie n’est pas toujours adaptée à de vieilles canalisations. Quel est donc son vrai potentiel ?

Le potentiel pour cette technologie est d'environ 30 constructions pour une ville de 300 000 habitants et 5 à 10 constructions pour une ville de 100 000. Nous visons donc ce potentiel.

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mardi 9 décembre 2008

Une balayeuse électrique pour nettoyer la voirie

En 2005, on a découvert cette balayeuse électrique, c'était l'occasion d'être les premiers sur le secteur, on n’a pas hésité ». Pas peu fier Maxime Jean. Responsable du département voirie au sein de la société vitrollaise Prodim, il commercialise l'« Eco 36 », un des produits phares de l'importateur. Une balayeuse de petite taille, toute électrique, fabriquée en Italie et que l'on peut déjà croiser dans les rues de Nîmes ou Cannes. Une évolution majeure pour cette entreprise qui mise désormais sur l'électrique après 20 ans d'activité sur le secteur des produits et techniques de propreté.

Un véhicule taillé pour l'entretien urbain

Star de sa gamme et seule sur son marché, l'Eco36 est donc une balayeuse de voirie, comprenez une sorte de nettoyeuse aspirante utilisée pour l'entretien des voies piétonnes, jardins publics ou centres commerciaux. Passe partout et silencieux, l'engin permet de travailler de façon discrète au milieu de zones publiques (à peine 75db de 0 à 7 mètres) tout en assurant une filtration des poussières de haut niveau. Une puissance qui a son importance écologique car elle permet à la balayeuse d'aspirer à sec et donc de réaliser d'importantes économies d'eau. Autre titre de gloire de la machine, sa propulsion électrique lui permet d'aborder des pentes jusqu'à à 35% là où ses concurrentes thermiques s'effrayent devant la moindre petite côte.

L’autonomie est-elle au rendez-vous ? « Il n'y a pas de problème d'autonomie comme sur d'autres équipements. L'Eco 36 se décharge en 5 heures ce qui correspond à l'utilisation moyenne quotidienne de ce type d'appareil », explique Maxime Jean. A ce timing s'ajoute une réserve de 15 kilomètres pour le retour de l'Eco 36 à sa base. Le rechargement des batteries du véhicule prend lui six heures. Ces batteries sont à base de plomb, une option pas très écologique. Raison pour laquelle cette technologie devrait évoluer prochainement : Prodim prévoit de s'orienter dès 2009 vers le lithium.

Un investissement rentable

Financièrement, le calcul pour l'utilisateur est simple. Une heure d'utilisation coûte 90 centimes avec l'Eco 36 contre 7 euros pour une machine thermique. Ajoutez à cela des frais de maintenance réduits avec l'électrique et l'Eco 36 remporte le match. « Une balayeuse thermique se négocie entre 40 et 45 000 euros HT contre 50 et 55 000 euros pour une Eco 36. Le delta est vite comblé, sans parler des frais de réparation ». Mieux, certains utilisateurs de la balayeuse ont reçu des aides de divisions régionales de l'Ademe au titre « d'un investissement exemplaire ».

Mais les collectivités ne sont pas les seules cibles de l'entreprise Prodim. L'Eco 36 a également séduit des sociétés de prestation comme ONET qui l'utilise pour l'entretien de l'aéroport de Marseille ou des infrastructures de Roland Garros. Une belle vitrine pour Prodim qui propose désormais une gamme complète de véhicules électriques de voirie et de transport (utilitaires, transports, camions, scooters...) et qui prévoit pour 2008 un chiffre d'affaire de 30 millions d'euros.

Baptiste Roux Dit Riche

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lundi 8 décembre 2008

Une école HQE dans la campagne normande

Le pays de Pervenchères dans l'Orne va bientôt pouvoir arborer un nouveau panneau vert à l'entrée de son territoire. Cette communauté de communes de 1399 âmes s'est en effet vu décernée fin novembre un « Ruban du développement durable » pour la période 2008-2010.

Une distinction qui vient récompenser la construction en 2008 sur son territoire d'un pôle scolaire et d'une médiathèque répondant aux 14 cibles du label Haute Qualité Environnementales (HQE). Une performance qui vaut à la petite collectivité normande de s'afficher au palmarès 2008 des « Rubans » aux côtés de villes comme Avignon, Nancy ou Bordeaux.

Les six villages de la communauté de communes du pays de Pervenchères n'ont pas à rougir face à leurs glorieuses grandes soeurs. Lancé en janvier 2005, le projet « Les Deux Chênes » s'annonce à l'époque comme un formidable défi technique et financier pour la collectivité et peut compter sur le soutien total des élus, des parents d'élèves et de l'ensemble de la population.

« A la base, le projet est né de la demande de l'Education Nationale de regrouper nos deux écoles au sein d'un pôle scolaire. Vu qu'on commençait à parler de développement durable, on a étudié la possibilité de construire une école HQE », explique Virginie Hunault, secrétaire générale de la communauté de communes.

Un respect de 14 cibles « Haute Qualité Environnementale »

La phase d'étude a duré deux ans. En accord avec l'Ademe, la coordination technique du projet est confiée au cabinet conseil Space Environnement. Sa mission vise à s'assurer de la bonne application du cahier des charges HQE par les 15 entreprises du chantier. Pour l'architecture, c'est le cabinet parisien Margerie et Pasquet qui est retenu. Enfin, le pôle bénéficie de l'implication de nombreux partenaires : Etat, Conseil régional de Basse-Normandie, Conseil général de l’Orne, Ademe, Drac, Caue, DDE de Mortagne, artisans, entreprises…

Trois ans plus tard, le pôle « Les Deux Chênes » abrite 100 écoliers, 180 adhérents à la médiatèque et a fait l'unanimité du jury des « Rubans ». Le bâtiment satisfait à quatorze cibles HQE, et donc à de nombreux critères environnementaux (voir ci-dessous les éco-technologies utilisées) comme une gestion rationalisée (eau, énergie, déchets...), une bonne relation du bâtiment avec son environnement immédiat ou encore un confort du public (acoustique, visuel, olfactif...). La même rigueur a été employée sur le chantier qui a répondu à des normes de nuisance particulièrement exigeantes.

Atypique, la démarche de la collectivité normande ne se fonde pas seulement sur le bâti. De nombreuses problématiques locales ont été intégrées à la réflexion sur le pôle « Les Deux Chênes ». L'occasion de sensibiliser la population aux questions d'accessibilité aux personnes à mobilité réduite, à la lutte contre la fracture numérique ou au lien intergénérationnel. Des raisons supplémentaires qui justifient l'obtention d'un « Ruban » qui fait depuis novembre la fierté du territoire. « Ce prix c'est la reconnaissance d'années de travail ; il valorise notre territoire et les communes rurales », souligne Virginie Hunault. Pour fêter sa récompense, le pays de Pervenchères se payera même le luxe d'une inauguration officielle de son panneau. De quoi donner des idées vertes à d'autres petites collectivités.

Baptiste Roux Dit Riche

(Photos : Stéphane Chalmeau)

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* Les éco-technologies retenues

La construction du pôle scolaire « Les Deux Chênes » a intégré des éco-techniques de dernière génération. Lesquelles ont permis la diminution des coûts annuels de consommation de près de 3800 euros :

- Choix de produits labellisés NF-Environnement (peintures, colles, vernis...),
- Utilisation massive de bois (intérieur/extérieur),
- Isolation renforcée,
- Mise en place d’une chaudière à bois (avec utilisation de déchets provenant de l’entretien forestier local),
- Mesures de réduction de la consommation d’eau (limitation de la pression, compteur d’eau froide, robinetterie d’arrêt, système de détection des fuites, système d'évacuation des eaux...)
- Mise en avant de l’éclairage naturel (mise en place de baies éclairantes, appareil d'éclairage basse consommation).

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* Trois questions à...

Antoine Charlot, Spécialiste technique du Comité 21 ; membre du jury 2008 des Rubans du développement durable.

La qualité des dossiers de candidature aux Rubans s’est-elle améliorée au fil des années ?

Absolument. Les Rubans existent depuis six ans et l'on reçoit désormais des dossiers de très bonne qualité. Au départ, s’il s'agissait essentiellement de projets sectoriels, aujourd’hui, les collectivités mettent en place de véritables stratégies (agenda 21, plan climat ou charte du développement durable). Il y a une vraie transversalité des enjeux, on va au-delà de la question environnementale pour aussi régler les problèmes sociaux.

Pourquoi le pays de Pervenchères méritait cette décoration ?

Il est rare de voir une démarche qui respecte les quatorze cibles du label HQE alors que trois seulement sont suffisantes pour obtenir la certification. Et puis c'est aussi un projet moteur dans la lutte contre la fracture numérique. Sans compter que leur projet a suscité une adhésion globale de acteurs publics comme privés.

Les petites collectivités sont-elles nombreuses à s'engager dans le développement durable ?

Jusqu'à présent, les petites communautés étaient en marge pour des raisons financières, mais aussi en raison de l'intérêt des acteurs nationaux à leur égard. Mais depuis peu elles s'y mettent. Cette année des petites collectivités comme Le Trièves (18) et Beynat (19) ont également été récompensées par les Rubans du développement durable.

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* Le palmarès 2008 des Rubans du développement durable

Pour sa 6ème édition, les Rubans du développement durable ont récompensé 13 collectivités qui ont fait du développement durable une priorité et qui seront donc labellisées sur la période 2008-2010. Le palmarès a été dévoilé le 27 novembre dernier au Congrès des maires et présidents de communautés de France.

* 5 communes : Avignon (84) 90 000 habitants ; Beynat (19) 1 200 habitants ; Bordeaux (33) 230 000 habitants ; Echirolles (38) 35 300 habitants ; Pessac (33) 57 600 habitants

* 6 structures intercommunales : Grand Alès en Cévennes (communauté d'agglomération – 30) 75 000 habitants ; Grand Nancy (communauté urbaine – 54) 270 000 habitants ; Mulhouse Sud Alsace (communauté d'agglomération – 68) 172 000 habitants ; Pays de Pervenchères (communauté de communes – 61) 1381 habitants ; Pays des Landes de Gascogne (40) ; Syndicat d'aménagement du Trièvres (38) 8712 habitants.

* 2 départements : Conseil général du Finistère (29) 860 000 ; Conseil général de la Haute-Vienne (87) 353 893 habitants.

Composition du jury :

- Jean-Marie Pelt, Président de l’Institut européen d’Écologie,
- Cyria Emelianoff, Maître de conférences en Géographie à l’université du Maine,
- Des représentants des treize partenaires des Rubans : Association des Maires de France (AMF), Association des Maires de Grandes Villes de France (AMGVF), Comité 21, Dexia, Assemblée des Départements de France (ADF), Association des Petites Villes de France (APVF), Association « Notre Village », Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie (Ademe), Centre National de la Fonction Publique Territoriale (CNFPT), Délégation Interministérielle à l’Aménagement et à la Compétitivité des Territoires (DIACT), Programme des Nations Unies pour l’Environnement (PNUE), Environnement
magazine, La Gazette des communes.

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vendredi 5 décembre 2008

Ekotekoo, échangez vos expériences éco-technologiques sur internet

Toit photovoltaïque, puits canadien, récupération des eaux de pluie, petite éolienne… Vous avez un projet résidentiel éco-responsable en tête, vous avez déjà essuyé les plâtres, et êtes prêt à partager votre expérience. Vous pouvez alors faire un tour sur Ekotekoo.fr.

« Et côté coûts », « Ecotech où ? ». Pascal Decaux, le fondateur de ce nouveau site communautaire, le présente comme « un réseau de partage d’expériences éco-technologiques sur lequel les particuliers peuvent mettre en avant leurs projets. »

« Ekotekoo n’a pas vocation à devenir un énième blog d’informations sur les solutions éco-responsables » : Pascal Decaux est catégorique.

Développé avec le logiciel open source Spip, le site, appelé à évoluer, propose deux entrées principales : les fiches pratiques et les projets. Exemple de projet saisi sur le site (démarré depuis peu), parmi les dix enregistrés à ce jour, celui intitulé « Puits canadien avec VMC - du bon sens pour protéger la planète ».


Les projets référencés dans la base d’Ekotekoo sont positionnés sur une cartographie du territoire français, réalisée avec Google Maps (voir ci-dessus). De sorte que l’on pourra identifier la densité des projets par région, lorsque le nombre de projets deviendra plus conséquent : il sera alors judicieux de donner accès à autant de cartes Google Maps que de catégories (identifiées par des pictogrammes spécifiques) de projets référencés.

Les fiches pratiques se veulent plus génériques. Egalement rédigées par les membres de la communauté, elles fournissent des informations sur des sujets techniques, réglementaires ou sur des questions financières.

A chacune de ces deux rubriques « fiches pratiques » et « projets » sont associés des forums de discussion concrétisant la dimension d’échange d’Ekotekoo.

A noter que le site propose en outre des forums publics où les personnes inscrites ont la possibilité de venir disserter librement avec leurs pairs.

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Plan Ecotech 2012 : ce qu’il faut retenir du premier bilan d’étape

A l’annonce du plan Ecotech 2012 en juillet dernier, Nathalie Kosciusko-Morizet, secrétaire d'Etat chargée de l'Ecologie et Luc Chatel, secrétaire d'Etat chargé de l'Industrie et de la Consommation, avait fait une promesse. A savoir dévoiler en marge de Pollutec les premières conclusions du Cosei (Comité stratégique des éco-industries), ainsi que les premières mesures en faveur de l’industrie des éco-technologies. Le calendrier est tenu.

Les six premières mesures sont arrêtées (voir ci-dessous), avec en particulier, un appel à projets de R&D sur les éco-technologies, doté de 30 millions d’euros sur trois ans. Une somme à laquelle il faut rajouter 60 millions d’euros que France Investissement (dispositif public en partenariat avec la Caisse des Dépôts et les investisseurs institutionnels privés, qui a pour vocation de renforcer le financement en fonds propres des PME françaises) orientera sur ce secteur.

Ce bilan d’étape est aussi l’occasion de découvrir les résultats des travaux du Boston Consulting Group. Lequel cabinet d'analyse a été mandaté par le Ministère chargé de l'industrie pour réaliser une étude visant à produire des éléments d'une politique industrielle en faveur du développement des éco-industries en France en lien étroit avec le Cosei.

Découvrez la synthèse de l’étude du Boston Consulting Group



Dans une tribune publiée dans Les Echos en juillet dernier ("L'industrie, le moteur de la croissance verte") et rédigée à quatre mains, Nathalie Kosciusko-Morizet et Luc Chatel écrivaient : « Il est temps aujourd'hui de voir grand et de mobiliser l'ensemble des acteurs industriels autour d'un défi commun : transformer les contraintes énergétiques et environnementales en opportunités de marché. »

A supposer que la France sache saisir ces opportunités, l’étude du Boston Consulting Group fournit notamment des projections en termes d’activités, d’emplois et d’économies d’énergie à l’horizon 2020 associées à une orientation industrielle forte en faveur des eco-innovations. Projections fondées sur un scénario médian et résumées dans les trois tableaux ci-après.

Evolution des activités des éco-industries en France de 2007 à 2020






















Evolution des emplois dans les éco-industries en France de 2007 à 2020




















Les économies d'énergie liées aux éco-industries en France, 2007-2020




















Plan Ecotech 2012 : les six premières mesures concrètes

Ces mesures sont annoncées pour être opérationnelles au premier semestre 2009 :

* Lancement début 2009 d’un appel à projet « écotechnologies » de 30 millions d’euros sur trois ans dédiée aux projets de recherche et développement, en lien avec Oseo et l’Ademe.

* Orientation d’une partie des financements de France Investissement sur le secteur des éco-industries, avec un objectif d’investissement en fonds propres de 60 millions d’euros en 2009.

* La mise en place d’un groupe de travail et de concertation entre les différents pôles de compétitivité concernés par les éco-technologies pour aboutir à :

- une charte de coopération renforcée entre pôles sur le modèle aéronautique ;
- la labellisation éventuelle d’un pôle « écotech » et la structuration des compétences en matière d’écotechnologies sur le territoire ;
- la mise en place rapide et le financement d’outils de création de nouvelles entreprises, de type incubateurs, et en lien étroit avec la communauté des financeurs, et tout notamment les business angels ;

* La mise en œuvre par la DGCCRF dès le 1er janvier 2009 d’un programme de contrôles concernant le « dumping environnemental », sur les cinq thèmes suivants :

- étiquetage CO2 des véhicules ;
- performance énergétique des fenêtres ;
- lampes et ampoules ;
- peintures ;
- revêtements de sol : moquettes, parquets, linoléum sur le critère composés organiques volatils.

* La définition d’un référentiel des éco-activités d’ici la fin du premier semestre 2009, afin notamment de connaître et structurer le secteur et permettre la mise en place d’un tableau de bord de suivi semestriel des activités des éco-industries ;

* L’organisation avec le Medef d’un prix TIC et développement durable et la mise en ligne d’un écoportail, afin de valoriser les produits et industries de l’environnement.

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jeudi 4 décembre 2008

Un scooter électrique américain à l'assaut des villes françaises

Evolution des mentalités, hausse du prix de l'essence, engorgement des réseaux urbains : trois bonnes raisons pour passer à l'heure des « transports doux ». Après le succès des vélos en libre service (Vélo'V, Vélib...), c’est au tour des scooters électriques de s'attaquer aux grandes villes. Premier arrivé sur le marché, le VS1 de Vectrix est un maxi-scooter lancé en grande pompe au printemps 2008 avec l'ouverture d'un show-room parisien. Il faut dire que le marché s'annonce juteux. Au premier semestre 2008, ce sont plus de 50000 scooters qui ont trouvé preneur en France. Un vrai filon pour l'électrique notamment sur le secteur des maxi-scooters, dont la clientèle est constituée de cadres urbains pressés. « On est sûr de notre coup, reste à savoir le temps de mutation du secteur. Mais l'utilisateur qui est motivé finira pas passer le cap, » nous confie Thierry Atthar, importateur de Vectrix pour la France.

Un tout-électrique haut de gamme

Assemblé en Pologne mais développé aux Etats-Unis, le VS1 est un deux-roues totalement électrique et donc sans émission. Il fonctionne sur un système de recharges à partir d'une prise de courant 220 volts pour un coût d'environ 60 centimes d'euros par « plein ». Les batteries NiMH ont une capacité de 3,7 kW/h pour un temps de recharge à 80% de 2h30. Le constructeur annonce ainsi une autonomie « optimiste » de 90 kilomètres.

En terme d'embonpoint, l'objet ne galvaude pas son titre de maxi-scooter avec un empattement de 1 525 mm, une hauteur de selle de 770 mm et un poids total de 230 kilos. Malgré ces mensurations, l'engin a été salué par la presse spécialisée pour son plaisir de conduite. L’absence de bruits et de vibrations rendent le maniement du VS1 agréable, pour des performances très correctes : jusqu'à 100 km/h en pointe.

Des qualités qui ne pourront faire oublier que le VS1 reste un véhicule essentiellement urbain. Son autonomie maximale empêchant une utilisation autre qu'un trajet quotidien domicile-travail. « Le problème c'est le manque de bornes de recharge. Aujourd'hui par exemple à Paris, il y a 150 bornes gratuites, 50 en travaux et Bertrand Delanoë en a encore promis 400. Avec le Vectrix, on peut monter n'importe quelle côte, réaliser n'importe quel parcours... mais il faut pouvoir recharger », résume Thierry Atthar.

Un marché en devenir

Lancé au printemps, le VS1 disposerait déjà de près de 200 immatriculations dans l'Hexagone. Aux cadres urbains se sont ajoutés d'autres types de clients : « des dirigeants qui veulent améliorer le bilan carbone de leur entreprise ou des sociétés qui proposent le VS1 à la location ». Peu encore de petits utilisateurs. La faute sans doute au prix de la monture qui a de quoi décourager les plus écologistes. L'engin est ainsi proposé à l'achat à 8 990 €. Même en pariant sur une hausse du prix de l'essence, le scooter américain tient encore difficilement le match économique face au thermique sur le moyen terme. Des promesses d'aides nationales et locales pour 2009 (abattement d'impôt, prime à l'achat...) pourraient aider à équilibrer la balance.

Ces mesures doperaient également le lancement du prochain modèle de Vectrix : un mini-scooter proposé à 3900 euros. Prévu pour l'été, il concurrencera les scooters thermiques de 50 cm3 sur le marché des particuliers et des organisations (polices municipales, distribution de colis...). D'ici là, le constructeur devra densifier son réseau de concessionnaires et de stations techniques. Pour l'instant, il en possède seulement quinze en France et uniquement dans les grandes villes. Une extension impérative si la firme américaine souhaite réaliser son objectif de 3000 scooters vendus sur le territoire national l'an prochain.

Baptiste Roux Dit Riche

Trois autres scooters électriques

* E-light : le plus léger


Egalement présenté au congrès des maires, l'E-light repose sur une batterie amovible au Lithium. Une technologie qui lui permet d'être particulièrement léger avec un poids annoncé de 62 kg. Son autonomie est en revanche plus faible que celle du scooter Vectrix (moins de 50 km). Fabriqué en Chine, il sera commercialisé en France par CEPAM au premier semestre 2009 à 1990 euros.

* E-solex : la légende

Digne héritier de son légendaire aïeul né en 1946, le E-solex est un cyclomoteur électrique. Disposant d'une autonomie d'environ 1h30, il permet d'atteindre les 35km/h. Son style inimitable (dessiné par Pininfarina) et son prix réduit (1190 euros) ont assuré son succès en France et depuis peu à l'étranger.



* Tri'Ode : le scooter électrique à 3 roues


Développé par la société Véléance pour les professionnels, le Tri'Ode est un prototype de tricyle électrique modulable. Capable de transporter de petite charge (50 kg), ce véhicule ciblera les petits trajets des collectivités et entreprises. Il devrait disposer d'une autonomie de 50 km pour une vitesse réglementaire de 45 km/h.

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mercredi 3 décembre 2008

Cleaneo, le plafond qui purifie l'air ambiant

Avec les normes RT 2005, la recherche d’une meilleure isolation, et la volonté d’économiser l’énergie ont certes des vertus, mais elles ont aussi pour conséquence un plus faible renouvellement de l’air ambiant à l’intérieur des bâtiments. Sans compter que la dégradation de l’air est accentuée par la présence dans les logements ou dans les locaux d’objets et de matériaux (mobilier, peintures, colles, dissolvants, détergents, etc.), émetteurs de composés organiques volatiles (COV).

C’est pour répondre à cette problématique que le groupe Knauf a développé son nouveau plafond Cleaneo. Lequel se présente sous la forme de plaque de plâtre disposant de propriétés de purification l’air ambiant.

Cleaneo renferme un minéral volcanique, d’une composition proche des argiles, la zéolithe. Ce minéral appartient à la famille des alumino-silicates hydratés, de composition proche de celles des argiles. Elle se forme sur des terrains où les roches et les cendres volcaniques ont réagi avec les eaux souterraines alcalines. La zéolithe permet de réduire certains éléments polluants dont les COV, présents dans les bâtiments, et en particulier les formaldéhydes.

Le formaldéhyde est un composé chimique commun et polluant l’atmosphère de nos habitations. C’est une substance chimique largement utilisée par l’industrie pour fabriquer des matériaux de construction et les différents éléments équipant notre maison. On le trouve également dans de nombreux produits d’entretien et produits de combustion. Il fait partie de la grande famille des COV.

Autre atout, un bon confort acoustique

La zéolithe possède des propriétés de catalyse, c’est-à-dire qu’elle génère une réaction chimique, qui transforme les polluants, sur lesquels elle agit, en substances non dangereuses (faible quantité de dioxyde de carbone, CO2, et d’eau, H2O).

Lors d’une catalyse, il n’y pas eu de dénaturation du catalyseur, donc pas de dénaturation de la zéolithe. Celle-ci semble donc avoir la capacité de jouer son rôle de catalyseur pendant la durée de vie moyenne de la plaque Cleaneo (conventionnellement 50 ans).

Pour agir, cette technologie ne nécessite ni énergie, ni soleil. Elle répond aux normes en vigueur, en répondant à une démarche HQE (Haute Qualité Environnementale).

La plaque de plâtre Cleaneo, à quatre bords amincis, dispose notamment d’une finition perforée qui lui confère, par ailleurs, de très bonnes caractéristiques acoustiques. Elle permet donc de réduire les nuisances sonores et contribue à améliorer le confort des locaux.

Le dos de la plaque est revêtu d’un voile acoustique assurant une bonne absorption des ondes sonores dans les fréquences aiguës.

Le choix des perforations, la disposition des plaques Cleaneo ont fait l'objet d'études acoustiques poussées, réalisées par Mediaplex, afin de répondre aux spécificités des différentes pièces du bâtiment, des salles de cours (salles à propagations), aux locaux de restauration, en passant par les espaces à diffusion tels que le hall d'accueil.

Sandrine Bon

Les utilisations de la zéolithe

La zéolithe est utilisée dans d’autres secteurs de l’industrie :

• En dépollution, pour l’élimination de NOx des effluents du diesel et des COV.

• En neutralisation d’odeur, pour les engrais, les élevages porcins et de volailles.

• En additif alimentaire, dans des produits d’élevage, pour son effet anti-bactériologique.

La Maison de la Nature de Muttersholtz répond à deux cibles HQE

Les plafonds Cleaneo équipent, en Alsace, la Maison de la Nature de Muttersholtz. Celle-ci a pour vocation d'éduquer ses visiteurs à l'environnement. Pour sa réalisation, l'agence IXO (architecture), la Communauté de communes de Sélestat (maîtrise d'ouvrage) et la S.E.R.S (maîtrise d'ouvrage mandataire) ont souhaité répondre aux cibles « Confort acoustique » et « Qualité de l'air ». Le plafond en plaque de plâtre de Knauf a été installé dans le hall d'entrée, les salles de restaurations, les salles pédagogiques et une partie des zones de circulations.

Pour aller plus loin

- OQAI, observatoire de la qualité de l’air intérieur.
- RT 2005
- Cleaneo a été récompensée lors du Salon Maîtrise d’œuvre qui s’est tenu en septembre.

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mardi 2 décembre 2008

Le bardage solaire d’Opaly récompensé à Start-Est 2008

Début novembre, la jeune entreprise Opaly avait eu le privilège, tout comme vingt autres PME sélectionnées, de présenter son innovation à la Ville de Paris dans le cadre du Pacte PME.

Créée en 2007, Opaly peut s’enorgueillir d’une autre distinction. Elle vient de recevoir le Prix de l'Association des Régions Françaises du Grand Est lors de la seconde édition de Start-Est, les rencontres européennes du capital et de l’innovation, qui se sont déroulées les 27 et 28 novembre à Strasbourg.



Cette jeune pousse, basée à Essert (90), fournit une solution de bardage solaire, baptisée ActiveSkin, destinée à habiller les bâtiments industriels, commerciaux et logistiques (d'une surface au sol supérieure à 500 m2).

ActiveSkin remplace le mur par des briques élémentaires préfabriquées personnalisables permettant la récupération de l’énergie et sa distribution. S'inscrivant en complément des modes de chauffage existants, ce produit repose sur le principe de l’aérothermie solaire en créant une circulation d’air – le fluide caloporteur - dans l’enveloppe de la façade sud (voir schéma ci-dessus).

Le bardage solaire d'Opaly reprend le fonctionnement du mur trombe, mis à part que le matériau absorbant la chaleur n'est plus du béton, mais un capteur solaire.

Le panneau Activeskin est une superposition de quatre couches : une paroi de verre, un film décoratif (qui permet de personnaliser la façade), le capteur solaire et un isolant.

Le capteur solaire consiste en un corps noir, soit un thermoplastique chargé en carbone (le carbone absorbant un large spectre lumineux, y compris l'infrarouge), soit une feuille de métal sur laquelle est déposée une couche de peinture noire intégrant des composés carbonés.

La panneau est fin et léger (25 kg/m2) : la distance entre le film décoratif et le capteur solaire est comprise entre 25 et 40 mm, ce qui laisse circuler la nappe d'air réchauffée (par effet de serre) vers le haut de la façade. Un clapet au sommet de la structure sera actionnée pour laisser ou non entrer l'air dans le bâtiment en fonction de la température désirée. Le bardage solaire d'Opaly fournit une élévation de température annuelle moyenne de l'ordre de 5 à 9°C.

Un objectif de 5 M€ de chiffre d'affaires en 2012

Avec ActiveSkin, protégée par quatre brevets, Opaly annonce une consommation d’énergie réduite de 30 à 50%, 5% de surcoût sur le bâtiment et un retour sur investissement deux fois plus rapide que le photovoltaïque pour un investissement au minimum 50% inférieur.

Pour développer sa solution, Opaly s’est entourée de partenaires qualifiés : l’Itech (Institut textile et chimique de Lyon) pour le développement de nouveaux compounds recyclables, l'UTBM pour une usine numérique avec optimisation des ressources (production et logistique), le CSTB pour la validation du profil thermique du panneau et l’obtention de l’avis technique, EXNDO pour réaliser des profils environnementaux et études conceptuelles, le cabinet Bleger Rhein (conseil et dépôt des brevets), le Cabinet Nodal (conseil en stratégie et marketing de l’innovation), et l'AFNOR pour la certification et le respect des normes.

Opaly a reçu un soutien au développement de l'innovation de la part d'Oséo de 500.000 euros sous forme d’avance remboursable. Oséo a attribué à cette start-up la qualification «Entreprise innovante» au titre des FCPI. Et cela, dès 2007.

L’objectif d’Opaly est de réaliser un chiffre d’affaires de plus de 5 millions d’euros en 2012. Le prix par m2 de panneaux posés oscille entre 250 et 300 euros. Une affaire remportée par l'entreprise se chiffrera en plusieurs dizaines de milliers d'euros. "Notre ambition pour 2009 est de vendre cinq façades ActiveSkin", indique Jean Maillard, directeur commercial d'Opaly.

Les caractéristiques techniques d'ActiveSkin








L’équipe d’Opaly


L’équipe dirigeante est constituée de cinq personnes.

* Dominique Balduini, 59 ans, ingénieur et ancien PDG de la division française de Von Roll Isola / UDD-FIM (600 personnes - 90 millions d’euros de CA), leader européen de la fabrication et de la commercialisation de stratifiés et composites industriels, veut mettre ses compétences au service de la société Opaly®. Sa très bonne connaissance en gestion financière nous permettra d’ajuster le business model afin d’optimiser la trésorerie. Il est le PDG de la société.

* Jean Maillard, 28 ans, ingénieur ENSAM Bordeaux (Innovation, Intelligence économique). Il possède une expérience en tant qu’ingénieur R&D à la Fonderie du BELIER (secteur automobile). M. Maillard s’occupe de la commercialisation du bardage Opaly®.

* Xavier Balduini, 28 ans, ingénieur ITECH Lyon, diplômé du programme d’appui à la création d’entreprise de l’EM de Lyon. Il a 2 ans d’expérience dans l’industrie des composites et est lauréat du concours national Oséo. Il maîtrise les procédés et les coûts de fabrications du panneau. M. Balduini est en charge du suivi des outillages de production chez les sous-traitants et d’optimiser le coût de fabrication des produits Opaly.

* Laurent Lebrun, 27 ans, ingénieur ENSAM Châlon. Il a 2 ans d’expérience en conduite de travaux chez Soprema Entreprise. Il a réalisé tout type de travaux d’étanchéité et de bardage de 10 à 20 000 m2. Il est chargé de la pose du produit et de son intégration au bâtiment. Par la suite, il créera le pôle formation pose, pour former des bardeurs aux produits.

* Aurélie Jaray, 24 ans, ingénieure de l’Ecole des Mines de Nancy. Spécialiste du design industriel, elle a suivi la formation Solidworks / CosmosWorks. Elle est en charge des simulations numériques et de la conception des sous-éléments du bardage. Mlle JARAY constituera une équipe performante pour améliorer le premier produit et développer une gamme de produit Opaly adaptée aux marchés.

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lundi 1 décembre 2008

Un camion hybride pour le ramassage des ordures

Cela devrait être l'une des sensations du salon Pollutec qui s'ouvre demain à Lyon : le « Renault Premium Hybrys Tech » est un camion à ordures hybride. Testé cet automne dans l'agglomération lyonnaise, cette technologie permet de réduire de 30% les émissions de CO² du véhicule par rapport à ses congénères à moteur diesel. Un progrès écologique mais aussi auditif puisque l'hybride réduit sensiblement le bruit de cet engin utilisé notamment le matin et la nuit. De quoi préserver le sommeil et les poumons de l’« homo-urbanus ».

Basé sur un modèle « classique », le Premium Distribution Hybrys Tech se distingue donc par sa double motorisation : un moteur diesel DXi 7 Euro 5 Incentive de 320 chevaux combiné à un moteur électrique MDS (Motor Drive System). « Le véhicule démarre à l’électricité. Une fois qu’il est en mouvement, le moteur diesel prend le pas. La bascule d’un mode à l’autre est automatique, le pilotage électronique garantissant une optimisation de la consommation » explique Jean Gauquelin, directeur Solutions Alternatives chez Renault Trucks. Le moteur électrique assure donc la propulsion du camion jusqu’à 20 km/h, soit pendant les phases de ramassage. Pendant les trajets « hors ville », c'est le moteur diesel qui prend le relais.

Et le tout sans passer par la case recharge. En effet, pour ce modèle, le constructeur du groupe Volvo a développé une technologie dite « parallèle ». L’énergie cinétique du véhicule est récupérée lors du freinage ou des phases de décélération pour être transformée en électricité. Les batteries fonctionnent donc en autonomie. Un principe qui vaut aussi pour la benne à ordures, dont la batterie est rechargée par les mouvements du véhicule et non par le moteur diesel du camion.

L'hybride pour relancer les commandes ?

Pour mener à bien ce projet, les équipes de Renault Trucks ont dû bien s'entourer. D'abord de l’entreprise Sita (Suez Environnement) et du Grand Lyon, impliqués au rang de partenaires de l'opération. Mais aussi, en travaillant en bonne intelligence avec leurs fournisseurs habituels. Le carrosier Faun a ainsi été mis à contribution pour réaliser une benne adaptée au cahier des charges de l'Hybrys Tech. De même, le constructeur a opté pour l'association du pneu Michelin X InCity XZU3 aux jantes en aluminium Dura-Bright Wheels d’Alcoa. Un ensemble qui se traduit par une roue particulièrement "légère".

Dans un marché du camion en pleine crise - Renault Trucks prévoit 90 jours de chômage partiel en 2009 –, l'hybride semble une réelle opportunité pour la marque même si le chemin sera long. « Le développement sera progressif, car cette technologie nécessite de former notre réseau pour apporter à nos clients un service adapté. Nos clients voudront aussi qu’on leur prouve la rentabilité de ces produits : ils vont analyser les gains que ce produit pourra leur apporter », précise Jean Gauquelin.

En attendant cette « révolution hybride », les tests lyonnais reprendront début 2009. Au ramassage des ordures s'ajouteront d'autres métiers de la distribution urbaine : « Nous envisageons de tester cette technologie avec d’autres partenaires sur l’année 2009, comme Coca-Cola pour la distribution de boissons dans l’agglomération bruxelloise ». La commercialisation du Renault Premium Hybrys Tech est prévue pour fin 2009.

Baptiste Roux Dit Riche

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