La ville a fait son calcul. Un poste de travail traditionnel (locaux, PC, éclairage, etc.) lui coûte 15.000 euros par an et par salarié. Sans compter les rejets de CO2 et le coût de l’essence liés aux déplacements maison-bureau-maison. Le Smart Work Center d’Almere revient à la moitié du prix (7.500 euros) grâce à la mutualisation des infrastructures entre différentes entreprises, à un prix du foncier moins important, etc. Cerise sur le gâteau, il propose sur place tous les services utiles aux employés : crèche, banque, restaurant d’entreprise, etc.
Inspiré par la Clinton Global Initiative, Connected Urban Development a été lancé fin 2006 par l’équipementier réseau Cisco qui a investi 15 millions de dollars dans l’opération. CUD regroupe différentes initiatives dans des villes comme San Francisco, Séoul, Birmingham, Lisbonne, Hambourg et Madrid.
“Nous souhaitons aider les grandes villes à réduire leurs consommation d’énergie et leurs émissions de CO2, tout en améliorant le confort des citadins, grâce aux nouvelles technologies de l’information”, indique Nicolas Villa, directeur du programme CUD chez Cisco. Pourquoi se concentrer sur les villes et non sur les entreprises ? Parce qu’elles consomment 80 % de l’énergie mondiale et produisent 75 % des gaz à effet de serre.
Aménagement d'un nouveau territoire vert
Les challenges à relever sont nombreux. Chaque ville se concentre donc sur une partie du programme. Séoul teste un logiciel d’optimisation du trafic routier. San Francisco, un système mobile d’optimisation entre l’offre et la demande pour les déplacements en transport en commun. D’autres technologies - freecooling de datacenters, distribution optimisée d’électricité, green building, etc. - sont testées par les autres villes. A terme, les villes partageront leurs retours d’expérience et les technologies mises au point. Et Cisco disposera ainsi d’une offre concrète à commercialiser auprès des grandes mégalopoles des pays développés et émergents (Chine, Inde, etc.).
Amsterdam compte sur son rôle pionnier dans le programme CUD pour attirer de grandes entreprises sur un territoire “vert”. Elles pourront ainsi atteindre plus facilement leurs objectifs de réduction de leur empreinte carbone grâce aux infrastructures proposées par la ville. La conjonction des nouvelles technologies et de l’environnement devient donc peu à peu un vrai argument pour les grandes villes du monde entier. "C’est notamment le cas de la Chine qui a fait un virage complet dans ce sens en 12 mois", note Nicolas Villa.
Contrepoint
Bien que concrets, ces projets s'apparentent pour l'heure à des expérimentations. A court terme, les quelques dizaines d’utilisateurs du Smart Work Center d’Almere n’auront aucun impact significatif sur les émissions de CO2 d’une ville comme Amsterdam. Mais ils montrent qu’un autre modèle d'organisation économique et sociale est possible grâce aux nouvelles technologies de l'information. Il faudra cependant attendre une adoption massive de ce dispositif pour mesurer les premiers bénéfices au niveau environnemental, social et économique.
Pour en savoir plus...
* Lire l'article source sur Greenit (signé Frédéric Bordage)
* L'offre de téléprésence de Cisco
* Le site du RNT (Réseau National des Télécentres)
* Compte-rendu du colloque "Télétravail, télécentres et développement durable" organisé au Sénat le 26 mars dernier
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