jeudi 27 novembre 2008

« La voiture à 1 litre aux 100 kilomètres est un défi pour les 10 prochaines années »

Interview de Andreas Wild, Directeur R&D EMEA de Freescale (ex Motorola Semiconductor).

Freescale a récemment récompensé les meilleurs projets dans le cadre de son concours « Green FTF Design Challenge ». Des projets fondés sur ses circuits électroniques. Mais, les microcontrôleurs de Freescale sont-ils conçus dans une optique de réduction de la dépense d’énergie ?

Notre activité porte sur deux volets : l’optimisation de la consommation énergétique de nos composants et de celle de nos clients. Nos microcontrôleurs répondent à cette double demande.

Je vais faire un retour en arrière de dix ans : Freescale avait présenté à la conférence européenne des semiconducteurs un microcontrôleur qui pouvait fonctionner avec une tension de moins de 1 volt, là où l’industrie travaillait à l’époque à 3,3 volts ou 5 volts. Ce circuit intégré avait été conçu pour être embarqué dans un « pager » et assurer toutes les fonctions d’un tel périphérique. Cette baisse de la puissance consommée permettait de doubler l’autonomie de la batterie.

Aujourd’hui, les semiconducteurs sont pensés pour une gestion intelligente de l’énergie. Autrement dit, ils permettent d’appliquer l’énergie là où l’on en a besoin, quand on en a besoin et avec la quantité nécessaire. Prenons l’exemple de l’agriculture, un arrosage mal géré est synonyme de gaspillage d’eau. En réalité, les différentes zones d’un champ de culture ne nécessitent pas la même quantité d’eau : des systèmes intelligents sont capables d’indiquer précisément où, à quel moment, et en quelle quantité il faut arroser.

Mais, avez-vous des clients de ce domaine précis ?

Je n’ai pas de clients à citer, mais nous avons effectué des travaux de recherche poussés dans ce que l’on appelle l’agriculture de précision. Cette orientation est d’ailleurs valable dans tous les secteurs industriels, qui doivent mieux gérer l’énergie qu’ils consomment, avec la quantité nécessaire au moment optimum.

L’industrie automobile a beaucoup évolué dans ce sens-là. Comment croyez-vous qu’un moteur peut consommer aujourd’hui moitié moins de carburant qu’il y a dix ans, alors que le poids des véhicules a augmenté dans le même temps de 30%. Contrairement à un réglage mécanique plus grossier des cylindres, l’intelligence des microcontrôleurs contrôle l’injection de carburant optimale en fonction de plusieurs paramètres, la pente de la route, un sol glissant ou pas, etc., et cela, en temps réel. C’est ainsi qu’on gagne en puissance avec beaucoup moins de carburant. En France, Renault et PSA utilisent les dernières générations de microcontrôleurs de Freescale.

En dix ans, avez-vous encore réduit la tension d’alimentation de vos circuits ?

A 1 volt, nous étions pionniers à la fin des années 90. Toute l’industrie est aujourd’hui à 1 volt, 1,5 volts. Maintenant, les couches que l’on dépose sur les circuits lors de leur fabrication sont beaucoup moins épaisses et peuvent fonctionner avec une tension plus faible et moins de puissance (la puissance évolue avec le carré de la tension, ndlr).

Pouvez-vous citer des exemples de gain d’énergie obtenus chez certains de vos clients ?

Je ne crois pas qu’on ait des analyses aussi poussées au niveau des gains apportés par nos composants électroniques. L’automobile a fait des progrès dans l’augmentation de puissance, la consommation de carburant, le confort à bord, le poids. 85% des améliorations obtenues grâce à l’innovation sont à mettre au crédit de l’électronique. Et cela, à côté bien sûr des autres progrès observés dans les matériaux, les techniques de production…

Dans quelle proportion la densité des microcontrôleurs embarqués dans une voiture a-t-elle augmenté en une décennie ?

Il y a quinze ans, le nombre de microcontrôleurs enfouis dans un véhicule était proche de… zéro ! Actuellement, une automobile moyenne compte entre 50 et 75 microcontrôleurs, et un véhicule haut de gamme jusqu’à 150 contrôleurs. Ils contrôlent le réglage de sièges électriques (capteur, contrôleur, transistor de puissance, micromoteur…), l’ouverture électronique des vitres, même le fonctionnement des essuie-glaces. Le contrôle du moteur ou de la tension de freinage contribue à une baisse de consommation d’énergie. Ce qui nous amène aux nouveaux systèmes de récuperation d’énergie. Le moteur peut s’arrêter au feu rouge et redémarrer au feu vert. Avec cette fonction, l’économie de carburant se chiffre entre 10 et 15%.

Travaillez-vous également sur la récupération d’énergie cinétique au freinage ?

Oui, sur ce point, nous travaillons avec des constructeurs européens et des équipementiers comme Valeo qui ont présenté leur programme « Green by Nature » lors de notre Technology Forum. Freescale est l’un des partenaires technologiques les plus importants pour Valeo. Je ne parle pas en termes de volumes d’achats, mais de travaux de recherche d’avant-garde qui préfigurent sur l’automobile de demain.

Freescale alloue 17 à 18% de son chiffre d’affaires à sa R&D. Quelles innovations peut-on attendre dans les dix prochaines années en matière d’amélioration de l’efficacité énergétique ?

Dans le secteur automobile, l’une des avancées envisageables dans les prochaines années est d’atteindre une consommation de carburant de 1 litre aux 100 kilomètres. C’est un vrai challenge. La Smart de Daimler consomme aujourd’hui 3,3 l/km. Et la voiture à air comprimé de MDI (voir le modèle Air Pod ci-dessus) a récemment fait un tabac en Californie. Avec ce type de véhicule, on peut même imaginer aller au-delà d’un litre par 100 kilomètres. On peut aussi parler de la voiture complètement électrique avec des techniques de déplacement qui restent à inventer.

Freescale est-il actif sur le marché de la voiture électrique ?

Absolument. L’évolution vers la notion de voiture électrique est graduelle. On a commencé avec la voiture hybride. Le système « start-stop » au feu rouge est une première étape. La récupération de l’énergie cinétique est la suivante. Et, de proche en proche, tout cela aboutira à l’automobile électrique de série.

Mais pour l’instant, un véhicule purement électrique n’est pas une solution faisable en raison des ressources d’énergie, de l’état des batteries…

Pourtant, on a vu sur le Mondial de l’automobile des voitures comme la B Zéro de Bolloré et de Pininfarina dont la production est prévue pour fin 2009 et basée sur une batterie lithium…

On essaie de trouver des applications même avec les limitations des technologies existantes en matière de stockage d’énergie, la capacité de stockage étant limitée actuellement. Ce qui se traduit par des restrictions de l’autonomie du véhicule. Je ne crois pas qu’il existe aujourd’hui une voiture 100% électrique qui offre une autonomie supérieure à 400 km. Cela dit, pour des déplacements urbains, une autonomie de 150 km suffit.

On va trouver des approches mixtes. Le moteur à air comprimé de MDI a un compresseur qui nécessite pour sa recharge un combustible, donc une source d’énergie plus traditionnelle.

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mardi 25 novembre 2008

Il pleut du capital-investissement sur les toits photovoltaïques

La semaine dernière, coup sur coup, deux opérateurs d’électricité solaire, 8’33 et Solairedirect, ont annoncé des augmentations significatives de capital.

Lire :

* 8'33 augmente sa capacité d'investissement

* Solairedirect entend garantir la sécurité énergétique du sud-est de la France

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Solairedirect entend garantir la sécurité énergetique du sud-est de la France

« Il y a quinze jours, sur la Côte d’Azur, trois millions de personnes ont été privées d’électricité pendant trois heures, lance tout de go Thierry Lepercq (photo ci-dessous). La région a vécu un vrai mouvement de panique. »

Un mouvement de panique que le PDG de Solairedirect, ayant rencontré plusieurs élus de Paca, qualifie même d’« économique » : « les infrastructures d’approvisionnement énergétique de la région souffrent d’une vraie faiblesse en termes de transport électrique. » La région Paca produit 25% de l’électricité qu’elle consomme, le reste étant importé de l’électricité nucléaire de la vallée du Rhône.

L’objectif de Solairedirect est de combler cette déficience énergétique régionale. Pour se donner les moyens de son ambition, Solairedirect, fondé en 2006, vient notamment de renforcer son capital. Il annonce une levée de fonds de 20 M€. La deuxième après celle de 6 millions d’euros réalisée en mars 2007. Un second tour bouclé auprès de ses actionnaires historiques (Demeter Partners, Schneider Electric Ventures, TechFund), qui injectent 10 M€, et de mutuelles d’assurances (Macif, l'AGPM, l'UMR, ainsi qu’Ofivalmo Partenaires).

« Cette augmentation de capital survient alors que nous avions déjà atteint un stade d’industrialisation de nos activités », affirme Thierry Lepercq. L’entreprise compte 150 collaborateurs et 1500 clients – des installations résidentielles chez des particuliers pour la quasi-totalité. Fin 2008, le chiffre d’affaires devrait s’élever à 25 millions d’euros et le fort volume d’affaires en cours devrait se solder par un CA en 2009 en forte hausse à hauteur de 200 millions d’euros environ.

Parallèlement, l’opérateur solaire développe actuellement dans le sud-est une trentaine de parcs solaires d’une puissance cumulée de 300 MW, soit un potentiel de revenus équivalent à 1,2 milliards d’euros !

Le coût du module photovoltaïque en baisse, inférieur à 3 euros/watt

« Le tarif de rachat subventionné du kilowatt solaire, c’est comme les roulettes d’un vélo, il faut se préparer au moment où on retirera les roulettes », dit Thierry Lepercq. Et d’après lui, dans la région sud-est, Solairedirect pourra retirer ses roulettes à l’horizon 2011. En France, le premier parc (voir photo ci-dessus) – d’une puissance de 4,2 MW - à avoir obtenu un permis de construire suite à une enquête publique, est en cours de construction à Vinon-sur-Verdon (Var), dans le cadre de Solaire Durance, société détenue conjointement par Solairedirect et la Caisse des Dépôts. Le chantier est en cours d’achèvement.

La mise en opération de la centrale solaire débutera au printemps 2009. L’autonomie énergétique de la petite ville varoise de 4000 habitants est prévue pour la fin de l’année prochaine.

Pour répondre à la progression de son volume d’affaires, Solairedirect, en plus de mettre en œuvre et d’exploiter des réseaux de production décentralisée, produit ses propres modules photovoltaïques. Plus exactement, il fabrique 30% des modules liés à ses projets, et se fournit, pour les 70% restants, chez l’Allemand Centrosolar, et le Chinois Yingli.

L’opérateur fabrique ses modules solaires dans sa première unité de production basée en Afrique du Sud à Cape Town et gérée par sa filiale Solairedirect Technologies. Cette unité fournit une capacité de production de 36 MW. « Sur une ligne de production, nous positionnons 16 personnes, quand Tenesol en a besoin de 64 », se targue Thierry Lepercq. Le patron de Solairedirect peut avancer une telle comparaison puisque la direction de l’usine de Solairedirect Technologies est assurée par Stéphane Jallat, lequel fut à l’origine des activités de fabrication de modules photovoltaïques de Tenesol en Afrique du Sud à… Cape Town.

Pour sa production de modules, Solairedirect a signé un contrat pluriannuel d’approvisionnement de cellules avec l’Allemand Q-Cells. « Notre processus de fabrication industrialisé participe à la réduction du coût des modules, indique Thierry Lepercq. De 3,6 euros le watt en 2007, on atteint aujourd’hui des prix inférieurs à 3 euros le watt. »

L’équipe de Solairedirect

  • Thierry Lepercq, Président de Solairedirect. HEC, il est notamment en charge de l’activité parcs solaires et des financements. Il apporte son expertise de la création et du développement d’entreprises de technologie, d’ingénierie financière et de la négociation de rapprochements et de partenariats. Après une carrière de banquier d’affaires dans le secteur des hautes technologies (Bankers Trust, Banque Arjil, Oddo), il monte en 1999 NetsCapital, le premier établissement financier dédié aux sociétés de technologie, puis en 2003 Novatio Partners, un cabinet de conseil spécialisé dans l’innovation dans le secteur de l’énergie. Il a notamment coordonné les travaux du Réseau Innovation Energie, réunissant de grands énergéticiens et des capital-risqueurs.
  • Amaury Korniloff, Directeur Général délégué, en charge des activités résidentielles et tertiaires.Mines de Paris, il apporte l’expertise du marketing stratégique dans le secteur de l’énergie et du développement d’activités nouvelles dans le secteur. Après différentes fonctions dans le groupe Shell (Chef de service Matériel, Directeur Etablissement de distribution), il prend la Direction Stratégie et Marketing de Butagaz en 1998. Il devient en 2004 Directeur du développement de Poweo.
  • Stéphane Jallat, Managing Director Solaire Technologies. Il assure chez Solairedirect la direction de l’usine de production de panneaux solaires en Afrique du Sud. Il a également la responsabilité des partenariats industriels. Supelec, il apporte l’expertise du management de process industriels et de la négociation de partenariats industriels. Il a été à l’origine de l’activité industrielle de Tenesol, filiale photovoltaïque de Total et EDF. Il était précédemment Directeur Général de Tenesol (Afrique du Sud), une unité industrielle de fabrication de modules photovoltaïques.
  • Abdel Bounia, Directeur Parcs Solaires. Il a un diplôme d’ingénieur britannique (B Eng Paisley University) et apporte l’expertise de l’ingénierie photovoltaïque et électrique ainsi que de la gestion de projets. Après une carrière chez Tenesol il a rejoint Photowatt, premier producteur français de cellules et modules photovoltaïques pour prendre la responsabilité de l’activité ingénierie.
  • Pierre-Yves Lenglart, Directeur des marchés professionnels. Ingénieur agronome, titulaire d’un MBA HEC, il apporte sa connaissance des marchés industriels et son expérience de management international développée dans le groupe Tetra Laval (Tetra Pak, Sidel) en France, Afrique du Nord, Hongrie et Italie.
  • Nicolas Sadon, Directeur du développement parcs solaires. Diplômé de Sciences Po Aix et de l'EM Lyon, et titulaire d’un Master en Aménagement du territoire, il apporte sa connaissance des collectivités locales et de l’administration. Il a précédemment exercé des missions de conseil pour le groupe Altran, puis rejoint l’administration sur des missions de développement économique pour l’Ambassade de France en Afrique et d’aménagement du territoire autour du projet ITER pour la Préfecture de Région Paca.
  • Stéphanie Gosset, Directrice Marketing et Commerciale. Diplômée de Centrale elle apporte l’expertise du marketing stratégique et opérationnel, ainsi que la connaissance de la gestion de réseaux de distribution et d’installation dans le domaine de l’énergie. Elle était précédemment Directrice Marketing et Stratégie de Butagaz.
  • Jean-Pascal Pham-Ba, Secrétaire Général de Solairedirect. Diplômé en Droit économique et financier de l’Université de Paris I Sorbonne, il structure l’ensemble des relations juridiques et sociales du groupe. Il était précédemment avocat au sein du cabinet Gide Loyrette Nouel où il accompagnait des énergéticiens et des établissements financiers internationaux en matière d’entreprises communes, de réorganisaton et de contentieux haut de bilan.
  • Pierre Casado, Directeur Financier. ESCP, il apporte l’expertise des financements structurés et de la gestion de services environnementaux long terme aux Collectivités locales. Après différentes fonctions à la direction financière du groupe Total (ingénieur financier, responsable de la salle des marchés, chargé d’affaires M&A), il rejoint le cabinet de conseil en management McKinsey où il est consultant dans les domaines de la stratégie et de la finance d’entreprise. De 2002 à 2008, il est directeur financier puis secrétaire général du groupe Saur, un des leaders français des services aux collectivités locales dans les domaines de l’environnement.
  • Patrick Braut, Directeur Ingénierie. Diplômé de l’Institut Supérieur d’Electronique du Nord. Il apporte son expérience de l’ingénierie des systèmes, développée dans les groupes Nortel Networks et Alcatel Lucent en France, Asie, Etats Unis ou il était responsable de l’ingénierie des réseaux Gsm et de leurs performances.

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lundi 24 novembre 2008

Toiture solaire étanche : 8’33 lève 2 millions d’euros

8 minutes et 33 secondes, c’est le temps du voyage d’un photon du soleil à la terre. Deux ans, c’est le temps que 8’33, exploitant de centrale solaire de toiture, aura du patienter avant de signer sa première importante levée de fonds : avec le conseil de Chausson Finance, il lève 2 millions d’euros auprès de OTC Asset Management.

Fin 2007, 8’33 avait sécurisé 200.000 euros de « love money ». Cette augmentation de capital de deux millions d’euros va renforcer sa capacité d’investissement sur ses projets de centrales solaires. « Ces projets se montent avec une partie, environ 10%, basée sur les fonds propres, une autre, 90%, reposant sur de l’emprunt, du crédit bail », explique Bruno Jauffret, directeur marketing.

Immatriculée fin octobre 2006 et dirigée par une équipe composée d’anciens professionnels du monde de l’informatique et des télécommunications (voir ci-dessous), la jeune société 8’33 se positionne sur le créneau de la toiture photovoltaïque étanche (toits terrasse d'une superficie supérieure à 5000 m2). La jeune entreprise étant partie d’un constat chiffré : en France, chaque année, 20 millions de m2 de toits industriels sont rénovés ou construits. Sur ce segment, 8'33 rivalise avec des sociétés comme Urbasolar, EDF Energies Nouvelles ou encore Solairedirect, même si cet opérateur déploie ces installations en majorité chez les particuliers.

Aujourd’hui, 8’33 revendique la mise en opération de trois centrales solaires de toiture étanche pour une puissance de 250 kWc. Une dizaine de projets sont en cours de mise en œuvre. « 1,5 MWc sont dans le « pipe », dit autrement Bruno Jauffret. Cela sachant que notre objectif est d’atteindre, pour notre parc, une puissance de 30 MWc dans les deux ou trois ans à venir. »

La technologie retenue par 8’33 pour ses modules photovoltaïques est le silicium amorphe triple jonction, ce qui contribuera à éviter une « fracture photovoltaïque » de la France, avec le déploiement de centrales solaires sur tout le territoire, et pas seulement dans les régions méridionales.

Pour répondre aux différentes topographies du toit du bâtiment, 8’33 travaille avec plusieurs fournisseurs de membranes solaires étanches : Alwitra, Solarintegrated, ou encore Centrosolar. « Cela nous permet d’optimiser la surface couverte par les différents modules de ces fournisseurs, de taille et de performance sensiblement différentes d'un fabricant à l'autre, précise Bruno Jauffret. Et puis, comme dans tout autre secteur industriel, il serait « risqué » de ne miser que sur un seul fournisseur et de dépendre de leurs possibles aléas de fabrication. »

Reste que pour le directeur marketing de 8’33, la clé de voûte de ce nouveau métier est à chercher du côté de l'onduleur. « Les onduleurs certifiés par des fabricants de modules photovoltaïques comme Uni-Solar sont loin d’être légion », indique-t-il. Sur ce volet, 8’33 s’en remet à deux fabricants d’onduleurs SMA et Frönius.

L’équipe de 8’33

* Loïc Mairesse, co-fondateur de 8’33. Dix-sept ans d'expérience sur les marchés financiers dont le pilotage d'offres innovantes auprès des investisseurs institutionnels chez CPR Asset Management. Impliqué dans des projets EnR depuis 2005.

* Emmanuel Berthod, co-fondateur de 8’33. Quinze ans d'expérience dans la gestion d'entreprises de haute technologie. Les cinq dernières années consacrées exclusivement au marché des énergies renouvelables. Directeur général de Conergy France jusqu'au 1er janvier 2008, principal distributeur de matériel photovoltaïque avec 30% du marché français.

* Bruno Jauffret, directeur marketing et communication. Techno-évangéliste infatigable depuis 20 ans et « serial-entrepreneur » dans le secteur des nouvelles technologies, précédemment co-fondateur et Directeur Marketing de Sparus Software.

* Alain Montfort, directeur des opérations de 8,33. Etait précédemment Directeur de Business Unit chez Ericsson.

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vendredi 21 novembre 2008

Une réponse de Normands au plan Borloo en faveur des énergies renouvelables

L’objectif du plan Borloo de développement des énergies renouvelables - présenté cette semaine - consiste à prendre les mesures à même de porter à au moins 23% la part de ces énergies dans la consommation énergtique française à l’horizon 2020. Cette augmentation de la production annuelle d'énergie renouvelable correspondra à 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). La plan du ministre de l’Ecologie comprend 50 mesures opérationnelles, qui concernent l’ensemble des filières : solaire, éolien, géothermie, hydroélectricité, solaire, énergies de la mer, etc.

Dans ce plan, le solaire a la part belle. A commencer par le photovoltaïque : le ministre attend que ce type de production soit multipliée par 400 à ce même horizon. En outre, un appel d’offres sera lancé avant la fin de l’année pour la construction d’ici 2011 d’au moins une centrale solaire dans chaque région française, et cela, pour une puissance cumulée de 300 MW.

Une centrale solaire à Dieppe ou à Cherbourg ?

A cette proposition (voir la synthèse globale du plan ci-dessous), l’Agence normande d’informations (Ani) a réagi sur le portail normand de l’information économique Drakkar Online au travers d’un article intitulé : « Plan Borloo pour les énergies renouvelables : En Normandie, le vent vaut plus que le soleil ».

L’article insiste sur le déséquilibre régional en termes de gisement solaire. Ce qui fait réagir les Normands : « (…) des régions comme la Normandie peuvent difficilement faire concurrence à la Côte d’Azur au niveau de l’ensoleillement. Au point qu’il est permis de s’interroger sur l’intérêt pour un industriel de répondre à l’appel d’offre du ministre et d’investir les 25 M€ nécessaires à la construction d’une centrale de 5 MW qui produira au mieux 6 Millions de KW/h, cinq fois moins que dans le Sud. »

En savoir plus

* Lire l’article complet sur le portail normand de l’information économique Drakkar Online.

La réaction d'André Antolini, Président du Ser (Syndicat des énergies renouvelables)

« Les professionnels de toutes les filières énergies renouvelables saluent l’ambition réaffirmée par le Plan présenté par le Ministre et se tiennent prêts à utiliser toute la boîte à outils contenue dans ce plan. D’ici 2012, comme l’a rappelé Jean-Louis Borloo, les énergies renouvelables pourront ainsi représenter un marché annuel de 24 milliards d’euros et 120 000 emplois. »

Synthèse des propositions du plan Borloo de développement des énergies renouvelables (source : Meeddat)

Fiscalité :

Le crédit d’impôt « développement durable » qui soutient notamment l’acquisition par les particuliers d’équipements d’énergie renouvelable : chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques… est prorogé jusqu’en 2012. Par ailleurs, les nouveaux outils incitatifs puissants mis en place pour soutenir la rénovation thermique des bâtiments : éco-prêt à taux zéro, exonération de taxes foncières… vont également favoriser le déploiement des énergies renouvelables.

Solaire :

L’ambition de la France est de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial dans la révolution technologique qui s’annonce dans le solaire.

Afin de dynamiser très fortement le marché français, d’accélérer la recherche et de bâtir une véritable industrie solaire en France, Jean-Louis BORLOO a annoncé les mesures suivantes :

- lancement (fin 2008) d’un appel d’offres pour la construction d’ici 2011 d’au
moins une centrale solaire dans chaque région française, pour une puissance cumulée de 300 MW ;

- mise en place d’un dispositif de soutien tarifaire simplifié et offrant une visibilité de long terme. Création d’un tarif de 45 c€/kWh destiné à faciliter le déploiement de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments professionnels (supermarchés, bâtiments industriels, agricoles de grande taille...) ;

- réduction drastique pour les particuliers des démarches administratives, et suppression de toutes les démarches fiscales lorsque les surfaces des panneaux n’excèdent pas 30 m2 ;

- élargissement à l’ensemble des collectivités territoriales des bénéfices destarifs d’achat de l’électricité produite à partir de sources renouvelables. Ainsi, les bâtiments publics tels que lycées, collèges, écoles… pourront être équipés de
panneaux photovoltaïques ;

- réforme du code de l’urbanisme : le permis de construire ne pourra plus
s’opposer à l’installation de systèmes de production d’énergie renouvelable sur les bâtiments, sauf dans des périmètres nécessitant réellement une protection (secteur sauvegardé, site inscrit ou classé…) ;

- Etat exemplaire : le plan de rénovation énergétique des bâtiments de l’Etat
comprendra l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures. Le ministère
de la Défense mène un premier projet ambitieux sur la base d’Istres.

Biomasse :

Lancement d’un nouvel appel d’offres « Biomasse 3 » au mois de décembre pour la construction de centrales électriques alimentées à partir de biomasse, pour une puissance cumulée de 250 MW (après le succès du dernier appel d’offres qui a permis de retenir 22 projets pour une puissance totale de 300 MW).
Géothermie :

Multiplier par 6 la production d’énergie issue de la géothermie en 2020, en équipant 2 millions de foyers de pompes à chaleur et en relançant à grande échelle les programmes en Ile-de-France, en Alsace, en Aquitaine, Midi-Pyrénées, et Centre.

Eolien :

Pour l’éolien terrestre, Jean-Louis BORLOO a d’une part confirmé le tarif d’achat fixé en 2006 (8,2c€/kWh), et d’autre part annoncé une amélioration de la planification territoriale, de l’encadrement réglementaire et de la concertation locale, afin d’éviter le mitage du territoire et limiter les impacts sur les paysages, le patrimoine et la qualité de vie des riverains. Le développement de l’éolien en mer sera facilité grâce à une simplification des procédures, et la création d’une instance de concertation et de planification par façade maritime avec l’ensemble des parties prenantes.

Hydroélectricité :

Première source d’électricité renouvelable en France (12% de la production d’électricité), comme l’avait annoncé Jean-Louis BORLOO cet été, le parc existant sera modernisé et optimisé dans une approche de développement durable ; la mise en concurrence des concessions hydroélectriques sera l’occasion de sélectionner les exploitants sur la base de meilleurs critères d’efficacité énergétique et de mesures ambitieuses de restauration de la qualité de l’eau.

Recherche :

Un effort de recherche sans précédent sera consenti en matière d’énergies renouvelables, grâce à la dotation supplémentaire d’un milliard d’euros pour la recherche dans le domaine du développement durable, dont 400 millions d’euros pour un fonds de soutien aux démonstrateurs industriels. Un appel à projet sera lancé dès 2009 dans le domaine de l’énergie solaire, puis dans le domaine des énergies marines (hydroliennes…).

Autre proposition majeure :

- Mise en place, dès le 1er janvier 2009, d’un « fonds chaleur renouvelable », doté d’un milliard d’euros pour la période 2009-2011, conformément à l’engagement n° 56 du Grenelle Environnement. Il a pour objectif de développer très fortement, à partir de sources renouvelables comme le bois, la géothermie, le solaire… la production de chaleur dans le tertiaire et l’industrie, et améliorer et diversifier les sources de chauffage dans l’habitat collectif. Le premier appel à projets sera lancé dans les toutes prochaines semaines.

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jeudi 20 novembre 2008

Gazéification à étage plasma : le chantier de la première usine CHO-Power peut débuter

L’enquête publique concernant la construction de la première unité de production d’électricité d’Europlasma, basée sur le site de Morcenx (dans les Landes), vient de se ponctuer par un avis favorable.

Le chantier va pouvoir commencer. L’usine sera la première à accueillir le principe de valorisation énergétique de déchets selon le procédé CHO-Power, une innovation d’Europlasma fondée sur une gazéification par torches à plasma. Lesdites torches sont issues des laboratoires d’EADS (ex Aérospatiale) qui les utilisent pour tester les matériaux qui protègent les engins spatiaux de l’échauffement provoqué lors de la rentrée dans l’atmosphère.

La centrale de production de Morcenx, qui créera 25 emplois et dont la mise en route est prévue en novembre 2009, traitera 150 tonnes de déchets industriels banals (DIB) - plastiques, cartons, bois, papiers, tissus, gravats… - par jour pour une capacité de 12 MW.

L’intérêt d’un tel procédé est de pouvoir convertir un élément solide en gaz chaud dont le pouvoir combustible est récupéré pour produire de l’électricité.

Le procédé CHO-Power transforme, par gazéification, le déchet en un « BioSynGaz » épuré grâce à la haute température de la torche à plasma (voir ci-dessous dans la présentation et dans l’explication de la gazéification) ; ceci pour alimenter ensuite une turbine/moteur à gaz produisant de l’électricité, le tout avec un rendement électrique de bout en bout qui peut aller jusqu’à 40%.

CHO-Power : un procédé à 3 étages


La production d’énergie se fera à partir de la valorisation de 55 000 tonnes par an de déchets industriels banals. Elle permettra d’alimenter 60 000 habitants en électricité.

Les déchets, produits par les entreprises et non dangereux, sont apportés par les principaux collecteurs des Landes et des départements limitrophes. Les collecteurs n’apportent que la fraction résiduelle après leur propre tri et recyclage.

Les déchets sont retriés sur site : les dernières parties métalliques, les grosses fractions inertes sont retirées. 10% de déchets de bois de source locale sont ajoutés pour atteindre la proportion de 85% de partie bio-dégradable, seuil exigé pour le rachat de l’électricité par EDF.

Toute l’électricité produite est vendue à EDF, dont le réseau haute tension est tout proche (l’usine CHO-Power sera installé sur un terrain contigu d’Inertam, sur la zone industrielle de Cantegrit Ouest).

A noter que la conception architecturale de l’unité a été confiée au cabinet Bernard Bühler avec un souci de bonne intégration dans le paysage régional.

Reste maintenant à savoir quelles seront les réactions des riverains, qui ne voient généralement pas d’un bon œil l’implantation d’une usine de traitement de déchets (quelle que soit la technologie utilsée) près de chez eux…

La gazéification : qu’est-ce que c’est ?

La gazéification est un procédé thermique qui consiste à chauffer des éléments principalement organiques (déchets, biomasse…) dans une atmosphère en défaut d’air. Les éléments carbonés vont réagir avec la vapeur d’eau et le CO2, à une température d’au moins 600°C, dans des réactions endothermiques de transformations thermochimiques, dites de gazéification, de type :

C + H2O CO + H2
C + CO2 2CO
C + 2H2 CH4

On obtient donc principalement un gaz composé de monoxyde de carbone et d’hydrogène, appelé gaz de synthèse ou syngaz.

L’intérêt d’un tel procédé est de pouvoir convertir un élément solide en gaz chaud dont le pouvoir combustible est récupéré pour produire de l’électricité.

Ce principe de gazéification est connu depuis bien longtemps puisque le procédé fut mis en œuvre dès le milieu du XIXe siècle dans des usines à gaz, pour transformer du charbon en gaz de ville utilisé pour l’éclairage et le chauffage. Il s’agit du gaz de ville de nos grands parents.

Le principal avantage réside dans le fait que le potentiel énergétique du déchet est transféré à un gaz, raffiné et nettoyé de ses éventuels polluants avec un excellent rendement. De plus, on brûle un gaz propre, comme à la maison, contrairement à un incinérateur de déchets où tout brûle de manière mélangée créant des combinaisons polluantes qu’il faut intensément filtrer par la suite.

L’innovation d’Europlasma réside dans un outil de purification à haute température basé sur les torches à plasma. Le « biosyngaz » obtenu est alors plus pur, conduisant à un meilleur rendement de l’installation : pour une même quantité de combustible utilisée, plus d’électricité est produite. De plus, le « biosyngaz » étant moins chargé en goudrons et alcanes, son impact sur l’environnement est moindre.

La présentation du procédé CHO-Power (source Europlasma)


Le Groupe Europlasma en chiffres

- emploie 260 personnes,
- a réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 29,6 millions d’euros,
- cotée sur le Marché Libre d'Euronext Paris depuis 2001.

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mercredi 19 novembre 2008

Le tour du monde en bateau solaire


Voilà dix jours que les participants du Vendée Globe ont largué les amarres. Raphaël Domjan (à gauche sur la photo ci-dessous), lui, rêve d'un autre tour du monde. En 2010, ce navigateur suisse s'élancera pour une boucle de 40 000 kilomètres sur PlanetSolar, un catamaran propulsé à l'énergie solaire. Une première mondiale pour cet ingénieur de 36 ans dont les premiers ronds sur l'eau remontent à l'adolescence, sur le lac de Neuchâtel. « J'ai envie de démontrer que l'énergie solaire n'est pas une technologie de laboratoire, qu'elle fonctionne aussi pour des usages tout public ».

Son projet débute en 2003. Sans un sou et sans véritable réseau, Raphaël Domjan frappe à toutes les portes : études de faisabilité, rencontres avec des scientifiques, démarchage de partenaires financiers... Son abnégation paye. Le projet suscite l'intérêt des spécialistes et des mécènes. Mieux, PlanetSolar se trouve un parrain prestigieux en la personne de Gérard d'Aboville (à droite sur la photo ci-dessous). « Raphaël m'a contacté et j'ai voulu en savoir plus. C'est notamment l'aspect navigation qui m'a attiré parce qu'il permet d'aborder de nouveaux paramètres ». Le célèbre navigateur deviendra finalement co-skipper de l'embarcation.

Un incroyable défi

Mais au-delà de l'aventure humaine, le projet PlanetSolar est avant tout un challenge technologique. Celui de construire le plus grand bateau solaire du monde : 30 mètres de long, 470 m2 de surface photovoltaïque, 10 noeuds de moyenne ; le tout pour une dépense d'énergie ne dépassant pas celle d'un scooter. Bref, un véritable casse-tête pour l'équipe d'ingénieurs qui a dû déterminer les mensurations du navire en fonction du parcours.

Car PlanetSolar doit résoudre une équation a priori impossible : utiliser peu d'énergie mais être solide et rapide. La propulsion du catamaran, la conception des panneaux solaires et le stockage de l'énergie sont autant de défis à relever. « Chaque gain d'efficacité est déterminant. On travaille notamment sur un système de grandes hélices qui apportent 80% de rendement contre 10 à 50% habituellement, précise Raphaël Domjan. Plus globalement, PlanetSolar crée des problèmes industriels énormes. La charge de batterie représente par exemple 5 à 6 mois de production d'une usine de batteries. »

Le choix du fournisseur de dalles solaires est imminent. On sait d’ores et déjà que les panneaux offriront un rendement de 22% et qu’ils généreront une puissance de 103,4 kilowatts (138,7 chevaux). Cela, sachant que les moteurs consommeront une puissance moyenne de 20 kilowatts (26,8 chevaux). Pour le stockage de l’énergie, le projet PlanetSolar fera appel à une batterie lithium.

Dernier élément : la navigation. Durant leurs 120 jours de périple, les deux skippers devront jouer avec les éléments pour maintenir leur production d'énergie. Ils bénéficieront dans cette tâche d'un logiciel dédié. Lequel étudiera l'état des vents et de l'ensoleillement pour déterminer la façon la plus économique de relier un point A à un point B. Quitte à emprunter des voies d'habitude délaissées par les navigateurs.

Un bateau d'avenir

Pour ses créateurs, PlanetSolar est une occasion unique de promouvoir l'énergie solaire, comme le résume Gérard d'Aboville : « C'est une démonstration exceptionnelle de ce qu'on peut faire avec des panneaux solaires, un fait marquant dans l'histoire des énergies renouvelables. Un peu comme la tour Eiffel en son temps a démontré la solidité de l'acier. ». Ainsi, certaines innovations du PlanetSolar pourraient trouver prochainement des débouchés dans l'univers maritime et notamment pour la pêche artisanale.

En attendant, la phase cruciale de fabrication du catamaran débutera en décembre pour 12 mois, suivie de 3 mois de test avant le grand départ en Méditerranée. A l'issue de son périple, PlanetSolar sera reconverti en yacht par Immo Ströher, mécène du projet. De quoi prouver, d'une toute autre façon, les bienfaits de la propulsion solaire.

Baptiste Roux Dit Riche

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Une animation en 3D pour découvrir le PlanetSolar



Les grands frères du PlanetSolar

* Les pionniers

Si le bateau solaire a le vent en poupe, il n'en est pourtant pas à ses tout débuts. Depuis les années 80, plusieurs projets d'embarcation ont déjà utilisé cette technologie. C'est le cas du très expérimental Solar Glisseur de Roger Martire présenté au salon nautique de Paris en 1982. Plus proche de nous, le Solar Sailor a été mis à l'eau en 2000. Pour naviguer dans le port de Sydney, ce ferry combine énergie solaire et éolienne, afin de réduire sa consommation de carburant.


* L'autre « recordboat » : le Sun21

Un autre catamaran solaire suisse pour une autre première mondiale : la traversée de l'Atlantique. Le 8 mai 2007, le Sun21 de l'association « Transatlantic21 » reliait New-York après un périple de 7000 miles marins. Ce bateau de 14 mètres de long s'est depuis offert une seconde vie. Il est désormais au service du WWF Adena/Madrid dans le cadre de recherches scientifiques.


* Pour le tourisme : l'Aquabus

Commercialisé par la société MW-Line, l'Aquabus est une solution propre et économique pour les transports de touristes sur des plans d'eau ou à proximité des côtes. Disposant d'une propulsion hybride (électrique et solaire), l'Aquabus est proposé dans différents modèles en fonction des utilisations ou du nombre de passagers. A découvrir sur le lac Léman (Evian, Yvoire, Thonon et Lausanne) ou encore aux Embiez pour une promenade en mer Méditérannée.

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lundi 17 novembre 2008

Ecotech21 clôture la conférence IDC-La Tribune sur le Green Business

Demain, aura lieu au Cap 15 à Paris la conférence intitulée « Green Business : nouvelles technologies et développement durable » et organisée par le cabinet d’analyse IDC en collaboration avec La Tribune.

A noter l’intervention de Christian Grellier, Directeur des Systèmes d’Information (DSI) de Bouygues Immobilier, qui témoignera du plan « Green » du promoteur immobilier. On apprendra notamment comment la DSI contribue à réduire l’empreinte carbone de l’entreprise. Ce sera aussi l’occasion de découvrir le nouveau concept d’immeubles de bureaux à énergie positive, « Green Office » de Bouygues.

Autre témoignage, celui de Marie-Claude Poelman, DSI de Natures et Découvertes, qui détaillera les démarches à mettre en œuvre pour soutenir la stratégie « green » d’une entreprise. Et cela, dans une approche méthodologique.

Ecotech21 clôturera la matinée en démontrant – avec force exemples – que l’informatique a un rôle « positif » à jouer dans cette nouvelle économie verte.

La présentation d'Ecotech21

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vendredi 14 novembre 2008

Vingt et une PME de l’éco-construction défilent à la Ville de Paris

Après l’économie positive, la « mobilisation positive ». L’expression vient d’Emmanuel Leprince, directeur général du programme Pacte PME.

Il se réjouit de la mobilisation de la Ville de Paris, une collectivité territoriale qui a signé le Pacte en janvier dernier. Laquelle a organisé le 7 novembre dernier sa première rencontre [Met] depuis son adhésion.

Les rencontres [Met] consistent à présenter aux donneurs d’ordre signataires du Pacte PME une série de PME innovantes choisies pour leur appartenance à un domaine donné.

Pour son premier "casting", la Ville de Paris a opté pour le thème de l’éco-construction. Vingt et une PME innovantes sélectionnées ont présenté leurs solutions (énergie solaire, économies d'énergie, produits verriers...) à une assemblée constituée de 55 auditeurs, prescripteurs et acheteurs en provenance de 13 directions de la Ville de Paris, ainsi que de bailleurs sociaux et de sociétés d'économie mixte.

Le bilan de cette rencontre [Met] est positif : un total de 178 rendez-vous ultérieurs a été demandé aux PME.

La Ville de Paris réserve chaque année 1,5 milliards d’euros d’achats. Dans la rénovation du bâti, 30% des achats vont aux PME. Christian Sautter, adjoint chargé de l'Emploi, du développement économique et de l'attractivité internationale, entend améliorer l’accès des PME aux projets de la municipalité dans ce secteur.

Emmanuel Leprince a tenu à rappeler que les collectivités territoriales représentaient 60% du montant des achats publics, et a appelé de ses vœux que d’autres collectivités emboîtent le pas à Paris.

Les 21 PME sélectionnées

  • Advance IT : Fournisseur de solution décisionnelle pour une énergie « propre ».
  • Alerteo : Collecte de données techniques sur la consommation énergétique des bâtiments.
  • Amoes : Bureau d’études qui œuvre au développement de bâtiments à énergie positive.
  • BeCitizen : Cabinet de conseil en stratégies "qui créent de nouvelles opportunités de croissance en restaurant l’environnement et le climat".
  • Blu-e : Société de services pour des projets d’amélioration de l’efficience énergétique d’équipements et/ou de bâtiments.
  • Canada-Clim : Climatisation par puits canadiens.
  • CProbat : Récupération des eaux de pluie.
  • DJP Environnement : Fourniture d’écorégulateur d’énergies primaires.
  • Pouget Consultants : Bureau d’études axé sur la maîtrise de l’énergie et la performance énergétique.
  • Sinovia : Conçoit des solutions de supervision des équipements urbains et industriels basées sur des technologies de pointe.
  • Vizelia : Editeur de logiciels de pilotage de la performance énergétique des bâtiments.
  • Duosun : Concepteur et installateur de capteurs solaires.
  • Heliopac : Gestion de l’eau chaude collective par le biais de capteurs solaires et de pompe à chaleur.
  • Opaly : Fabricant de bardage solaire ActiveSkin.
  • Sunvie : Conçoit des solutions solaires sur mesure pour les entreprises et les collectivités locales.
  • Valemere Capital : Cabinet de conseil et de prises de participations dans les énergies renouvelables et le développement durable.
  • Fred&Fred : Concepteur du système PICT - système breveté de cloisons en verre optique – pour illuminer et animer l’espace. Facile à poser et à entretenir, entièrement recyclable, PICT ne nécessite aucun apport d’énergie extérieure.
  • Koolshade : Fournisseur de solutions « brise soleil ».
  • Portafeu : Fabricant de portes coupe-feu.
  • Robin Sun : Le vitrage solaire Robin Sun est une isolation semi-transparente dont la protection solaire intégrée sert à produire de l'eau chaude à usage sanitaire et chauffage.
  • Sarl Miroiterie Le Gal : Fournisseur de vitrages.

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mardi 11 novembre 2008

Les cleantechs s’invitent à Start Est

Après le financement de l’innovation dans le grand ouest, le financement de l’innovation dans le grand est de la France. Après Start West, Start Est.

Sur le modèle de son partenaire Start West, la deuxième édition de Start Est aura lieu les 27 et 28 novembre prochain à Strasbourg, à la Maison de la Région. En 2007, l’évènement s’était tenu en juin à Dijon (30 projets innovants sélectionnés, une trentaine d’investisseurs présents, 3 levées de fonds pour un montant cumulé de 267 000 € sur trois projets).

Ces deuxièmes Rencontres du Capital et de l’Innovation sont organisées par la Région Alsace dans le cadre de l'Association des Régions Françaises du Grand Est (ARFGE).
A l’occasion de ce forum, vingt-neuf porteurs de projet ont été sélectionnés parmi près de cent dossiers : ils auront l’opportunité de présenter leur innovation à un parterre d’investisseurs et de partenaires (voir ci-dessous).

Sur cette trentaine de projets, cinq appartiennent au secteur cleantech (voir tableau ci-dessous). Les autres domaines représentés se répartissent entre les TIC et logiciels, les biotechnologies, la télémédecine en passant par la cancérologie.

Cette année, le forum prend pour la première fois une dimension transfrontalière. Des investisseurs viendront d’Allemagne, du Luxembourg, de Belgique et de Suisse. Chaque intervention – présentations de projets, conférences – sera traduite simultanément en anglais et en allemand.

Les 5 projets Cleantech

La raison sociale des entreprises sera dévoilée lors de l’évènement les 27 et 28 novembre prochains.













Start Est en quelqu
es chiffres

• 92 dossiers de porteurs de projets innovants reçus au 5 octobre 2008
• 29 dossiers sélectionnés
• 300 visiteurs attendus les 27 et 28 novembre 2008 à la Maison de la Région à Strasbourg
• 50 investisseurs attendus en provenance de France, Belgique, Luxembourg, Allemagne et Suisse ;
• Des montants sollicités allant de 100 000 € à 2 000 000 €.

Les partenaires de Start Est 2008

* Les financeurs

- Région Alsace,
- Association des Régions Françaises du Grand Est,
- DRIRE,
- Union Européenne,
- Caisse des Dépôts,
- CIC Est,
- Communauté Urbaine de Strasbourg,
- EDF.

* Les partenaires privilégiés

- Strasbourg Place Financière,
- AFIC-Association Française des Investisseurs en Capital,
- RETIS,
- Start West,
- Deloitte In-Extenso,
- Innovact,
- OSEO,
- Région Bourgogne,
- Région Franche-Comté,
- Région Champagne Ardenne,
- Région Lorraine.

* Les partenaires associés

- ADEC,
- ADIRA,
- Alsace Business Angels,
- Alsace Amorçage,
- AIRFI Conseil,
- Alsace Création,
- Agence Régionale de l’Innovation,
- Bourgogne Angels,
- Bourgogne Entreprendre,
- CAHR,
- Carinna Reims,
- CCI d’Alsace,
- CCI Nancy,
- CEEI Alsace,
- CEEI Synergie,
- Connectus,
- EEN,
- IEI.FC,
- Incubateur Lorrain,
- Lorraine Business Angels,
- Premice,
- Promotech,
- Réseau Entreprendre Alsace,
- Réseau Entreprendre Champagne Ardenne,
- Réseau Entreprendre Franche-Comté,
- Réseau Entreprendre Lorraine,
- SEMIA,
- Technopole de l’Aube,
- Technopole Mulhouse.

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samedi 8 novembre 2008

Eolite Systems s’apprête à industrialiser ses lasers à fibre

Cette jeune entreprise girondine annonce sa seconde levée de fonds d’un montant de 2,8 millions d’euros réalisée auprès d’Oddo Asset Management et de Bluebird Venture. Et cela, après un premier tour bouclé auprès de Turenne Capital et Aquitaine Creation Investissement, à hauteur de 1,3 M€.

Cette injection de capitaux va permettre à Eolite Systems d’entrer dans une phase d’industrialisation et de commercialisation de ses lasers à fibre. La fabrication en série est prévue pour l’an prochain. L’unité de production (à Pessac) est en train d’être montée.

« Au départ, nous pensions cibler le marché des écrans plats, explique Philippe Métivier, Président de la jeune entreprise. Mais, aujourd’hui, ce qui tire l’activité, c’est la fabrication de cellules solaires. »

Et d’après lui, la forte vague du photovoltaïque devrait durer 2 à 3 ans.

Pour simplifier, Philippe Métivier compare un laser à un marteau-piqueur optique : il grave à très haute cadence, fait des petits trous, trace des lignes, découpe des matériaux comme le silicium, le verre, ou des matériaux organiques comme des couches plastiques minces.

« On prend un substrat, la plupart du temps du verre, on dépose des couches, et entre chaque dépôt de couche, on trace des pistes au laser, comme dans une imprimante laser », professe-t-il.

Intérêt des lasers d’Eolite par rapport aux concurrents : ils offrent une meilleure cadence, un meilleure rendement, et donc une meilleure puissance.

« On place une nouvelle technologie au cœur du laser impulsionnel, à savoir de la fibre optique, précise Philippe Métivier. Le rendement du laser est meilleur. »

Le rendement d’un laser traditionnel est mauvais, autrement dit l’énergie électrique en entrée se traduit par une faible énergie lumineuse. Les tout premiers lasers exposaient des rendements de quelques pourcents : 1 kW à la prise, quelques dizaines de watts en sortie.

Avec des lasers à fibre, on obtient des rendements compris entre 30% et 50%. Mieux, avec Eolite, le gain de rendement par rapport aux lasers qui existent dans l’industrie est de 20 à 30%.

« On amène une meilleure efficacité écologique et économique, mais surtout une cadence augmentée d’environ 30%, » résume Philippe Métivier.

De l’énergie électrique est chargée dans un barreau. L’énergie lumineuse sort pendant une durée très courte, 10 nanosecondes.

« On a une puissance tellement forte pendant un temps extrêmement court, que lorsque vous envoyez cette énergie lumineuse sur une surface, elle fait un trou. La partie du matériau en face du faisceau est vaporisée. Et ça, à très haute cadence, à une fréquence de 100 kHz, soit 100000 tirs par seconde. »

Avec ce principe, on peut tracer des tranchées de 30 microns sur du silicium. « On parvient à faire du tracé à plus de 500 millimètres/sec, se réjouit le patron d’Eolite. Les techniques laser actuelles ne permettaient pas de dépasser 400 mm/sec. »

Les concurrents d’Eolite ne sont pas orientés sur le laser à fibre

« Nos concurrents ne sont pas des concepteurs de lasers à fibre. Notre innovation tient précisément dans le fait que nous visons des champs d’applications où le laser à fibre restait absent, remarque Philippe Métivier. Jusque-là, les lasers à fibre étaient utilisés pour faire du marquage (écriture des lettres sur les claviers d’ordinateurs par exemple). »

Mais lorsqu’il s’agit de travailler les microstructures (silicium, verre ou tous autres matériaux vraiment très fins), il faut changer de couleur et passer du laser rouge au laser vert, voire ultra-violet. Pour cela, il faut une fibre très spéciale. Il se trouve qu’Eolite est l’une des seules entreprises au monde à disposer d’un laser à fibre vert et ultra-violet.

Eolite peut atteindre des longueurs d’onde plus courtes, autrement dit des tracés plus fins. Avec la même fibre, le laser du Français peut être configuré sur des longueurs d’onde de 1030 nm (IR) à 250 nm (UV) en passant par le vert (515 nm). Tout cela avec le même laser auquel sont adjoints des cristaux doubleurs ou tripleurs.

« Les acteurs du photovoltaïque veulent du Boreas (un produit d'Eolite, voir plus bas, ndlr) dans le vert », lance Philippe Métivier.


Eolite fonctionne en OEM, il vend ses lasers à des fabricants de machines outils, elles-mêmes vendues à des industriels fabricants de cellules solaires. Les clients (une demi-douzaine) du Girondin sont principalement allemands. Cela sachant que les gros intégrateurs photovoltaïques sont allemands, japonais, coréens et américains.

« Si on réussit nos premières affaires, on aura un développement très rapide, prédit Philippe Métivier. Dans l’industrie de niche du laser, quand vous avez une belle techno, vous prenez rapidement 70% de la niche. »

Premier exemple : dans les années 2000, sur la partie semi-conducteur, on a vu apparaître des acteurs comme l’Américain Cymer, dont le laser est utilisé dans la photolithographie et qui a pris 70% du marché pour engranger un CA de 500 millions de dollars en 2007. Autre exemple, l’entreprise allemande IPG Photonics, qui n’existait pas il y a 15 ans et qui vend des lasers à fibre pour la gravure sur métal, clavier, etc., réalise aujourd’hui près de 200 millions de dollars de chiffre d’affaires.

Dans le solaire, tout peut donc aller très vite pour Eolite, qui garde un œil rivé sur l’évolution future des écrans plats et des diodes électroluminescentes.

Fiche d’identité d’Eolite Systems

* Créée en 2004

* Chiffre d’affaires de 2004 à 2008 : 1 M€

* Chiffre d’affaires prévisionnel pour 2009 : entre 1 et 2 M€. Avec l’hypothèse de dépasser la barre des 10 millions d’euros dans 4 ans.

* Effectif : une quinzaine de personnes

* Management :

  • Philippe Métivier, CEO
  • François Salin, CTO
* Deux produits fabriqués sur la même plate-forme :
  • Boreas : très haute puissance, très haute cadence. Coût : entre 30 k€ et 100 k€ en fonction de sa puissance (soit 30% moins cher que le marché).
  • Mistral : cadence plus basse, impulsion encore plus forte, avec intensité accrue (applications très haut de gamme - l’horlogerie, découpe diamant…).
* Dépôt de plusieurs brevets : 5 ou 6 (sur des géométries de fibre, sur la géométrie et les grandeurs caractéristiques des lasers).

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jeudi 6 novembre 2008

La Commission des finances du Sénat réprouve les « silences du Grenelle »

« Le Grenelle est partout, sauf dans le budget ? » C’est par cette interrogation provocatrice que les rapporteurs spéciaux de la mission « Écologie, développement et aménagement durables » - Alain Lambert (UMP, Orne), Gérard Miquel (Socialiste, Lot), Yvon Collin (Rassemblement Démocratique Social et Européen, Tarn et Garonne) et Fabienne Keller (UMP, Bas-Rhin) - résument leur analyse des budgets de financement consacrés au Grenelle de l’environnement.

Le rapport produit par ces quatre sénateurs vient d’être examiné par la Commission des finances du Sénat, présidée par Jean Arthuis (Union Centriste, Mayenne).

En 2007, au cours de l'examen du projet de loi de finances pour 2008, les quatre acolytes s'étaient déjà étonnés de l'absence de traduction budgétaire des mesures ambitieuses annoncées dans le cadre du Grenelle de l'environnement.

D’après eux, ces « silences du Grenelle » se confirment en 2008, puisque ce sont les quatre cinquièmes du financement d’une des réformes les plus ambitieuses de la présente législature qui échapperont à l’autorisation budgétaire annuelle et ainsi à la démarche de performance promue par la LOLF (Loi organique relative aux lois de finances).

Débudgétisations et dépenses fiscales "prospèrent"

En effet, selon eux, la seule analyse des crédits budgétaires ne saurait retracer l'ensemble des moyens que l'Etat consacre aux politiques environnementales, politiques qui constituent l’un des domaines privilégiés où débudgétisations et dépenses fiscales « sont la règle ».

Ils notent que le plan triennal de financement du Grenelle de l'environnement présenté par le cabinet du ministre d'Etat confirme et amplifie cette tendance.

Ainsi, sur les 7,3 milliards d'euros qui seront consacrés à la mise en oeuvre des orientations du Grenelle, seuls 17 % le seront sous forme de crédits budgétaires nouveaux ou redéployés (1.252 millions d'euros).

38 % de ce financement s'opèreront sous forme d'allègements fiscaux nouveaux (2.767 millions d'euros), et 45 % sous forme de ressources affectées aux opérateurs ou de contribution de la Caisse des dépôts et consignations (cf. tableau ci-dessus).

Le président de la commission des finances exprime à nouveau les fortes réserves que lui inspirent les dépenses fiscales, source de complexité et d’instabilité des règles de droit, facteur d’altération des recettes fiscales à venir.

Pour aller plus loin :

* Lisez la synthèse du SER (Syndicat des Energies Renouvelables) intitulée "Les enjeux du projet de loi de finances 2009" et publiée dans sa lettre n° 12 d'octobre2008.

* A lire aussi l'article de la Tribune intitulé "Les oublis du Grenelle II"

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mardi 4 novembre 2008

Eco-innovant jusqu'à la mort… et même au-delà

Ce week-end de Toussaint, nous avons commémoré la disparition des êtres chers. Une - triste - occasion de rappeler qu’il est de moins en moins farfelu d’associer funérailles et écologie.

Commençons par le produit éco-innovant le plus médiatisé ces derniers jours, le cercueil en carton, biodégradable évidemment. Les cercueils à base d’amidon de maïs et de pomme de terre de Georges Braissant vont être commercialisés en France en début d’année prochaine. Cela, alors qu’ils avaient fait l’objet d’un brevet déposé en... 1998. La commercialisation de ces cercueils écolos a été confiée à l’entreprise AB Crémation, implantée dans le Gard.

Atouts des bières en carton par rapport à leurs aînées en essence traditionnelle (chêne, pin, cèdre…) : en cas de crémation, elles dégagent moins de 20% des émanations des cercueils classiques et, en cas d’inhumation, elles se désagrègent plus vite. Le tout pour un coût plus que compétitif, de l’ordre de 400 euros, quand il faut payer de 1000 à 4000 euros environ pour un cercueil en bois traditionnel.

Malgré tous ces arguments, le cercueil vert reste marginal en France. Certains arguent que le matériau n'est pas assez noble, quand d’autres pointent le lobby de l’industrie du bois. Signalons que les réseaux des Pompes funèbres ont leur part d’éco-responsabilité puisque nombre de leurs cercueils sont fabriqués à base de bois issus de forêts gérées durablement, avec des capitons en matières naturelles.

Planter un « arbre de mémoire »

En Angleterre, la notion de funérailles respectueuses de la nature est plus avancée. La société Ecopod propose des sarcophages (bleu, vert, bleu indigo, ivoire), ainsi qu’une urne biodégradable, fabriqués en papier thaïlandais recyclé (voir photos ci-contre et ci-dessus).

Outre-Manche, la société Woodland Burial Park transforme des zones arboricoles non entretenues en cimetières forestiers, les cendres des défunts favorisant le cycle sylvicole. C’est aussi l’approche de la société angevine Arbres de mémoire. Une urne biodégradable est enterrée au pied d’un arbre (les proches ont le choix parmi douze essences).

Mieux, « l’arbre comme symbole de vie » prend tout son sens avec l’urne funéraire « Bios » composée de fibres végétales et de cellulose : une graine plantée au milieu des cendres donnera naissance à un chêne, à un hêtre ou toute autre essence. L’urne est distribuée en Espagne par la société Limbo Disseny.

Une plongée dans l’azote liquide à -196°C

Mais, l’éco-innovation funéraire la plus insolite vient du nord. Elle émane d’une société suédoise Promessa Organic fondée suite aux travaux de recherche de la docteure en biologie, Susan Wiigh-Mäsak.

Le principe (voir schéma ci-contre) : cryogéniser le cercueil et le corps en les plongeant dans l’azote liquide à -196°C. Le corps, alors très cassant, est soumis à une série de vibrations qui le transforme en « poudre », laquelle, une fois débarrassée des métaux par application d’un champ magnétique induit, termine dans une urne ou une bière biodégradable. Comme le dit la Bible, nous sommes poussière et nous redeviendrons poussière…

Quelques accessoires funéraires écolos

* Le cercueil en carton de Georges Braissant (crédit photo lejdd.fr).













* Le cercueil en carton de Eurosarco









* Les urnes biodégradables de l’Américain Journey Earthurn



















* Les belles urnes de Limbo Disseny

























































* L’urne vivante en osier de Simplicime Design

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