mercredi 23 juillet 2008

Le Gaec des Plots valorise son fumier par méthanisation

On peut qualifier le Groupement agricole d’exploitation en commun (Gaec) des Plots dans la Nièvre, sur la commune de Devay, de grosse exploitation. Celle-ci s’étend sur 650 ha. Le cheptel compte de 900 à 1000 têtes de charolais et, depuis 2000 (suite à la crise de la vache folle), cette famille d’exploitants – Michel Laborde, son fils David, et ses neveux Frédéric et Philippe Maillault – s’est engagée dans l’élevage de volailles. Les poulets grandissent dans un immense poulailler de 1300 m2.

Le Gaec fait rapidement le constat que le chauffage au propane de ce bâtiment engendre un coût annuel fort conséquent, soit de 25.000 à 35.000 euros par an ! Pour réduire la dépense, Frédéric Maillault est parti, il y a maintenant plus de 3 ans, en quête d’une solution anti-gaspi.

Il a d’abord pensé à un chauffage au bois dont l’investissement s’avérait rédhibitoire, et la rentabilité incertaine. Puis, après des recherches intensives sur Internet, il a commencé à s’intéresser à la valorisation des effluents agricoles (et pas seulement) par méthanisation. Il s’agit de transformer le fumier bovin et les fientes de gallinacés en méthane. Brulé dans un cogénérateur, le biogaz produit de l’électricité et de l’eau chaude.

« La France est très en retard par rapport à l’Allemagne qui compte plus de 5000 installations de recyclage des déchets d’élevage par méthanisation, estime Frédéric Maillault. En France, on a le nucléaire... »

Mais, la décision politique de 2006 qui oblige EDF à racheter, à des prix avantageux, l’électricité générée à partir d’énergie renouvelable change la donne. Le Gaec des Plots revendra son électricité, produite et connectée au réseau, à 0,13 euro, contre un tarif pratiqué en Allemagne compris entre 0,18 et 0,21 euro.

Le coût de l’installation est estimé à près de 2 millions d’euros. Les exploitants espérant récolter 40% d’aides financières émanant des collectivités et de l’Etat. Environ 10.000 euros ont déjà été dépensés pour l’étude de faisabilité pour laquelle le Gaec a sollicité deux bureaux d’étude, Omegatherm (expertise moteur et électricité) et Agrikom (spécialisé dans le gaz et les fosses).

« Sans ces aides, nous avons évalué la rentabilité de l’installation à neuf ans », indique Frédéric Maillault.

Une puissance de 350 kilowatts par heure

Le processus de méthanisation produira 350 kWh. Deux fosses enterrées de 1800 m3 chacune, recouvertes d’une membrane d’étanchéité, réceptionneront toutes sortes d’effluents : fumier bovin, lisier, fientes de volailles, herbe, déchets ménagers dégradables. Le mélange est digéré, sans odeur et en anaérobie, pendant 45 à 90 jours par deux digesteurs, et cela, sachant que les effluents, lors du transfert du premier au second digesteur, sont soumis à une phase d’hygiénisation, autrement dit, le fumier est stérilisé par une montée en température, jusqu’à 70°C pendant une heure.

En plus de recycler le biogaz en électricité, la méthanisation valorise aussi l’eau nécessaire au refroidissement des moteurs/générateurs. En sortie du système, la température de l’eau s’élève à 90°C, de quoi assurer le chauffage du poulailler, mais aussi de quelques habitations aux alentours, y compris, bien sûr, celles de la famille Laborde.

A noter également qu’au bout de la période de dégagement et de récupération du méthane, les effluents présentent une valeur fertilisante bonifiée. Ils ressortent sous deux formes : une partie solide (azote sous forme organique et ammoniacale) à épandre derrière la moisson, et une partie liquide (azote sous forme ammoniacale principalement) à épandre au printemps pour le démarrage de la végétation.

Frédéric Maillault espère maintenant que la construction de l’installation pourra démarrer début 2009. Poutant, est-ce en raison de la taille de cette infrastructure de valorisation, ou du manque d’antériorité en France sur ce type d’installation, toujours est-il que les validations administratives paraissent interminables (autorisations préfectorale et auprès de la Direction des Services Vétérinaires, enquête publique).

En Bourgogne et en matière de recyclage de fumier par méthanisation, les exploitants du Gaec des Plots ont bien conscience de leur statut « d’essuyeurs de plâtres »...

Pour en savoir plus :

=> sur la méthanisation

Crédit photo ci-dessus (Frédéric Maillault à gauche et Michel Laborde à droite) : Le Journal du Centre.

Digg this

lundi 21 juillet 2008

Filière hydrolienne française :
les prémices d’un essor

Le communiqué est daté du 15 juillet dernier. Il émane d’EDF et est titré : « EDF s’engage dans le développement de l’énergie des courants de marée. » L’électricien français annonce la construction au large de Paimpol dans les Côtes d’Armor d’un projet pilote de ferme hydrolienne – de 3 à 6 éoliennes sous-marines prévues. Objectif : exploiter l’énergie cinétique des courants marins pour produire de l’électricité. La capacité totale de la ferme oscillerait entre 4 à 6 MW, de quoi alimenter en électricité environ 5000 foyers. Le coût du kilowatt produit selon ce procédé, 0,04 euro, serait légèrement supérieur à celui résultant d'un processus nucléaire, 0,028 euro.

En concurrence avec la commune de Barfleur dans la Manche, le site de Bréhat-Paimpol aurait été retenu in fine en raison d’une plus forte mobilisation de l’exécutif régional breton dans ce projet dont le coût est estimé à 20 millions d’euros.
Le projet, fruit de plus de quatre années « de concertation et d’études sur les côtes bretonnes et normandes », comme l’indique Bernard Mahiou, directeur du développement hydraulique d’EDF, est qualifié par l’électricien historique national de « première mondiale ».

Or, il s’avère que, fin mars dernier, la PME innovante française Hydrohelix Energies, a immergé au large de Bénodet dans l’embouchure de l’Odet un prototype de validation de son hydrolienne Sabella, baptisée Sabella D03, parce que son rotor mesure 3 mètres de diamètre, soit plus de trois fois moins que Sabella D10, l’hydrolienne grandeur nature que la PME prévoit d’industrialser en 2010.

Sabella D03 (photos ci-contre) dégage une puissance de 10 à 40 kW, alors que celle de sa grande sœur, avec un diamètre de rotor de 10 à 15 mètres, devrait être comprise entre 200 et 1000 kW.

EDF fera-t-il appel à Hydrohelix ?

Pour son projet Sabella, la PME quimpéroise a constitué un consortium éponyme rejoint par des industriels locaux : Sofresid Engineering Ouest (calcul de l’hydrodynamique et des structures, ingénierie de construction et d’installation offshore), In Vivo Environnement (océanographie, études environnementales) et Dourmap (expertise des courants forts et faibles, équipementier électrique).

Ces quatre partenaires ont financé 60% des 750.000 euros qu’a coûté le pilote Sabella D03, les 40% restants ayant été couverts par le Conseil régional de Bretagne, le Conseil général du Finistère, Brest Métropole Océane, Quimper Communauté, et l’Ademe.

D’après les dernières informations fournies par Jean-François Daviau, cofondateur d’Hydrohelix, « les membres du consortium vont maintenant se regrouper au sein d’une nouvelle entité juridique baptisée Sabella SAS ». Cette nouvelle structure va se faire accompagner par PricewaterhouseCoopers pour la recherche de financement nécessaire à la phase d’industrialisation du projet. Une première levée de 5 millions d’euros est souhaitée.

EDF, par le biais de sa filiale EDF Energy, qui a jusqu’à maintenant boudé l’expertise de la PME française et préféré investir dans la firme britannique Marine Current Turbines, à hauteur de 25% de son capital (voir notre article sur SeaGen), va-t-il consentir à faire appel à Hydrohelix (ou à Sabella SAS) pour son projet de ferme hydrolienne ?

Rien n’est moins sûr, mais restons optimiste. « L'un des membres du consortium Sabella est en discussion avec EDF », confesse Jean-François Daviau (sans toutefois nous donner son nom). Sans compter que la région Bretagne, qui soutient à la fois EDF et Sabella, pourrait jouer les entremetteurs...

Quel gisement hydrolien en France ?

Comme pour les réserves de pétrole, difficile d'accorder les violons :
  • EDF parle de 10 terawatts (10 millions de mégawatts).
  • Hydrohelix, qui s'appuie sur les résultats des dernières méthodes quantitavives, évoque une puissance de 3 à 5 gigawatts.
  • L'association AE2D parle, elle, de 5 à 6 gigawatts.

Pour en savoir plus :

Digg this

mardi 15 juillet 2008

Le réseau Opticsvalley prend la mesure du développement durable

« Sciences et Technologies au service du développement durable », tel était l’intitulé de la matinée que le réseau Opticsvalley (*) a organisé mercredi dernier au CEA de Saclay. Cet évènement a rassemblé près de 200 personnes.

Le développement durable est un véritable vecteur de croissance économique, dont entend bien profiter Opticsvalley. Aussi, cette demi-journée, ponctuée par la visite du Laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement, avait-elle pour objectif d’identifier le potentiel économique des marchés les plus porteurs pour les filières optique, électronique et logicielle du réseau.


Pour cela, Opticsvalley a commandité une étude auprès du cabinet Erdyn Consultants dont les résultats ont été présentés par Olivier Fallou, consultant au sein de ce cabinet. Pour cette analyse, Opticsvalley a demandé à Erdyn de se focaliser sur les éco-activités qui contribuent à la protection de l’environnement.


En substance, le cabinet d’études a extrait 7 segments à fort potentiel économique et technologique pour les acteurs du cluster.


* Métrologie et surveillance de l’eau


* Gestion et traitement de l’eau


* Métrologie et surveillance de l’air


* Maîtrise de l’énergie


* Production sobre et propre


* Bâtiment durable


* Energies renouvelables


On remarque d’emblée la forte compétence d’Opticsvalley dans le domaine de la métrologie (la science de la mesure).


D’ailleurs, un nombre important de PME innovantes et adhérentes du cluster (dont certaines disposaient d'un poster expliquant leur innovation aux participants de la matinée thématique) officient sur le créneau de la métrologie, qu’il s’agisse de l’eau ou de l’air, comme en atteste la liste des acteurs fournie par Opticsvalley :


Métrologie et surveillance de l’air


* Alyxan


* Aria Technologies


* Leosphere


* Nereides


* Numtech


* Pulsonic


* Saphymo


Métrologie et surveillance de l’eau


* Alyxan


* Force-A


* Ivea


* Nereides


* Pulsonic


* Saphymo


(*) : Le réseau des fililères optique, électronique et logicielle en Ile-de-France. Il fédère les entreprises (petites, moyennes et grandes), les établissements d’enseignement supérieur, les laboratoires de recherche et les entités publiques et privées qui soutiennent l’innovation et le développement économique.

Digg this

vendredi 11 juillet 2008

Les voitures électriques, plus chères que les voitures à pétrole ?

Vu sur le blog...

...de Philippe Boucher (sa bio), auteur du blog "blogvert".

Les voitures électriques, deux à trois fois plus chères que les voitures à essence ?

C'est ce qu'écrit Nathalie Brafman dans cet article du Monde consacré aux efforts de Renault dans ce secteur, notamment un récent accord au Portugal.
Quelle est la base d'une telle (sur)estimation? Tentative de convaincre à l'avance les futurs clients qu'ils ne doivent pas espérer une baisse des prix? Moi qui pensais que justement la voiture électrique revenait moins cher, tant à la construction qu'à l'usage... Je m'interroge sur ce genre d'estimation alors que la Prius (pour ne citer qu'elle) ne coûte pas plus cher qu'une voiture dinosaure.

L'article du journal Le Monde qui a fait réagir Philippe Boucher :

Renault multiplie les projets de voiture électrique

L'alliance Renault-Nissan veut imposer rapidement sa voiture électrique. Après Israël et le Danemark, c'est au Portugal qu'elle a signé avec le gouvernement un accord pour favoriser l'utilisation des voitures électriques grâce à la création d'un réseau national de stations de rechargement des batteries.

Comme d'autres pays, le Portugal, qui ne produit aucune énergie fossile, cherche à réduire sa dépendance aux importations pétrolières. L'objectif du premier ministre, José Socrates, est clair : accroître l'autonomie énergétique de son pays. "Nous traversons un choc pétrolier violent qui affecte tout le monde. Nous n'allons pas rester les bras croisés comme lors des deux chocs pétroliers", explique-t-il. Le Portugal est un petit pays, ce qui devrait favoriser la viabilité d'un tel projet.

Tout s'est fait très vite ; les premiers contacts entre le gouvernement portugais et Carlos Ghosn, président du constructeur automobile, ont eu lieu en mai lors d'une manifestation, organisée par Nissan, présentant une multitude de modèles du groupe.

Pour l'instant, le gouvernement portugais n'a pas fait voter d'incitations fiscales. Or, le soutien du gouvernement est indispensable pour convaincre les clients de se tourner vers ce type de motorisation. En Israël, une loi a abaissé la taxe sur les voitures électriques à 30 % jusqu'en 2019, alors que les autres véhicules subissent une taxe de 72 %. Au Danemark, le gouvernement a aussi décidé de mettre en place des incitations fiscales.

Renault-Nissan devra adapter ses batteries aux besoins de chaque pays. En Israël, par exemple, 100 kilomètres d'autonomie sont largement suffisants. Le pays est tout petit et les Israéliens roulent en moyenne moins de 50 kilomètres par jour. En revanche, aux Etats-Unis, où la voiture électrique doit être lancée en 2010, elle ne commencera à être intéressante qu'à partir de 100 miles (160 kilomètres). Mais Renault ne s'interdit pas d'imaginer des solutions hybrides (électrique-essence) pour rassurer les clients. "On pourrait imaginer une voiture électrique munie d'un moteur à essence qui prendrait le relais en cas de panne", indique Renault.

Une gamme entièrement nouvelle

Pour réussir le pari de la voiture électrique, les constructeurs devront dessiner une voiture totalement nouvelle, et non se contenter de transformer un véhicule déjà existant. Renault s'est engagé à créer toute une gamme de modèles électriques. "Ce sera une voiture très moderne, avec un design attractif et qui sera très rapide", indique-t-on chez Renault. De même, le groupe n'exclut pas de construire des usines de batteries.

Reste un problème : le prix. L'accès à cette technologie coûte deux à trois fois plus cher qu'un moteur à essence. Des solutions devront être imaginées pour alléger ces coûts et mettre à égalité de prix une voiture à essence et une voiture électrique sans batterie. L'idée la plus couramment avancée consiste à louer la batterie et à la changer dès qu'elle sera déchargée.

En se lançant dans la voiture électrique, Renault ne prétend pas régler le problème de la cherté du pétrole. Mais le constructeur estime que jamais la conjoncture n'a été aussi favorable à la voiture "zéro émission de CO2". Selon M. Ghosn, le potentiel du marché à l'horizon 2015 s'élèverait à 10 millions de véhicules.

Néanmoins, rapportée au milliard de voitures qui devraient circuler dans le monde dès 2010, cette motorisation sera encore très marginale. Mais compte tenu des incertitudes sur la hausse du prix du baril de pétrole, la croissance pourrait connaître une accélération.

Dans ce contexte, Renault-Nissan espère multiplier les accords. En France, le groupe discute avec des entreprises et des villes. Le constructeur s'est aussi déjà mis sur les rangs pour signer avec Londres et proposer son offre pour les Jeux olympiques de 2012.

Nathalie Brafman
Article paru dans l'édition du 11.07.08

Digg this

jeudi 10 juillet 2008

50 kWh/m2/an pour le neuf :
le tout électrique serait une erreur

Pour le secteur du bâtiment, le Grenelle de l’environnement établissait un objectif clair à l’horizon 2012 : le seuil maximum de la consommation en énergie primaire d’une construction neuve est fixé à 50 kWh/m2/an. Or, la norme de basse consommation des bâtiments pourrait être remise en cause par le projet de loi Grenelle I. Le seuil de 50 kWh/m2/an pourrait être modulé en fonction de son contenu en CO2. Ce qui signifierait le recours possible au chauffage électrique. Puisque, en énergie finale, l’électricité des centrales nucléaires génère peu de gaz à effet de serre. Le directeur général d’Amoès dénonce le lobby du chauffage électrique. Selon lui, s'engager dans le tout électrique, ce serait rendre quasiment impossible l'atteinte du facteur 4.

La tribune de Damien Lambert, Directeur Général de la société Amoès. Ce bureau d’études créé en avril 2007 œuvre à la construction de bâtiments à énergie positive. Il travaille également au développement d’un prototype de chaudière à bois productrice d’électricité (sur le principe de la micro-cogénération).


« Projet de Loi Grenelle : L'art de revenir en arrière ? »

Le Grenelle de l’environnement est un signe fort de la classe politique montrant leur compréhension de l’urgence de la situation pour faire face au changement climatique. Une urgence qui ne cesse de s’accélérer avec le temps qui passe, d’après Rajendra PACHAURI, président du Groupe Intergouvernemental d’experts sur le climat (GIEC) : « Il nous reste sept ans pour inverser la courbe des émissions de CO2 pour ne pas se mettre gravement en danger ». Plus nous attendons et plus le coût sera élevé pour l’humanité et nos enfants…

Pour le bâtiment, le Grenelle est un grand pas pour donner la direction à suivre. Certes, il reste encore à faire, notamment sur la rénovation avec l’enjeu majeur d’éviter l’énergie grise dépensée dans la construction neuve. Il est important de fixer, via une réglementation thermique des objectifs chiffrés sur la rénovation.

Pour répondre à cette urgence, des solutions simples et reproductibles existent. Le bureau d’études Enertech dirigé par Olivier Sidler propose la solution universelle, qui se décline en 5 dispositions à mettre en œuvre dans tous les bâtiments à rénover :

1 - Ajouter aux murs, et au plancher bas (sur garage ou sur extérieur) une résistance thermique de 4,3 m²K/W (par exemple, 15 cm de laine minérale),

2 - Ajouter en combles ou en toiture une résistance thermique de 7,5 m²K/W (par exemple, 30cm de laine minérale),

3 - Remplacer les menuiseries par des menuiseries en bois non renforcées munies de triple vitrage peu émissif avec argon (U <= 1,1 W/m²°C),

4 - Mettre en œuvre une ventilation double flux avec récupérateur de chaleur d’efficacité minimum de 70 %,

5 - Utiliser pour la production de chaleur soit une chaudière gaz à condensation, soit une chaudière fioul à haut rendement, soit une pompe à chaleur présentant un COP > 3, soit évidemment une chaudière à bois à condition que son rendement soit supérieur à 70 %.

Le Grenelle avait l’immense avantage de fixer un cadre clair et chiffré à partir de 2012 sur le neuf. Cette norme indique que la consommation d’énergie primaire des constructions neuves à partir de 2012 sera «inférieure à 50 kilowattheures par mètre carré et par an en moyenne, ce seuil étant modulé en fonction de la localisation, des caractéristiques, de l’usage et des émissions de gaz à effet de serre des bâtiments».

Or, la norme de basse consommation des bâtiments pourrait être remise en cause par le projet de loi Grenelle I. [(*) En effet, le fait de moduler le nombre de 50 kWh/m2/an en fonction de son contenu en CO2 pourrait signifier le recours possible au chauffage électrique provenant des centrales nucléaires, très peu émettrices de GES. Si l’on met du chauffage électrique partout, cela signifie que du chauffage en pointe sera nécessaire, c’est-à-dire du chauffage provenant d’énergies émettrices de CO2, comme le charbon, le gaz ou le fioul.

Déjà, au moment des négociations du Grenelle, en octobre 2007, le lobby du chauffage électrique avait déjà tenté, sans succès, de transformer la norme en 50 kWh/m2/an d’énergie finale, et non d’énergie primaire, pour ne pas disqualifier la technologie qu’il défend. En effet, pour consommer 20 kWh de chauffage électrique dans un logement (énergie finale), il faut que la centrale nucléaire en produise 51,6 (énergie primaire). Ce chiffre, issu de la méthode de calcul réglementaire, est même sous-estimé, considèrent les ONG qui multiplient de leur côté jusqu'à 3,5 pour passer de l’énergie finale à l’énergie primaire. (*)]

Le projet de loi devrait être examiné par le Parlement à partir d’octobre prochain. Nous souhaitons lancer un message aux décideurs :

* Merci de ne pas renoncer à la norme ambitieuse mais indispensable, issue du Grenelle, de 50 kWh/m2/an en énergie primaire pour les bâtiments neufs, seulement pour sauver le chauffage électrique qui rendrait alors quasi impossible d’atteindre le facteur 4.

* Merci de ne pas faire du corporatisme pour le bien d’un petit nombre et au péril d’un très grand nombre

* Merci pour nous tous de ne pas revenir en arrière…car n’oublions pas qu’il nous reste très probablement que 7 ans pour agir….

(*) Passage tiré d’un article du Journal de l’Environnement.

Retrouvez le blog d’Amoès.

Digg this

Le clapet turbine toujours en quête d’investisseur


Voilà un an, la société vosgienne B.P. Etudes, spécialisée en hydraulique, construction mécanique et électronique, était élue « lauréate » de la première édition du Prix EnR21 de la Technopole de Cherbourg (*). Son projet Ecoclap, porté par Vincent Dupuis, recevait le Prix Energie de la part du jury de ce concours, présidé par Pascal Corte, responsable de l'Ademe Basse-Normandie.

Un an plus tard, le projet reste en mal d’investisseurs. Vincent Dupuis confesse que la communication autour d’Ecoclap n’a pas rencontré l’efficacité escomptée. Il reconnaît également, qu’aujourd’hui, le temps lui manque pour assurer la promotion de son projet. La priorité allant naturellement aux missions du bureau d’études de Remiremont.

Pourtant, le clapet turbine Ecoclap semble ingénieux. Par l’assemblage d’une série de turbines immersibles de petite dimension à l’intérieur de la structure creuse d’un clapet de barrage (**, voir le principe de fonctionnement ci-dessous) permet de produire de l’électricité. Le débit de l’eau débordant au-dessus de la vanne peut être ainsi turbiné et produire de l’énergie : 120 kW pour 6 turbines placées en série dans un clapet de 12 m de largeur et 4m de hauteur. Le clapet peut être utilisé pour des chutes d’eau de 3 à 6 m et des débits de 250 à 50 l/s/m de crête.

Il y a un an, pour donner un ordre de grandeur du marché potentiel d’Ecoclap, Vincent Dupuis indiquait que la seule administration des voies navigables de France (VNF) prévoyait la rénovation d’environ 150 barrages dont 30 étaient à reconstruire.

Les avantages d’Ecoclap

(source : B.P. Etudes)

  • pas d'impact hydraulique
  • régulation de niveau possible même en cas d'arrêt des turbines
  • faible mortalité piscicole
  • évacuation des déchets par chasse
  • maintenance aisée
  • coûts inférieurs à ceux d'une micro-centrale traditionnelle

(*) : Prix lancé le 5 février dernier à l'initiative de la Technopole de Cherbourg et avec le soutien de l'ensemble des acteurs de la région Basse-Normandie.

(**) : Principe de fonctionnement d’un barrage à clapet














Source : VNF, voies navigables de France.

Digg this

lundi 7 juillet 2008

Un stylo biodégradable à jeter au compost après usage

La société italienne Stilolinea a lancé un stylo biodégradable par compost, baptisé Vegetal Pen. Plus exactement, selon les caractéristiques décrites par le fabricant : « 80% des matériaux utilisés dans les composants du stylo sont biocompostables, suivant le processus indiqué par les directives EN 13432, DIN V 54900-1 et ASTM D 6400 ; ils sont aussi conformes à la directive européenne 2002/72/EC relative aux matières plastiques utilisées dans les emballages alimentaires. »


Le stylo est fabriqué avec une résine polylactique (référence 3051D) produite par l’Américain NatureWorks à partir d’amidon de maïs. On parle aussi de PLA (voir ci-dessous), autrement dit d’acide polylactique.

Ce produit naturel oblige à respecter quelques précautions d’usage : il ne faut en aucun cas exposer votre stylo à une température supérieure à 48°C, sans quoi l’objet risquerait sinon de « fondre », en tout cas de sérieusement se déformer.

Ce produit est distribué en France par Gova Distribution sur sa plate-forme d’objets publicitaires www.objpub.com. Vous trouverez d’ailleurs sur ce catalogue électronique un volet consacré aux produits écologiques.

Le PLA, qu’est-ce que c’est ?

(L’explication ci-dessous est tirée d’un article paru dans le numéro 1039 de Sciences et Vie et rédigé par Rémi Moreda).

L'acide polylactique, un bioplastique


A la base de ce bioplastique : l’amidon. Il est produit par broyage de boisseaux de maïs. Une série d’étapes permet d’aboutir au produit final :
- l’amidon est hydrolysé à haute température en glucose.
- le glucose subit une fermentation homolactique bactérienne pour former de l’acide lactique.
- l’acide lactique est purifié puis condensé en polymère : l’acide polylactique ou PLA. On obtient des feuilles de PLA qui sont déformées en verres, assiettes...


Les PLA sont biodégradés :
- en 4 à 5 ans s’ils sont enterrés sous terre ;
- en 20 à 40 jours dans un tas de compost. En comparaison, il faut 4 siècles pour dégrader un objet en polyéthylène.




Digg this

vendredi 4 juillet 2008

Interxion végétalise le toit de son centre de données à Saint-Denis

Fournisseur de centres d'hébergement informatiques (24 centres de données opérationnels dans 11 pays), Interxion annonce qu'il a installé un toit végétal sur son bâtiment à Saint-Denis au nord de Paris.

Cette installation s'inscrit dans le programme de développement durable et la démarche de certification ISO 27001 de l'entreprise.

Pour ce projet, l'hébergeur a fait appel à la société Soprema et à son offre de toiture végétalisée Sopranature - végétalisation de type extensif (toundra, garrigue, pampa) ou semi-intensif (lande, green). A ce jour, Sopranature a fait l'objet de plus de 4000 réalisations pour une superficie cumulée de plus de 400000 m2 en France et à l'étranger.

Dans son communiqué, Interxion liste les avantages en faveur de l'environnement d'un tapis de verdure en toiture :

  • permet une isolation thermique des toitures. En restituant l'eau dans l'atmosphère par évapotranspiration, le toit végétal améliore le climat local, notamment en été, puisqu'il refroidit la surface de la toiture et ré-humidifie l'air, asséché par la pollution urbaine,
  • peut absorber jusqu'à 80 litres d'eau au m2,
  • permet d'améliorer la qualité de l'air en fixant les poussières atmosphériques et en transformant le gaz carbonique en oxygène,
Pour en savoir plus :

- sur les toits végétalisés : Soprema, avec Sopranature, est membre fondateur de l'Adivet (association pour le développement et l'innovation en végétalisation extensive de toiture).

- sur les apports d'une toiture vétégalisée dans une démarche HQE.

- visionnez la vidéo de communication d'Interxion sur Youtube.

- voir la fiche produit de Sopranature.

Digg this

mercredi 2 juillet 2008

Hydrocarbures de synthèse et capture de CO2 :
« Chaux devant »

Serait-ce LA solution à l’épuisement annoncé de l’énergie d’origine fossile et au réchauffement climatique du au dégagement de gaz à effet de serre ? En tout cas, l’objet de la dernière manifestation de AM-GP (les Groupes Professionnels Arts et Métiers) était on ne peut plus alléchant. Lisez plutôt : « Divulgation en exclusivité internationale d'un cycle de production d’hydrocarbures de synthèse à bilan carbone neutre ». Cette conférence, organisée par le groupe professionnel GP 34 Pétrole et Parapétrolier, a eu lieu le 30 juin denier à l’Hôtel des Arts et Métiers à Paris.

Ce procédé de production a été conçu par une équipe française conduite par Claude Charzat auquel il faut associer Daniel Joubert, Jacques Humbert et François de la Chevalerie.

Ce quatuor a signé un article sur le site de NaturaVox dont voici un extrait :

« (…) Sous l’antiquité, la première révolution technologique est celle de la chaux ! Très apprécié par les romains, c’est le plus ancien liant utilisé dans la construction. Les calcaires sont traités thermiquement dans des fours à chaux afin de séparer la chaux (CaO) du CO2, constituants du carbonate de calcium. Se consolidant, la chaux donne un effet liant sous l’action combinée du CO2 et de l’humidité de l’air. La chaux redevient naturellement du carbonate de calcium tout en capturant la quantité exacte de CO2 relâché pendant sa fabrication. Le voilà alors immobilisée de façon pérenne !

Présent partout, le calcaire est le minéral le plus égalitaire au monde. Aussi est-il logique de l’intégrer dans un cycle, labellisé cycle C4*, destiné à fabriquer des carburants liquides (essence, gasoil, etc.) par synthèse tout en fixant à terme le CO2. (…) »

Consultez l’article complet à cette adresse. Lequel résume le principe de fonctionnement du cycle C4, dont le procédé n’est viable, selon leurs auteurs, avec un baril de pétrole à 95 dollars.

Pour en savoir plus :

- sur le procédé mis au point par l’équipe de Claude Charzat.

- sur les processus chimiques inhérents à la chaux.

- sur l’annonce de la conférence du 30 juin.

- sur la chaux en général (ses propriétés, son histoire...).

Digg this

mardi 1 juillet 2008

Les opérateurs d'électricité sont-ils verts ?

1er juillet 2007 - 1er juillet 2008 : un an déjà que le marché de l'électricité est ouvert aux particuliers. Cette libéralisation a donné naissance à bon nombre de nouveaux opérateurs qui se posent en choix alternatif face à l'opérateur historique EDF.

La plupart d'entre eux misent aujourd'hui sur l'argument d'une électricité au moins plus verte, au mieux 100% verte. Autrement dit, ils proposent à leurs clients un choix d'électricité propre, tirée d'énergie non polluante, comme le nucléaire, ou renouvelable (éolien, solaire, hydraulique).

Le site Energie Verte Online, qui recense et classifie les sites internet qui traitent des énergies renouvelables et du développement durable, publie un comparatif de ces opérateurs qui prennent - plus ou moins - en compte la dimension écologique.

9 opérateurs, auxquels il faut rajouter EDF et GDF, ont été étudiés. L'analyse aborde le "mix énergétique" de l'opérateur, ses tarifs, ses prévisions d'investissement ou ses actions prévues en faveur de l'environnement.

A la lecture de ce passage en revue, on constate que seuls 4 opérateurs - Enercoop, Alterelec, Planète UI et Alterna - peuvent se targuer de diffuser une électricité 100% renouvelables (éolien, photovoltaïque, hydraulique, biomasse).

La liste des opérateurs étudiés :

- Enercoop
- Alterelec
- Planète UI
- Direct Energie
- Alterna
- Poweo
- Electrabel
- GEG Source d'Energie
- EDF
- GDF
- Proxelia

Un exemple de fiche :


A noter que, si tous ces opérateurs ont été sollicités, seuls quatre d'entre eux, Enercoop, Planète UI, Direct Energie et Alterelec, ont répondu et fourni les informations demandées par les auteurs de ce comparatif. Pour les autres, les données proviennent de leur site internet.

Vous avez des remarques ou des informations qui viendraient agrémenter ce comparatif, laissez nous vos commentaires.


Digg this
 
Add to Technorati Favorites