mardi 30 septembre 2008

Les énergies renouvelables devraient créer
20 millions d’emplois d’ici 2030

Green Jobs: Towards Decent work in a Sustainable, Low-Carbon World”… “Emplois verts : pour un travail décent dans un monde durable, à faibles émissions de carbone.” Tel est le titre d’une étude (*) publiée la semaine dernière commanditée par le Programme des Nations Unies pour l’Environnement.

En substance, le rapport indique que le développement des énergies alternatives aux énergies fossiles et les politiques gouvernementales de réduction des gaz à effet de serre – soit un investissement global de 630 milliards de dollars - devraient se traduire par la création de 20 millions d’emplois dans les prochaines décennies d’ici 2030 à l'échelle planétaire.

Les auteurs de l’étude, réalisée avant l’effondrement des marchés financiers, estiment qu’aujourd’hui déjà, l’« économie verte » emploie 2,3 millions de personnes à travers le monde. Reprenant les chiffres du cabinet de consultants allemand Roland Berger Strategy Consultants, ils évaluent le marché mondial des produits et services liés à l’environnement à 1000 milliards d’euros. Lequel, d’après les projections de ce cabinet d’outre-Rhin, représenterait 2200 milliards d’euros en 2020.

Au vu du formidable engouement suscité par les energies renouvelables, les emplois dans ce secteur pourraient monter en flèche d’ici 2030 (voir infographie ci-contre), à hauteur de 2,1 millions dans l’éolien, 6,3 millions dans le solaire photovoltaïque, et de l’ordre de 12 millions d’emplois dans la filière des biocarburants (agriculture, industrie).

Au-delà de l’optimisme ambiant, le rapport signale que nombre de ces nouveaux emplois risquent d'être "rebutants, dangereux et difficiles". Les secteurs préoccupants à cet égard, notamment dans les économies en développement, incluent l'agriculture et le recyclage où les contrats précaires, les faibles rémunérations et l'exposition à des matériaux dangereux pour la santé sont fréquents et « sont autant de secteurs qui doivent évoluer rapidement. »

Quelques-uns des faits saillants de l’étude :

* Le marché mondial des produits et services liés à l'environnement devrait doubler pour passer de 1370 milliards de dollars par an actuellement à 2740 milliards de dollars vers 2020, selon une étude citée par le rapport

* La moitié du marché des produits et services pour l’environnement concerne l'efficacité énergétique et l'autre moitié les transports durables, l'approvisionnement en eau, l'assainissement et la gestion des déchets. En Allemagne par exemple, la technologie environnementale devrait quadrupler pour atteindre 16% de la production industrielle vers 2030, l'emploi dans ce secteur surpassant ainsi celui des grandes industries du pays, à savoir l'automobile et les machines-outils.

* Aux Etats-Unis, le flux investi dans les technologies propres constitue déjà le troisième secteur d'investissement en capital risque après l'information et les biotechnologies, pendant qu'en Chine, le capital risque investi dans les technologies propres a plus que doublé ces dernières années, atteignant 19 pour cent du total des investissements.

* Dans l'agriculture, 12 millions de personnes pourraient être employées dans la biomasse utilisée pour l'énergie et les industries qui y sont liées. Dans un pays tel que le Venezuela, un mélange de 10% d'éthanol dans les carburants pourrait générer un million d'emplois dans le secteur de la canne à sucre d'ici 2012.

* Une transition mondiale vers des bâtiments économes en énergie pourrait créer des millions d'emplois, de même que « l'écologisation » des emplois existants pour un grand nombre des 111 millions de personnes qui travaillent déjà dans le secteur de la construction.

* Les investissements réalisés pour améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments pourraient créer de 2 à 3,5 millions d'emplois verts supplémentaires en Europe et aux Etats-Unis, avec un potentiel bien plus élevé dans les pays en développement.

* Le recyclage et la gestion des déchets emploient aujourd'hui quelque 10 millions de personnes en Chine et 500 000 au Brésil. Ce secteur devrait se développer rapidement dans de nombreux pays face à l'augmentation des prix des denrées de première nécessité.

Estimation du nombre d’emplois dans le secteur des énergies renouvelables (certains pays et monde), 2006




















L’emploi dans le secteur des énergies renouvelables en Allemagne, 1998, 2004 et 2006*

















(*) : Le rapport a été financé et commandité par le Programme de l'ONU pour l'Environnement dans le cadre de l'Initiative conjointe en faveur des emplois verts avec le Bureau international du Travail (BIT), la Confédération syndicale internationale (CSI) et l'Organisation internationale des employeurs (OIE) qui, ensemble, représentent des millions de travailleurs et d'employeurs dans le monde. Il a été élaboré par l'Institut Worldwatch, avec l'assistance technique du Global Labour Institute de l'Université Cornell.

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samedi 27 septembre 2008

Trois start-ups françaises
dans le Cleantech 100 britannique


C’est comme ça, les classements, on aime. Les jeunes entreprises nominées soignent leur réputation. Les investisseurs se rassurent dans leur choix et découvrent de nouvelles pépites. Les analystes justifient leurs émoluments et les journalistes détectent de nouveaux entrepreneurs à interviewer.


Il en est ainsi de l’édition 2008 (la seconde) du Cleantech 100 établi par le journal anglais The Guardian et le cabinet d’analystes Library House. Lequel a organisé hier à Londres une journée spéciale « Essential Cleantech 2008 » pour présenter ledit classement. Le Guardian, lui, a dévoilé cet inventaire, la semaine dernière, dans le journal et sur son site par un article titré : « Europe’s hottest clean technology companies ». « Hottest », ni plus ni moins…


A la lecture de la liste des jeunes entreprises sélectionnées par le jury (voir plus bas), on s’aperçoit néanmoins que la sélection laisse logiquement une grande place – nous sommes bien de ce côté-ci de la Manche – aux start-ups britanniques… Mais aussi à celles implantées en Allemagne. Ces deux pays comptabilisant à eux deux près de 70 start-ups (52 britanniques, 17 allemandes).


Plus de 50 jeunes entreprises britanniques sélectionnées


3%, c’est le pourcentage de représentation de nos petites françaises dans le Cleantech 100. Les trois heureuses élues étant, par ordre d’apparition dans ce top 100 : Watteco, Neosens et France Eoliennes.


Pour établir le classement, Library House a d’abord extrait une liste de 200 jeunes entreprises de sa base de connaissance. Ensuite, le jury, composé pour l’essentiel d’investisseurs « seniors », a voté selon deux principaux critères (l’impact environnemental et les prévisions de croissance) et en suivant une série de questions :


* Quel est le potentiel de l’entreprise pour un impact positif sur l’environnement ?

* Quelle serait l’échelle de cet impact positif si la technologie de la société venait à proliférer ?

* Quelle est la taille potentielle de marché ?

* La technologie considérée est-elle une innovation de rupture ?

* Quelle est l’actuelle position de l’entreprise sur le marché ?
* Quelle est la vision de la société ?



Présentation des trois entreprises françaises



Le Top 10 du Cleantech 100 édition 2008


* Odersun (Allemagne)


Odersun conçoit et fabrique des cellules solaires flexibles basées sur la technologie de couche mince, sans faire appel au silicium. Les modules d’Odersun sont produits à partir de semiconducteurs composés de cuivre, d’indium et de soufre.


* DeepStream Technologies (Royaume-Uni)


DeepStream développe une technologie innovante qui vise notamment la gestion de l’énergie. Son capteur ajoute de l’intelligence à tout équipement électrique. Il supervise et contrôle l’énergie au niveau des circuits électriques des équipements (GTB, « smart grid »).


* CamSemi (Royaume-Uni)


Camsemi conçoit des circuits intégrés de gestion intelligente de l’alimentation des appareils électriques (TV, camescopes, chargeurs de téléphone), notamment en mode veille.


* SiC Processing (Allemagne)


SiC Processing réduit l’énergie et les coûts de fabrication des usines de wafers de silicium. Sa technologie de séparation hydrocyclone permet de recycler et de valoriser les matériaux gaspillés dans ces usines.


* Marine Current Turbines (Royaume Uni)


Marine Current Turbines est un fabricant d’hydroliennes – SeaGen – qui exploite l’énorme quantité d’énergie des courants de mare.


* Sulfurcell Solartechnik (Allemagne)


Sulfurcell est l’un des leaders des couches minces solaires. Ses modules sont bases sur des semiconducteurs de type chalcopyrite.


* Pelamis Wave Power (Royaume Uni)


Pelamis a conçu le premier équipement commercial pour la generation d’électricité à partir de l’énergie des vagues.


* Solarcentury (Royaume-Uni)


Cette entreprise est spécialisée dans la fourniture de technologies solaires se caractérisant par une très bonne intégration au bâti. Elle a ainsi mis au point des tuiles solaires (photovoltaïques et thermiques) de toiture.


* Nujira (Royaume Uni)


Le boîtier électronique de Nujira permet de réduire de 50% les énormes quantités d’énergie consommées par les réseaux de téléphonie mobile (stations de bas, transmetteurs radio).


* Atraverda (Atraverda)


L’innovation d’Atraverda est une céramique conductrice de courant. Celle-ci convient idéalement aux besoins de stockage de puissance dans des batteries plus petites, plus légères.


Les autres start-ups classées par catégorie


Domaine d’activité

Pays d’origine



Biocarburants




TMO Renewables

Royaume Uni

Green Biologics

Royaume Uni

Biogasol

Danemark

Choren Industries

Allemagne

KiOR

Pays-Bas

Inetec

Royaume Uni

Orchid Environmental

Royaume Uni

Regenatech

Royaume Uni

SweTree Technologies

Suède



Génération d’énergie…




Eolienne




A2SEA

Danemark

Winwind

Danemark

France Eoliennes

France

SkySails

Allemagne

Emergya Wind Technologies

Pays-bas

Proven Energy

Royaume Uni

Quiet Revolution

Royaume Uni



Solaire




4d-Technologie GmbH

Allemagne

Concentrix Solar

Allemagne

CSG Solar

Allemagne

Solarion

Allemagne

Solitem

Allemagne

Würth Solar GmbH & Co KG

Allemagne

Norsun

Norvège

QuantaSol

Royaume Uni

Whitfield Solar

Royaume Uni

Heliatek

Allemagne

G24i

Royaume Uni



Marine




Scotrenewables

Royaume Uni

HydroVenturi

Royaume Uni

Orecon

Royaume Uni

Lunar Energy

Royaume Uni



Co-génération




Vestesen

Danemark

Environmental Energy Resources

Israël

Freepower

Royaume Uni

Juwi

Allemagne

Stirling Danmark

Danemark

Cogenco

Royaume Uni

Green Fuels

Royaume Uni

Econcern

Pays-Bas



Infrastructure




Technologie de batterie




Nanotecture

Royaume Uni

Enfucell

Finlande

Effpower

Suède

High Power Lithium

Suisse

ReVolt Technology

Suisse

Oxis Energy

Royaume Uni

Ilika Technologies

Royaume Uni

Xipower

Royaume Uni



Pile à combustible




P21

Allemagne

EnStorage

Israël

Electro Power Systems

Italie

Acal Energy

Royaume Uni

St Andrews Fuel Cells

Royaume Uni

Intelligent Energy

Royaume Uni

Bac2

Royaume Uni



Distribution et management




Econnect

Royaume Uni

Flexitricity

Royaume Uni

Rltec

Royaume Uni

Moixa Energy

Royaume Uni

Watteco

France

Insensys

Royaume Uni



Consommation et efficacité



Bâtiment




Microtherm

Belgique

ChromoGenics Suède

Suède

Integrated Environmental Solutions

Royaume Uni

Onzo

Royaume Uni

ClimateWell

Suède

2K Manufacturing

Royaume Uni



Périphériques électriques




Camfridge

Royaume Uni

Novaled

Allemagne

Ubidyne

Allemagne

Pelikon

Royaume Uni

Plastic Logic

Royaume Uni

Metrolight

Israël

Norstel

Suède

QuNano

Suède



Industrie




Metalysis

Royaume Uni

RecovCo

Royaume Uni

Perpetuum

Royaume Uni

Aquaporin

Danemark

Fluxxion

Pays-Bas

LM Glasfiber

Danemark

ScotAsh

Royaume Uni

Neosens

France

Zero Emission Norwegian Gas

Norvège



Transport




EVO Electric

Royaume Uni

Loremo

Allemagne

Think Global

Norvège

Modec

Royaume Uni

NexxtDrive

Royaume Uni

Advanced Transport Systems

Royaume Uni

PML Flightlink

Royaume Uni



Le jury


* Uwe Albrecht, Managing partner, Siemens Venture Capital GmbH

* Peter Baines, General partner, Advent Venture Partners

* Clennel Collingwood, Investment manager, TTP Ventures

* Luciano Diana, Head of Cleantech Energy Equity Research, Morgan Stanley

* Ben Goldsmith, Partner, WHEB Ventures

* Alex Hook, Investment manager, NESTA

* Bakhrom Ibragimov, Principal, Virgin Green Fund

* Alok Jha, Journalist, The Guardian

* Hamish Sandison, Partner, Field Fisher Waterhouse LLP

* Patrick Sheehan, Partner, Environmental Technologies Fund

* Felix von Schubert, Partner, Zouk Ventures

* Adam Workman, Investment partner, CT Investment

* Stephan Decher, Founding partner, Clean Capital

* Jürgen Habichler, Managing director, Mountain Cleantech

* Andrew Humphrey, Clean energy analyst, Morgan Stanley

* Stuart McKnight, Managing director, Ascendant

* Maurizio PetitBon, General partner, Kreos

* Andreas von Richter, GE Energy Financial Services Capital

* Richard White, Senior Analyst at Library House


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