lundi 24 novembre 2008

Toiture solaire étanche : 8’33 lève 2 millions d’euros

8 minutes et 33 secondes, c’est le temps du voyage d’un photon du soleil à la terre. Deux ans, c’est le temps que 8’33, exploitant de centrale solaire de toiture, aura du patienter avant de signer sa première importante levée de fonds : avec le conseil de Chausson Finance, il lève 2 millions d’euros auprès de OTC Asset Management.

Fin 2007, 8’33 avait sécurisé 200.000 euros de « love money ». Cette augmentation de capital de deux millions d’euros va renforcer sa capacité d’investissement sur ses projets de centrales solaires. « Ces projets se montent avec une partie, environ 10%, basée sur les fonds propres, une autre, 90%, reposant sur de l’emprunt, du crédit bail », explique Bruno Jauffret, directeur marketing.

Immatriculée fin octobre 2006 et dirigée par une équipe composée d’anciens professionnels du monde de l’informatique et des télécommunications (voir ci-dessous), la jeune société 8’33 se positionne sur le créneau de la toiture photovoltaïque étanche (toits terrasse d'une superficie supérieure à 5000 m2). La jeune entreprise étant partie d’un constat chiffré : en France, chaque année, 20 millions de m2 de toits industriels sont rénovés ou construits. Sur ce segment, 8'33 rivalise avec des sociétés comme Urbasolar, EDF Energies Nouvelles ou encore Solairedirect, même si cet opérateur déploie ces installations en majorité chez les particuliers.

Aujourd’hui, 8’33 revendique la mise en opération de trois centrales solaires de toiture étanche pour une puissance de 250 kWc. Une dizaine de projets sont en cours de mise en œuvre. « 1,5 MWc sont dans le « pipe », dit autrement Bruno Jauffret. Cela sachant que notre objectif est d’atteindre, pour notre parc, une puissance de 30 MWc dans les deux ou trois ans à venir. »

La technologie retenue par 8’33 pour ses modules photovoltaïques est le silicium amorphe triple jonction, ce qui contribuera à éviter une « fracture photovoltaïque » de la France, avec le déploiement de centrales solaires sur tout le territoire, et pas seulement dans les régions méridionales.

Pour répondre aux différentes topographies du toit du bâtiment, 8’33 travaille avec plusieurs fournisseurs de membranes solaires étanches : Alwitra, Solarintegrated, ou encore Centrosolar. « Cela nous permet d’optimiser la surface couverte par les différents modules de ces fournisseurs, de taille et de performance sensiblement différentes d'un fabricant à l'autre, précise Bruno Jauffret. Et puis, comme dans tout autre secteur industriel, il serait « risqué » de ne miser que sur un seul fournisseur et de dépendre de leurs possibles aléas de fabrication. »

Reste que pour le directeur marketing de 8’33, la clé de voûte de ce nouveau métier est à chercher du côté de l'onduleur. « Les onduleurs certifiés par des fabricants de modules photovoltaïques comme Uni-Solar sont loin d’être légion », indique-t-il. Sur ce volet, 8’33 s’en remet à deux fabricants d’onduleurs SMA et Frönius.

L’équipe de 8’33

* Loïc Mairesse, co-fondateur de 8’33. Dix-sept ans d'expérience sur les marchés financiers dont le pilotage d'offres innovantes auprès des investisseurs institutionnels chez CPR Asset Management. Impliqué dans des projets EnR depuis 2005.

* Emmanuel Berthod, co-fondateur de 8’33. Quinze ans d'expérience dans la gestion d'entreprises de haute technologie. Les cinq dernières années consacrées exclusivement au marché des énergies renouvelables. Directeur général de Conergy France jusqu'au 1er janvier 2008, principal distributeur de matériel photovoltaïque avec 30% du marché français.

* Bruno Jauffret, directeur marketing et communication. Techno-évangéliste infatigable depuis 20 ans et « serial-entrepreneur » dans le secteur des nouvelles technologies, précédemment co-fondateur et Directeur Marketing de Sparus Software.

* Alain Montfort, directeur des opérations de 8,33. Etait précédemment Directeur de Business Unit chez Ericsson.

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vendredi 21 novembre 2008

Une réponse de Normands au plan Borloo en faveur des énergies renouvelables

L’objectif du plan Borloo de développement des énergies renouvelables - présenté cette semaine - consiste à prendre les mesures à même de porter à au moins 23% la part de ces énergies dans la consommation énergtique française à l’horizon 2020. Cette augmentation de la production annuelle d'énergie renouvelable correspondra à 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). La plan du ministre de l’Ecologie comprend 50 mesures opérationnelles, qui concernent l’ensemble des filières : solaire, éolien, géothermie, hydroélectricité, solaire, énergies de la mer, etc.

Dans ce plan, le solaire a la part belle. A commencer par le photovoltaïque : le ministre attend que ce type de production soit multipliée par 400 à ce même horizon. En outre, un appel d’offres sera lancé avant la fin de l’année pour la construction d’ici 2011 d’au moins une centrale solaire dans chaque région française, et cela, pour une puissance cumulée de 300 MW.

Une centrale solaire à Dieppe ou à Cherbourg ?

A cette proposition (voir la synthèse globale du plan ci-dessous), l’Agence normande d’informations (Ani) a réagi sur le portail normand de l’information économique Drakkar Online au travers d’un article intitulé : « Plan Borloo pour les énergies renouvelables : En Normandie, le vent vaut plus que le soleil ».

L’article insiste sur le déséquilibre régional en termes de gisement solaire. Ce qui fait réagir les Normands : « (…) des régions comme la Normandie peuvent difficilement faire concurrence à la Côte d’Azur au niveau de l’ensoleillement. Au point qu’il est permis de s’interroger sur l’intérêt pour un industriel de répondre à l’appel d’offre du ministre et d’investir les 25 M€ nécessaires à la construction d’une centrale de 5 MW qui produira au mieux 6 Millions de KW/h, cinq fois moins que dans le Sud. »

En savoir plus

* Lire l’article complet sur le portail normand de l’information économique Drakkar Online.

La réaction d'André Antolini, Président du Ser (Syndicat des énergies renouvelables)

« Les professionnels de toutes les filières énergies renouvelables saluent l’ambition réaffirmée par le Plan présenté par le Ministre et se tiennent prêts à utiliser toute la boîte à outils contenue dans ce plan. D’ici 2012, comme l’a rappelé Jean-Louis Borloo, les énergies renouvelables pourront ainsi représenter un marché annuel de 24 milliards d’euros et 120 000 emplois. »

Synthèse des propositions du plan Borloo de développement des énergies renouvelables (source : Meeddat)

Fiscalité :

Le crédit d’impôt « développement durable » qui soutient notamment l’acquisition par les particuliers d’équipements d’énergie renouvelable : chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques… est prorogé jusqu’en 2012. Par ailleurs, les nouveaux outils incitatifs puissants mis en place pour soutenir la rénovation thermique des bâtiments : éco-prêt à taux zéro, exonération de taxes foncières… vont également favoriser le déploiement des énergies renouvelables.

Solaire :

L’ambition de la France est de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial dans la révolution technologique qui s’annonce dans le solaire.

Afin de dynamiser très fortement le marché français, d’accélérer la recherche et de bâtir une véritable industrie solaire en France, Jean-Louis BORLOO a annoncé les mesures suivantes :

- lancement (fin 2008) d’un appel d’offres pour la construction d’ici 2011 d’au
moins une centrale solaire dans chaque région française, pour une puissance cumulée de 300 MW ;

- mise en place d’un dispositif de soutien tarifaire simplifié et offrant une visibilité de long terme. Création d’un tarif de 45 c€/kWh destiné à faciliter le déploiement de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments professionnels (supermarchés, bâtiments industriels, agricoles de grande taille...) ;

- réduction drastique pour les particuliers des démarches administratives, et suppression de toutes les démarches fiscales lorsque les surfaces des panneaux n’excèdent pas 30 m2 ;

- élargissement à l’ensemble des collectivités territoriales des bénéfices destarifs d’achat de l’électricité produite à partir de sources renouvelables. Ainsi, les bâtiments publics tels que lycées, collèges, écoles… pourront être équipés de
panneaux photovoltaïques ;

- réforme du code de l’urbanisme : le permis de construire ne pourra plus
s’opposer à l’installation de systèmes de production d’énergie renouvelable sur les bâtiments, sauf dans des périmètres nécessitant réellement une protection (secteur sauvegardé, site inscrit ou classé…) ;

- Etat exemplaire : le plan de rénovation énergétique des bâtiments de l’Etat
comprendra l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures. Le ministère
de la Défense mène un premier projet ambitieux sur la base d’Istres.

Biomasse :

Lancement d’un nouvel appel d’offres « Biomasse 3 » au mois de décembre pour la construction de centrales électriques alimentées à partir de biomasse, pour une puissance cumulée de 250 MW (après le succès du dernier appel d’offres qui a permis de retenir 22 projets pour une puissance totale de 300 MW).
Géothermie :

Multiplier par 6 la production d’énergie issue de la géothermie en 2020, en équipant 2 millions de foyers de pompes à chaleur et en relançant à grande échelle les programmes en Ile-de-France, en Alsace, en Aquitaine, Midi-Pyrénées, et Centre.

Eolien :

Pour l’éolien terrestre, Jean-Louis BORLOO a d’une part confirmé le tarif d’achat fixé en 2006 (8,2c€/kWh), et d’autre part annoncé une amélioration de la planification territoriale, de l’encadrement réglementaire et de la concertation locale, afin d’éviter le mitage du territoire et limiter les impacts sur les paysages, le patrimoine et la qualité de vie des riverains. Le développement de l’éolien en mer sera facilité grâce à une simplification des procédures, et la création d’une instance de concertation et de planification par façade maritime avec l’ensemble des parties prenantes.

Hydroélectricité :

Première source d’électricité renouvelable en France (12% de la production d’électricité), comme l’avait annoncé Jean-Louis BORLOO cet été, le parc existant sera modernisé et optimisé dans une approche de développement durable ; la mise en concurrence des concessions hydroélectriques sera l’occasion de sélectionner les exploitants sur la base de meilleurs critères d’efficacité énergétique et de mesures ambitieuses de restauration de la qualité de l’eau.

Recherche :

Un effort de recherche sans précédent sera consenti en matière d’énergies renouvelables, grâce à la dotation supplémentaire d’un milliard d’euros pour la recherche dans le domaine du développement durable, dont 400 millions d’euros pour un fonds de soutien aux démonstrateurs industriels. Un appel à projet sera lancé dès 2009 dans le domaine de l’énergie solaire, puis dans le domaine des énergies marines (hydroliennes…).

Autre proposition majeure :

- Mise en place, dès le 1er janvier 2009, d’un « fonds chaleur renouvelable », doté d’un milliard d’euros pour la période 2009-2011, conformément à l’engagement n° 56 du Grenelle Environnement. Il a pour objectif de développer très fortement, à partir de sources renouvelables comme le bois, la géothermie, le solaire… la production de chaleur dans le tertiaire et l’industrie, et améliorer et diversifier les sources de chauffage dans l’habitat collectif. Le premier appel à projets sera lancé dans les toutes prochaines semaines.

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jeudi 20 novembre 2008

Gazéification à étage plasma : le chantier de la première usine CHO-Power peut débuter

L’enquête publique concernant la construction de la première unité de production d’électricité d’Europlasma, basée sur le site de Morcenx (dans les Landes), vient de se ponctuer par un avis favorable.

Le chantier va pouvoir commencer. L’usine sera la première à accueillir le principe de valorisation énergétique de déchets selon le procédé CHO-Power, une innovation d’Europlasma fondée sur une gazéification par torches à plasma. Lesdites torches sont issues des laboratoires d’EADS (ex Aérospatiale) qui les utilisent pour tester les matériaux qui protègent les engins spatiaux de l’échauffement provoqué lors de la rentrée dans l’atmosphère.

La centrale de production de Morcenx, qui créera 25 emplois et dont la mise en route est prévue en novembre 2009, traitera 150 tonnes de déchets industriels banals (DIB) - plastiques, cartons, bois, papiers, tissus, gravats… - par jour pour une capacité de 12 MW.

L’intérêt d’un tel procédé est de pouvoir convertir un élément solide en gaz chaud dont le pouvoir combustible est récupéré pour produire de l’électricité.

Le procédé CHO-Power transforme, par gazéification, le déchet en un « BioSynGaz » épuré grâce à la haute température de la torche à plasma (voir ci-dessous dans la présentation et dans l’explication de la gazéification) ; ceci pour alimenter ensuite une turbine/moteur à gaz produisant de l’électricité, le tout avec un rendement électrique de bout en bout qui peut aller jusqu’à 40%.

CHO-Power : un procédé à 3 étages


La production d’énergie se fera à partir de la valorisation de 55 000 tonnes par an de déchets industriels banals. Elle permettra d’alimenter 60 000 habitants en électricité.

Les déchets, produits par les entreprises et non dangereux, sont apportés par les principaux collecteurs des Landes et des départements limitrophes. Les collecteurs n’apportent que la fraction résiduelle après leur propre tri et recyclage.

Les déchets sont retriés sur site : les dernières parties métalliques, les grosses fractions inertes sont retirées. 10% de déchets de bois de source locale sont ajoutés pour atteindre la proportion de 85% de partie bio-dégradable, seuil exigé pour le rachat de l’électricité par EDF.

Toute l’électricité produite est vendue à EDF, dont le réseau haute tension est tout proche (l’usine CHO-Power sera installé sur un terrain contigu d’Inertam, sur la zone industrielle de Cantegrit Ouest).

A noter que la conception architecturale de l’unité a été confiée au cabinet Bernard Bühler avec un souci de bonne intégration dans le paysage régional.

Reste maintenant à savoir quelles seront les réactions des riverains, qui ne voient généralement pas d’un bon œil l’implantation d’une usine de traitement de déchets (quelle que soit la technologie utilsée) près de chez eux…

La gazéification : qu’est-ce que c’est ?

La gazéification est un procédé thermique qui consiste à chauffer des éléments principalement organiques (déchets, biomasse…) dans une atmosphère en défaut d’air. Les éléments carbonés vont réagir avec la vapeur d’eau et le CO2, à une température d’au moins 600°C, dans des réactions endothermiques de transformations thermochimiques, dites de gazéification, de type :

C + H2O CO + H2
C + CO2 2CO
C + 2H2 CH4

On obtient donc principalement un gaz composé de monoxyde de carbone et d’hydrogène, appelé gaz de synthèse ou syngaz.

L’intérêt d’un tel procédé est de pouvoir convertir un élément solide en gaz chaud dont le pouvoir combustible est récupéré pour produire de l’électricité.

Ce principe de gazéification est connu depuis bien longtemps puisque le procédé fut mis en œuvre dès le milieu du XIXe siècle dans des usines à gaz, pour transformer du charbon en gaz de ville utilisé pour l’éclairage et le chauffage. Il s’agit du gaz de ville de nos grands parents.

Le principal avantage réside dans le fait que le potentiel énergétique du déchet est transféré à un gaz, raffiné et nettoyé de ses éventuels polluants avec un excellent rendement. De plus, on brûle un gaz propre, comme à la maison, contrairement à un incinérateur de déchets où tout brûle de manière mélangée créant des combinaisons polluantes qu’il faut intensément filtrer par la suite.

L’innovation d’Europlasma réside dans un outil de purification à haute température basé sur les torches à plasma. Le « biosyngaz » obtenu est alors plus pur, conduisant à un meilleur rendement de l’installation : pour une même quantité de combustible utilisée, plus d’électricité est produite. De plus, le « biosyngaz » étant moins chargé en goudrons et alcanes, son impact sur l’environnement est moindre.

La présentation du procédé CHO-Power (source Europlasma)


Le Groupe Europlasma en chiffres

- emploie 260 personnes,
- a réalisé en 2007 un chiffre d’affaires de 29,6 millions d’euros,
- cotée sur le Marché Libre d'Euronext Paris depuis 2001.

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mercredi 19 novembre 2008

Le tour du monde en bateau solaire


Voilà dix jours que les participants du Vendée Globe ont largué les amarres. Raphaël Domjan (à gauche sur la photo ci-dessous), lui, rêve d'un autre tour du monde. En 2010, ce navigateur suisse s'élancera pour une boucle de 40 000 kilomètres sur PlanetSolar, un catamaran propulsé à l'énergie solaire. Une première mondiale pour cet ingénieur de 36 ans dont les premiers ronds sur l'eau remontent à l'adolescence, sur le lac de Neuchâtel. « J'ai envie de démontrer que l'énergie solaire n'est pas une technologie de laboratoire, qu'elle fonctionne aussi pour des usages tout public ».

Son projet débute en 2003. Sans un sou et sans véritable réseau, Raphaël Domjan frappe à toutes les portes : études de faisabilité, rencontres avec des scientifiques, démarchage de partenaires financiers... Son abnégation paye. Le projet suscite l'intérêt des spécialistes et des mécènes. Mieux, PlanetSolar se trouve un parrain prestigieux en la personne de Gérard d'Aboville (à droite sur la photo ci-dessous). « Raphaël m'a contacté et j'ai voulu en savoir plus. C'est notamment l'aspect navigation qui m'a attiré parce qu'il permet d'aborder de nouveaux paramètres ». Le célèbre navigateur deviendra finalement co-skipper de l'embarcation.

Un incroyable défi

Mais au-delà de l'aventure humaine, le projet PlanetSolar est avant tout un challenge technologique. Celui de construire le plus grand bateau solaire du monde : 30 mètres de long, 470 m2 de surface photovoltaïque, 10 noeuds de moyenne ; le tout pour une dépense d'énergie ne dépassant pas celle d'un scooter. Bref, un véritable casse-tête pour l'équipe d'ingénieurs qui a dû déterminer les mensurations du navire en fonction du parcours.

Car PlanetSolar doit résoudre une équation a priori impossible : utiliser peu d'énergie mais être solide et rapide. La propulsion du catamaran, la conception des panneaux solaires et le stockage de l'énergie sont autant de défis à relever. « Chaque gain d'efficacité est déterminant. On travaille notamment sur un système de grandes hélices qui apportent 80% de rendement contre 10 à 50% habituellement, précise Raphaël Domjan. Plus globalement, PlanetSolar crée des problèmes industriels énormes. La charge de batterie représente par exemple 5 à 6 mois de production d'une usine de batteries. »

Le choix du fournisseur de dalles solaires est imminent. On sait d’ores et déjà que les panneaux offriront un rendement de 22% et qu’ils généreront une puissance de 103,4 kilowatts (138,7 chevaux). Cela, sachant que les moteurs consommeront une puissance moyenne de 20 kilowatts (26,8 chevaux). Pour le stockage de l’énergie, le projet PlanetSolar fera appel à une batterie lithium.

Dernier élément : la navigation. Durant leurs 120 jours de périple, les deux skippers devront jouer avec les éléments pour maintenir leur production d'énergie. Ils bénéficieront dans cette tâche d'un logiciel dédié. Lequel étudiera l'état des vents et de l'ensoleillement pour déterminer la façon la plus économique de relier un point A à un point B. Quitte à emprunter des voies d'habitude délaissées par les navigateurs.

Un bateau d'avenir

Pour ses créateurs, PlanetSolar est une occasion unique de promouvoir l'énergie solaire, comme le résume Gérard d'Aboville : « C'est une démonstration exceptionnelle de ce qu'on peut faire avec des panneaux solaires, un fait marquant dans l'histoire des énergies renouvelables. Un peu comme la tour Eiffel en son temps a démontré la solidité de l'acier. ». Ainsi, certaines innovations du PlanetSolar pourraient trouver prochainement des débouchés dans l'univers maritime et notamment pour la pêche artisanale.

En attendant, la phase cruciale de fabrication du catamaran débutera en décembre pour 12 mois, suivie de 3 mois de test avant le grand départ en Méditerranée. A l'issue de son périple, PlanetSolar sera reconverti en yacht par Immo Ströher, mécène du projet. De quoi prouver, d'une toute autre façon, les bienfaits de la propulsion solaire.

Baptiste Roux Dit Riche

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Une animation en 3D pour découvrir le PlanetSolar



Les grands frères du PlanetSolar

* Les pionniers

Si le bateau solaire a le vent en poupe, il n'en est pourtant pas à ses tout débuts. Depuis les années 80, plusieurs projets d'embarcation ont déjà utilisé cette technologie. C'est le cas du très expérimental Solar Glisseur de Roger Martire présenté au salon nautique de Paris en 1982. Plus proche de nous, le Solar Sailor a été mis à l'eau en 2000. Pour naviguer dans le port de Sydney, ce ferry combine énergie solaire et éolienne, afin de réduire sa consommation de carburant.


* L'autre « recordboat » : le Sun21

Un autre catamaran solaire suisse pour une autre première mondiale : la traversée de l'Atlantique. Le 8 mai 2007, le Sun21 de l'association « Transatlantic21 » reliait New-York après un périple de 7000 miles marins. Ce bateau de 14 mètres de long s'est depuis offert une seconde vie. Il est désormais au service du WWF Adena/Madrid dans le cadre de recherches scientifiques.


* Pour le tourisme : l'Aquabus

Commercialisé par la société MW-Line, l'Aquabus est une solution propre et économique pour les transports de touristes sur des plans d'eau ou à proximité des côtes. Disposant d'une propulsion hybride (électrique et solaire), l'Aquabus est proposé dans différents modèles en fonction des utilisations ou du nombre de passagers. A découvrir sur le lac Léman (Evian, Yvoire, Thonon et Lausanne) ou encore aux Embiez pour une promenade en mer Méditérannée.

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lundi 17 novembre 2008

Ecotech21 clôture la conférence IDC-La Tribune sur le Green Business

Demain, aura lieu au Cap 15 à Paris la conférence intitulée « Green Business : nouvelles technologies et développement durable » et organisée par le cabinet d’analyse IDC en collaboration avec La Tribune.

A noter l’intervention de Christian Grellier, Directeur des Systèmes d’Information (DSI) de Bouygues Immobilier, qui témoignera du plan « Green » du promoteur immobilier. On apprendra notamment comment la DSI contribue à réduire l’empreinte carbone de l’entreprise. Ce sera aussi l’occasion de découvrir le nouveau concept d’immeubles de bureaux à énergie positive, « Green Office » de Bouygues.

Autre témoignage, celui de Marie-Claude Poelman, DSI de Natures et Découvertes, qui détaillera les démarches à mettre en œuvre pour soutenir la stratégie « green » d’une entreprise. Et cela, dans une approche méthodologique.

Ecotech21 clôturera la matinée en démontrant – avec force exemples – que l’informatique a un rôle « positif » à jouer dans cette nouvelle économie verte.

La présentation d'Ecotech21

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