vendredi 21 novembre 2008

Une réponse de Normands au plan Borloo en faveur des énergies renouvelables

L’objectif du plan Borloo de développement des énergies renouvelables - présenté cette semaine - consiste à prendre les mesures à même de porter à au moins 23% la part de ces énergies dans la consommation énergtique française à l’horizon 2020. Cette augmentation de la production annuelle d'énergie renouvelable correspondra à 20 millions de tonnes équivalent pétrole (Mtep). La plan du ministre de l’Ecologie comprend 50 mesures opérationnelles, qui concernent l’ensemble des filières : solaire, éolien, géothermie, hydroélectricité, solaire, énergies de la mer, etc.

Dans ce plan, le solaire a la part belle. A commencer par le photovoltaïque : le ministre attend que ce type de production soit multipliée par 400 à ce même horizon. En outre, un appel d’offres sera lancé avant la fin de l’année pour la construction d’ici 2011 d’au moins une centrale solaire dans chaque région française, et cela, pour une puissance cumulée de 300 MW.

Une centrale solaire à Dieppe ou à Cherbourg ?

A cette proposition (voir la synthèse globale du plan ci-dessous), l’Agence normande d’informations (Ani) a réagi sur le portail normand de l’information économique Drakkar Online au travers d’un article intitulé : « Plan Borloo pour les énergies renouvelables : En Normandie, le vent vaut plus que le soleil ».

L’article insiste sur le déséquilibre régional en termes de gisement solaire. Ce qui fait réagir les Normands : « (…) des régions comme la Normandie peuvent difficilement faire concurrence à la Côte d’Azur au niveau de l’ensoleillement. Au point qu’il est permis de s’interroger sur l’intérêt pour un industriel de répondre à l’appel d’offre du ministre et d’investir les 25 M€ nécessaires à la construction d’une centrale de 5 MW qui produira au mieux 6 Millions de KW/h, cinq fois moins que dans le Sud. »

En savoir plus

* Lire l’article complet sur le portail normand de l’information économique Drakkar Online.

La réaction d'André Antolini, Président du Ser (Syndicat des énergies renouvelables)

« Les professionnels de toutes les filières énergies renouvelables saluent l’ambition réaffirmée par le Plan présenté par le Ministre et se tiennent prêts à utiliser toute la boîte à outils contenue dans ce plan. D’ici 2012, comme l’a rappelé Jean-Louis Borloo, les énergies renouvelables pourront ainsi représenter un marché annuel de 24 milliards d’euros et 120 000 emplois. »

Synthèse des propositions du plan Borloo de développement des énergies renouvelables (source : Meeddat)

Fiscalité :

Le crédit d’impôt « développement durable » qui soutient notamment l’acquisition par les particuliers d’équipements d’énergie renouvelable : chauffe-eau solaire, pompe à chaleur, panneaux photovoltaïques… est prorogé jusqu’en 2012. Par ailleurs, les nouveaux outils incitatifs puissants mis en place pour soutenir la rénovation thermique des bâtiments : éco-prêt à taux zéro, exonération de taxes foncières… vont également favoriser le déploiement des énergies renouvelables.

Solaire :

L’ambition de la France est de jouer un rôle de premier plan au niveau mondial dans la révolution technologique qui s’annonce dans le solaire.

Afin de dynamiser très fortement le marché français, d’accélérer la recherche et de bâtir une véritable industrie solaire en France, Jean-Louis BORLOO a annoncé les mesures suivantes :

- lancement (fin 2008) d’un appel d’offres pour la construction d’ici 2011 d’au
moins une centrale solaire dans chaque région française, pour une puissance cumulée de 300 MW ;

- mise en place d’un dispositif de soutien tarifaire simplifié et offrant une visibilité de long terme. Création d’un tarif de 45 c€/kWh destiné à faciliter le déploiement de panneaux photovoltaïques sur les bâtiments professionnels (supermarchés, bâtiments industriels, agricoles de grande taille...) ;

- réduction drastique pour les particuliers des démarches administratives, et suppression de toutes les démarches fiscales lorsque les surfaces des panneaux n’excèdent pas 30 m2 ;

- élargissement à l’ensemble des collectivités territoriales des bénéfices destarifs d’achat de l’électricité produite à partir de sources renouvelables. Ainsi, les bâtiments publics tels que lycées, collèges, écoles… pourront être équipés de
panneaux photovoltaïques ;

- réforme du code de l’urbanisme : le permis de construire ne pourra plus
s’opposer à l’installation de systèmes de production d’énergie renouvelable sur les bâtiments, sauf dans des périmètres nécessitant réellement une protection (secteur sauvegardé, site inscrit ou classé…) ;

- Etat exemplaire : le plan de rénovation énergétique des bâtiments de l’Etat
comprendra l’installation de panneaux photovoltaïques sur les toitures. Le ministère
de la Défense mène un premier projet ambitieux sur la base d’Istres.

Biomasse :

Lancement d’un nouvel appel d’offres « Biomasse 3 » au mois de décembre pour la construction de centrales électriques alimentées à partir de biomasse, pour une puissance cumulée de 250 MW (après le succès du dernier appel d’offres qui a permis de retenir 22 projets pour une puissance totale de 300 MW).
Géothermie :

Multiplier par 6 la production d’énergie issue de la géothermie en 2020, en équipant 2 millions de foyers de pompes à chaleur et en relançant à grande échelle les programmes en Ile-de-France, en Alsace, en Aquitaine, Midi-Pyrénées, et Centre.

Eolien :

Pour l’éolien terrestre, Jean-Louis BORLOO a d’une part confirmé le tarif d’achat fixé en 2006 (8,2c€/kWh), et d’autre part annoncé une amélioration de la planification territoriale, de l’encadrement réglementaire et de la concertation locale, afin d’éviter le mitage du territoire et limiter les impacts sur les paysages, le patrimoine et la qualité de vie des riverains. Le développement de l’éolien en mer sera facilité grâce à une simplification des procédures, et la création d’une instance de concertation et de planification par façade maritime avec l’ensemble des parties prenantes.

Hydroélectricité :

Première source d’électricité renouvelable en France (12% de la production d’électricité), comme l’avait annoncé Jean-Louis BORLOO cet été, le parc existant sera modernisé et optimisé dans une approche de développement durable ; la mise en concurrence des concessions hydroélectriques sera l’occasion de sélectionner les exploitants sur la base de meilleurs critères d’efficacité énergétique et de mesures ambitieuses de restauration de la qualité de l’eau.

Recherche :

Un effort de recherche sans précédent sera consenti en matière d’énergies renouvelables, grâce à la dotation supplémentaire d’un milliard d’euros pour la recherche dans le domaine du développement durable, dont 400 millions d’euros pour un fonds de soutien aux démonstrateurs industriels. Un appel à projet sera lancé dès 2009 dans le domaine de l’énergie solaire, puis dans le domaine des énergies marines (hydroliennes…).

Autre proposition majeure :

- Mise en place, dès le 1er janvier 2009, d’un « fonds chaleur renouvelable », doté d’un milliard d’euros pour la période 2009-2011, conformément à l’engagement n° 56 du Grenelle Environnement. Il a pour objectif de développer très fortement, à partir de sources renouvelables comme le bois, la géothermie, le solaire… la production de chaleur dans le tertiaire et l’industrie, et améliorer et diversifier les sources de chauffage dans l’habitat collectif. Le premier appel à projets sera lancé dans les toutes prochaines semaines.

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