Les sirènes du « Green-it » n’ont pas tardé à enivrer les acteurs de l’industrie informatique. Frappés subitement d’une prise de conscience énergétique, ils sont rares à ne pas communiquer sur la problématique de l’informatique verte. Cette année, les évènements sur le sujet se multiplient. Quelques exemples : le forum Green IT 08 s’est tenu les 7 et 8 mai dernier à Londres et a attiré plus de 500 participants ; le 29 mai prochain à Paris (Hotel Le Parc), IDC organise une conférence intitulée : « La DSI au cœur de la performance énergétique ». Ces réflexions sont fort louables, mais qu’en est-il du passage des bonnes intentions à l’action ? Là, il est trop tôt pour dresser un bilan. Les études accouchent de résultats divergents. D’un côté, d’après Bell Micro (« Passing The Green IT Buck »), 79% des 350 décideurs informatiques britanniques interrogés affirment avoir échoué dans la mise en place d’une gouvernance green-it, et 91% d’entre eux indiquent ne pas être parvenus à allouer un budget spécifique pour ces nouveaux enjeux. D’un autre côté, dans son dernier baromètre trimestriel « Green progress in entreprise IT », Forrester montre que la prise en compte des questions écologiques serait en nette hausse dans le secteur IT : 38%, contre 25% en avril 2007, des entreprises sondées ont introduit dans leur processus de sélection de produit le critère « vert ».
L’informatique au service de l’économie positive
Par définition, l’informatique comporte deux volets, l’un matériel, l’autre immatériel. Sur le premier, les fabricants de matériels – constructeurs, fondeurs,… - s’échinent à optimiser le ratio puissance/watt de leurs équipements. Les uns après les autres, ils affichent de nouveaux systèmes, dont les gains en termes de consommation d’énergie sont significatifs. A cet égard, les outils de virtualisation sont rois et les logiciels d’administration de système progressent dans l’allocation de ressources et veillent à désactiver toute unité de calcul « allumée » mais inactive.
Sur le second volet immatériel, moins visible, le green-it contribuera de façon tout aussi efficace à l’ére de l’«éco-business ». Tout comme elle a largement favorisé le développement de l’ère industrielle et celle de l’automatisation à outrance, l’informatique constituera l’un des piliers de la nouvelle future économie, celle que l’on qualifie de « positive ». Une économie dont la croissance respecte l’environnement. Les apports de l’informatique immatérielle, de par ses innovations technologiques ou de service, sont potentiellement gigantesques, voire infinis : modélisation de chaînes logistiques intégrant l’empreinte carbone, gestion des achats responsables (sourcing de fournisseurs verts), automatisation de l’étiquetage énergétique des produits, logiciels de mesure de la consommation de bâtiments, guide d’achat de produits responsables sur internet…
Au point que, sans l’informatique, il semble illusoire de passer à cette économie positive, qui consomme de l’énergie tout en oeuvrant à la mise en place de système de compensation environnementale. D’ailleurs, de même qu’ont été mises en place les règles du polleur-payeur avec les quotas d’émission de carbone, il serait fort intéressant globalement de mettre l’empreinte écologique de l'informatique matérielle en regard des contributions de son volet immatériel, de toutes sortes, à l’environnement ! La balance serait au moins équilibrée...
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